Relations entre la Belgique et le Japon

Relations entre la Belgique et le Japon
Drapeau de la Belgique
Drapeau du Japon
Belgique et Japon
Belgique Japon

Les relations entre la Belgique et le Japon sont les relations internationales entre la Belgique et le Japon[1]. Chaque pays possède une ambassade dans le pays de l'autre.

Premières relations officielles (1866-1893)

Visite de Tokugawa Akitake en Belgique en 1867 ou 1868.

Le , le Japon et la Belgique signent un traité d'amitié, de commerce et de navigation[2]. Du côté belge, il fut négocié et signé par Auguste t'Kint (1816-1878), le premier diplomate belge à visiter le Japon après l'ouverture de l'archipel en 1859[3]. Sur la base de ce traité bilatéral, un vice-consulat belge a été ouvert à Yokohama le , dirigé par l'homme d'affaires hollandais, Maurice Lejeune. Il fut remplacé par Émile Moulron en , qui continua jusqu'en l'.

Auguste t'Kint, qui quitta le Japon pour la Belgique à la fin 1867, est devenu envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire pour la Chine et le Japon en . Il prit sa fonction au Japon en , mais est encore reparti en . Pendant son mandat, il est principalement resté à Yokohama, bien qu'il ait effectué ses fonctions publiques à Tokyo. À partir de 1869, la Belgique a également eu un consulat à Tokyo, dirigée par Louis Straus, un homme d'affaires d'Anvers. Ce consulat a fermé en 1873. Le , Charles de Groote a été nommé ministre résident au Japon. De Groote était le directeur du département de comptabilité du Ministère des Affaires Étrangères belge. Il est arrivé à Yokohama en . Après quelques mois à Tokyo, il a établi la légation belge sur une parcelle pour les étrangers à Yokohama en .

Charles de Groote est reparti pour la Belgique en , mais revient à Yokohama en tant qu'envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire en . Tandis qu'en Belgique, il avait négocié la nomination de Maurice Verhaeghe de Naeyer de Gand pour le poste de consul. Celui-ci prit son poste à Yokohama en , mais fut retrouvé mort dans sa résidence le . Selon la presse japonaise, il s'était suicidé; une thèse contestée par une partie de la presse de sa ville natale de Gand. De nouveau, de Groote établit la légation belge à Yokohama. En , Gustave Scribe de Gand devint le nouveau consul belge à Yokohama. Il ouvrit un consulat près de la légation belge. En , il devint sujet d'une plainte juridique de quelques hommes d'affaires japonais dans ce qu'on a appelé l'Affaire Pouleur. Il quitta le Japon en , après avoir été nommé Consul général à Batavia.

Les rapports entre Charles de Groote et les autorités japonaises se sont détériorées en 1881, dans le cadre du l'Affaire Hota. À la demande du ministère des affaires étrangères belge, de Groote a quitté le Japon en . Il a fallu attendre avant que les choses ne reviennent à la normale, et que de Groote retourne à Yokohama en . Son mandat finit le , quand il meurt soudainement dans sa résidence. Le nouvel envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire belge au Japon fut Georges Neyt, qui arriva à Yokohama en . Après s'être établi, il installa finalement la légation belge sur la parcelle numéro 118, où il resta jusqu'en .

De la guerre sino-japonaise à la Seconde Guerre mondiale

Le nouveau ministre résident du roi des Belges au Japon, le baron Albert d'Anethan, est arrivé à Yokohama en . Il déplaça la légation belge à Tokyo en novembre de la même année. En 1894, d'Anethan fut élevé aux rangs d'envoyé extraordinaire et de ministre plénipotentiaire. En 1904, il était doyen du corps diplomatique à Tokyo, jusqu'à sa mort le . Sa tombe se trouve au cimetière de Zōshigaya à Tokyo.

Albert D'Anethan servit pendant 17 ans au Pays du Soleil Levant, excepté ses retours chez lui de à , de à , d' à , et de à . Son mandat à Tokyo a coïncidé avec la première guerre sino-japonaise (1894-1895) et la guerre russo-japonaise (1904-1905).

Le Ministre résident Georges della Faille de Leverghem lui succéda à Tokyo en arrivant au en , et fut nommé envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire en 1914. Il est resté à ces fonctions à Tokyo jusqu'en durant toute la Première Guerre mondiale. En , Albert de Bassompierre devint envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire à Tokyo, où il arriva en . Il restera au Japon jusqu'en . Grâce à l'augmentation des relations entre la Belgique et le Japon, Bassompierre est devenu le premier diplomate belge au Japon avec le rang d'ambassadeur plénipotentiaire extraordinaire ().

Bassompierre a vécu le grand tremblement de terre de Kanto le , et s'est impliqué dans l'aide belge pour le Japon[4] et fut témoin de la montée du militarisme japonais pendant son mandat. En tant que diplomate étranger au Japon, il a été confronté à des événements tels que le meurtre du Premier ministre japonais Hara Takashi en , l'invasion japonaise de la Mandchourie en 1931, la création du Mandchoukouo en 1932, l'incident du 15 mai en 1932, et l'incident du 26 février en 1936.

Pierre Attilio Forthomme a succédé à Albert de Bassompierre en . Mais son mandat fut stoppé par la suspension des relations diplomatiques entre la Belgique et le Japon en , à la suite de l'entrée dans la Seconde Guerre mondiale du Japon après son attaque surprise contre Pearl Harbor. Bien qu'il n'y eut pas de déclaration de guerre formelle, le gouvernement belge mit à la disposition de son homologue anglais un hôpital de campagne de la Force publique du Congo belge. Cet hôpital, constitué de quelques centaines d'hommes dirigés par le colonel-médecin Thomas, débarqua en Birmanie en et y resta jusqu'en . L'unité, qui suivait la progression des troupes britanniques aux prises avec les Japonais, était parfois au contact de l'ennemi.

Après la guerre

Après la capitulation du Japon le , le commandement suprême des forces alliées (SCAP) a assuré la souveraineté japonaise jusqu'en . Par conséquent, la mission diplomatique belge au Japon a dû être accréditée par le SCAP. Le Baron Guy Daufresne de la Chevalerie est devenu le représentant militaire belge à Tokyo en . Son mandat dura jusqu'en , quand le SCAP cessa d'exister après la signature du Traité de San Francisco.

Une des tâches principales de Daufresne de la Chevalerie était de rétablir les relations commerciales entre la Belgique et le Japon. Ses efforts ont permis des accords commerciaux en 1949 et 1950 entre les deux pays.

En , G. de Schoutheete De Tervarent est devenu l'ambassadeur plénipotentiaire et extraordinaire belge au Japon jusqu'en . Il fut suivi par Raymond Herremans (-) et E. du Bois en . Pendant les mandats de Herremans et de du Bois, le Japon et la Belgique ont préparé la croissance future de leurs relations économiques, menant à l'accord commercial Benelux-Japon du et à un protocole additionnel le . Les deux ambassadeurs ont également été impliqués dans la préparation et la construction d'une nouvelle ambassade belge à Tokyo, qui a ouvert ses portes en 1960.

Albert Hupperts a pris le poste d'ambassadeur belge extraordinaire et plénipotentiaire au Japon en . Il fut suivi par Fredegand Cogels en , mais Hupperts a repris le poste en . Pendant leurs mandats, le Japon fut sur le devant de la scène internationale avec les Jeux olympiques d'été de 1964 à Tokyo, et l'Exposition universelle de 1970 à Osaka. Durant les années 1970 et 1980, les Ambassadeurs belges R. Dooreman (1974-1977), Herman Dehennin (1978-1981), J. Verwilghen (1981-1985) et Marcel Depasse (1985-1988) ont été témoin de la forte croissance de l'économie japonaise, en dépit de deux chocs pétroliers dans les années 1970.

Avant le début du mandat du baron Patrick Nothomb (le père d'Amélie Nothomb) en 1988, le Japon était devenu la deuxième puissance économique du monde. Cette puissance du Japon a entraîné un déséquilibre commercial croissant avec la Belgique, et un afflux d'investissements japonais en Belgique. Cette tendance, avec quelques hauts et bas, est demeurée la même pendant les mandats des ambassadeurs belges suivants, Gustaaf Dierckx (1997-2002), Jean-Francois Branders (2002-2006) et Johan Maricou (depuis 2006), bien que la bulle spéculative japonaise ait été suivie de la décennie perdue des années 1990.

Le mandat de Nothomb a été marquée par la mort de deux monarques : l'empereur Hirohito du Japon en 1989, et le roi Baudouin de Belgique en 1993. Les règnes de ces deux monarques furent exceptionnellement longs, et leurs successions par l'empereur Akihito et le roi Albert II ont signifié une nouvelle ère dans les relations monarchiques entre la Belgique et le Japon. Le festival Europalia de 1989 à Bruxelles sur la culture japonaise a attiré 1,6 million de personnes.

Pendant le mandat de Dierckx, la coupe du monde de football de 2002 a eu lieu au Japon et en Corée du Sud (en ). Le , le destin a décidé que le premier match de l'équipe nationale de football japonaise serait contre la Belgique. La presse japonaise s'est focalisé sur la Belgique pendant 7 mois, ayant pour résultat inattendu la promotion des relations entre les deux pays.

Pendant le mandat de Jean-François Branders, la Belgique a participé à l'exposition spécialisée de 2005 à Aichi de mars à septembre, et Johan Maricou a supervisé la construction d'une nouvelle ambassade à Tokyo (2007-2009).

Notes et références

  1. « 150 Years - Belgium Japan 150 », sur diplomatie.be (consulté le )
  2. Trends Tendances, « Il y a 150 ans, Belgique et Japon signaient un Traité d'amitié, de commerce et de navigation », sur Site-Trends-FR, (consulté le )
  3. Albert Duchesne, « Biographies Belges d'Outre-Mer », Académie Royale de Science d'Outre-Mer,‎ , p. 2 (lire en ligne Accès libre [PDF])
  4. « Séisme de 1923 : secours aux sinistrés japonais - Archives de l'État en Belgique », sur www.arch.be (consulté le )

Sources

Article connexe

  • Liste des représentants diplomatiques de Belgique au Japon

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