À la libération de l'île, en 1943, elle devient l'une des premières femmes élues dans un conseil municipal en France métropolitaine, après les sept communistes de 1925.
À l'instar de ses deux sœurs Danielle Casanova et Emma Choury, elle suit des études de médecine à Paris, et, sous l'influence de la première, s'engage dans le mouvement communiste étudiant[1]. Elle assiste au premier congrès de l'Union des jeunes filles de France fondée en par sa sœur Danielle et devient secrétaire du Club sportif universitaire[2].
Pendant la Résistance, et après la Libération, elle est chargée par le Front national de l'organisation des comités clandestins de femmes[3],[4] — auquel participe aussi sa sœur — et assure la liaison entre différents avant-postes de la Résistance et le PC[4]. Le dictionnaire du Maitron note qu'en 1942, elle est recherchée par la police[5].
Pierre Pagès participe lui au triangle de direction communiste de Corse[2]. Danielle, figure des JC, est déportée et meurt en 1943 à Auschwitz[5]. La mémoire locale retient la prétendue participation de Renée Perini à la libération d'Ajaccio avec son époux, son beau-frère Maurice Choury et Arthur Giovoni, tous militants communistes[6].
Élection de conseillère municipale
Ajaccio est la première ville de France métropolitaine libérée, le . Au sein du Front national, le Parti communiste parvient à imposer de nouvelles élections dans toute la Corse afin de renouveler l'effectif vichyste. Sous l'influence du PC, les femmes acquièrent le droit de vote et d'élection. À Ajaccio, Renée Perini-Pagès est élue conseillère municipale[7]. Elle siège également à l'assemblée départementale[8].
Renée Perini-Pagès devient la première femme élue à cette fonction en France métropolitaine, après plusieurs candidates communistes dont les élections avaient été annulées en 1925. Des femmes siégeaient déjà dans les « corps municipaux » de l'État français mais étaient nommées et leur mandat se limitait à « s'occuper des œuvres privées d'assistance et de bienfaisance nationale »[8].
Cette élection quasi-inédite a, selon l'historien Simon Dell'Asino, des conséquences concrète sur l'avancée pour le droit de vote des femmes. En effet, son retentissement national contribue à affaiblir la position du Comité général d'étude et du Parti radical, qui étaient opposés au droit de vote des femmes au sein du Conseil national de la Résistance (CNR) ; l'élection est félicitée par le journal de l'Union des femmes françaises, organe du PC, mais L'Aurore, autre journal clandestin, refuse de l'évoquer. Le droit des votes des femmes sera finalement tranché au sein de l'Assemblée consultative provisoire réunie à Alger, en dépit des radicaux[7].
Après-guerre
Après-guerre, Renée Perini-Pagès devient professeure de mathématiques[4].
En 2021, une plaque est déposée en son honneur sur l'hôtel de Beauvau, siège du ministère de l'Intérieur. L'initiative revient à la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa, afin de « réparer un oubli de l'histoire » qui est le rôle des femmes au sein de la Résistance et dans la démocratie élective. La cérémonie se déroule en présence des responsables corses et communistes et des descendantes de Renée Périni-Pagès[8],[10].
↑ a et bSimon Dell'Asino, « Le suffrage des femmes et la Résistance. Retour sur un débat oubli », Bulletin de l'Institut Pierre-Renouvin, no 45, , p. 137-149 (lire en ligne).