Il étudie particulièrement le développement de l'enfant de 0 à 2 ans, en relation avec sa mère[1]. Il met en évidence le diagnostic d'hospitalisme[2] et la dépression anaclitique[3],[4] à partir des carences affectives qu'il observe chez les nourrissons séparés de leur mère et de leurs conséquences sur le développement psycho-affectif.
Spitz établit la présence de trois stades de développement de la relation d'objet chez l'enfant[1] :
Le stade pré-objectal des trois premiers mois de la vie, caractérisé selon lui par la non-différenciation entre le bébé et sa mère ;
Le stade du précurseur de l'objet, marqué par l'apparition du sourire (3e au 8e mois) ;
Le stade de l'objet libidinal (8e au 15e mois), lorsque l'enfant différencie favorablement sa mère des autres personnes.
À partir du 15e mois, selon Spitz, l'enfant entre dans la communication non-verbale et commence notamment à utiliser le « non », qui marque la naissance du moi autonome.
Spitz note trois marqueurs du développement psychique de l'enfant qu'il nomme organisateurs, notion qu'il emprunte à l'embryologie, et qui ont les caractéristiques suivantes[5] :
ce sont des lieux de convergence, ici entre des niveaux de maturation physique et psychique ;
ils ont une influence sur la suite de la maturation, ici la psyché se réorganise à un niveau plus complexe ;
ils apparaissent à un moment donné, ici on parle de phase, de crise ou de tournant du développement.
Les organisateurs présentés par Spitz sont : le sourire, l'angoisse, et le non.
Critiques
La théorie de Spitz à propos de la carence affective de la mère pendant l’enfance a été remise en question par Jerome Kagan[6],[7].
Notes et références
↑ abc et dKathleen Kelley-Lainé, « Spitz, René Arpad », cf. bibliographie.
↑(en) René A. Spitz, « Hospitalism: An Inquiry into the Genesis of Psychiatric Conditions in Early Childhood », The Psychoanalytic Study of the Child, vol. 1, , p. 53-74
De la naissance à la parole, Paris, Puf, 1993 (ISBN2130527124)
L'embryogenèse du moi, Éditions Complexe, 1979 (ISBN2870270399)
(Article) De la naissance à la parole : La première année de la vie, Paris, Puf, coll. « Bibliothèque de psychanalyse », 2002.
« La perte de la mère par le nourrisson », Enfance, no 5, , p. 373-391 (lire en ligne)
Voir aussi
Bibliographie
Kathleen Kelley-Lainé, « Spitz, René Arpad », p. 1624-1625, in Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse 2. M/Z, Paris, Calmann-Lévy, 2002 (ISBN2-7021-2530-1)