En 1203, Renaud et son épouse octroient une charte à la ville de Boulogne, donnant des privilèges aux marchands de la ville. Ceux-ci ont en fait probablement acheté leur liberté moyennant finance à Renaud, toujours à court d'argent. En 1204, Philippe Auguste lui donne le comté d'Aumale, qu'il échange en 1209 contre le comté de Mortain.
Par la suite, Renaud prend à nouveau ses distances avec le roi de France. En 1211, il refuse de comparaître devant lui à la suite d’un différend qui l’opposait à l'évêque de BeauvaisPhilippe de Dreux, puis il négocie avec Jean sans Terre, le rejoint en 1212 et lui rend hommage.
En 1285, au tournoi de Chauvency (alors situé en Allemagne) un héraut fait l'éloge du comte Renaut qui tint Boulogne (il est vrai que Renaud de Dammartin, le futur traître de Bouvines, avait trouvé refuge en 1211 auprès du comte de Bar) et Renaud de Trie s'écrie "Boulogne" au cours des joutes ou de la mêlée du tournoi. Quant au seigneur de Gevigni/Gviwini, il serait, selon Jacques Bretel, de son lignage et de son sang : Li cuens Renaus qui tint Boloigne/ Ne se fist onques mieus paroir/ Et sa prouesse va par oir / Par cestui n'est point decheüe.
Notes et références
↑(en) Heather J. Tanner, Medieval Elite Women and the Exercise of Power, 1100–1400 : Moving beyond the Exceptionalist Debate, Springer, , 310 p. (ISBN978-3-030-01346-2, lire en ligne), p. 128.
↑Henri Malo, Un grand feudataire, Renaud de Dammartin et la coalition de Bouvines, contribution à l'étude du règne de Philippe-Auguste, lire en ligne sur persee.fr.
↑Aujourd'hui sur la commune de Saint-Pierre-la-Garenne, près de Gaillon, ou sur l'une des communes voisines. La situation exacte du fort construit par Philippe Auguste en 1195 et aujourd'hui disparu fait l'objet de discussions entre les spécialistes, mais il se situait à proximité de l'actuel hameau du Goulet. Le traité du Goulet de mai 1200 a été négocié à cet endroit.
Henri Malo, Un grand feudataire, Renaud de Dammartin, et la coalition de Bouvines : Contribution à l'étude du règne de Philippe-Auguste, Paris, Champion, , 373 p. [lire en ligne].