Né à Londres cinq ans plus tard, Richard Frackowiak est scolarisé dans cette ville et apprend le polonais à la maison avec ses parents, puis à l'école polonaise du samedi matin (il plaisante à ce sujet en disant qu'il parle le « vieux polonais »). Sa vocation médicale se dessine vers l'âge de 15 ans sous l'influence du médecin de la famille, un Polonais célibataire qui leur rendait souvent visite et qui, lui aussi, avait pris part au soulèvement de Varsovie. Ses souvenirs terribles et bouleversants de son activité de chirurgien dans les hôpitaux insurgés, produisent sur l'adolescent une forte impression. Durant sa scolarité, il se distingue en biologie, chimie et physique et se montre très tôt fasciné par le fonctionnement du cerveau[2].
De 1988 à 1993, il dirige le service de neurologie de l'hôpital Hammersmith. En 1990, il occupe la chaire de neurologie et en 1994, il prend la direction du département de neurosciences de l'imagerie de l'University College[3].
En 1998, il est nommé directeur de l'Institut de neurologie de l'UCL dont il est le vice-recteur à partir de 2002.
En 2010 il préside le jury international sélectionnant les meilleurs projets de recherche des instituts hospitalo-universitaires (IHU) français créés l'année précédente par le président de la République de l'époque, Nicolas Sarkozy. Six projets sont sélectionnés et dévoilés le [4]. Cependant, après la publication d'un décret ministériel instituant la prise de contrôle des IHU par l'Inserm, il démissionne « avec fracas » le en déclarant : « J'avais vu les liens entre le ministère et l'Inserm. J'ai alors présenté ma démission en défendant le modèle des IHU et les 200 millions qu’on nous prenait. Finalement j’ai obtenu gain de cause car leur position était intenable »[5],[6].
En 2015, Il prend sa retraite des activités cliniques et liées au HBP, mais garde une activité scientifique comme professeur titulaire à l'EPFL et visiteur permanent à l'École normale supérieure de Paris. Il est aussi professeur émérite à l'UCL.
En 2016, en tant que président de la commission des sciences médicales de l'organisation Science Europe(en) basée à Bruxelles, il parvient à obtenir des exemptions au règlement général sur la protection des données de l'UE afin de faciliter la recherche clinique et en santé publique utilisant les données obtenues au sein de l'UE[8].
Frackowiak s'est d'abord intéressé à la physiopathologie de diverses maladies neurologiques. Ses travaux ont fourni les bases des applications cliniques de la tomographie par émission de positons (TEP). Au début des années 1990, il se tourne vers l'imagerie des fonctions cérébrales, et son groupe devient leader dans l'étude des localisations fonctionnelles cérébrales, notamment par l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), qui fournit des images structurelles et fonctionnelles de qualité avec une résolution spatiale élevée sans exposition aux radiations. Le processus automatisé de génération et d'analyse d'images a pu être standardisé pour créer des cartes cérébrales fonctionnelles (morphométrie à base de voxels). Ces techniques ont permis de démontrer l'existence d'une plasticité neuronale dynamique du cerveau, à la fois dans ses fonctions et dans sa structure, aussi bien chez les sujets normaux que chez des patients atteints d'affections neurologiques à l'origine de troubles cognitifs et comportementaux. D'autres études ont montré la capacité du cerveau à se réorganiser après des traumatismes crâniens par la pratique et l'apprentissage.
Un ouvrage de référence intitulé Human Brain Function et faisant état de 10 années de travaux de recherches réalisés au laboratoire d'imagerie fonctionnelle de l'UCL, le Functional Imaging Laboratory (FIL), est co-édité par Richard Frackowiak. Publié par Academic Press il a fait l'objet de deux éditions, en 1997 et 2004.
En , Richard Frackowiak possédait un indice h de 210[9].