Le rallye débute le jeudi soir avec déjà 60 km à parcourir de nuit. Les conditions sont piégeuses, les sorties de route nombreuses, et c'est le local Sébastien Ogier qui tire d'entrée son épingle du jeu en remportant les deux spéciales. Surtout, il crée d'importants écarts puisque le deuxième, Andreas Mikkelsen, est déjà distancé à 17 s 3 et le troisième Daniel Sordo à 25 s 6. Craig Breen, septième, accuse plus d'une minute de retard tandis que pour Thierry Neuville, c'est la soupe à la grimace avec déjà 4 minutes de retard. Le belge, piégé par le verglas, est resté bloqué un long moment dans un fossé durant la première spéciale.
La journée de vendredi propose deux boucles identiques de trois spéciales disputées l'une le matin et l'autre l’après-midi. Ott Tänak signe le meilleur temps d'entrée, puis Ogier, toujours performant, s'adjuge la suivante, avant que son coéquipier Elfyn Evans n'enlève la dernière. À la pause, Sébastien Ogier est large leader, devançant de 40 s 4Ott Tänak et de 47 s 5 Dani Sordo. Mikkelsen ne figure plus sur le podium provisoire et pour cause, il a été contraint à l'abandon à cause d’un alternateur défectueux.
L'après-midi pluvieuse sourit à Ott Tänak avec un nouveau scratch à la reprise puis avec un rapproché au classement sur Sébastien Ogier. En effet, ce dernier a perdu une trentaine de seconde dans l'ES7, la faute à un arrêt dans un fossé à la sortie d'une épingle, et a en plus terminé la dernière spéciale qu'à la huitième position. Le gapençais reste tout de même en tête à la fin de la journée, mais Tänak est revenu à 14 s 9. Les autres concurrents sont plus loin, avec Dani Sordo toujours troisième à 59 s 7 et les Toyota d'Esapekka Lappi et de Jari-Matti Latvala à plus d'une minute. Les pilotes Citroën ne sont pas à la fête avec Kris Meeke à près de trois minutes et Craig Breen relégué à plus de 5 minutes. Neuville est lui neuvième.
La journée de samedi est moins chargée avec au programme deux boucles identiques de deux spéciales, auxquelles s'ajoutent à la fin la spéciale Bayons–Bréziers. Les conditions sont cependant très compliquées, impliquant beaucoup de tête à queue, et piégeant notamment Daniel Sordo qui abandonne après une sortie de route. Mikkelsen, reparti en Rallye 2, est le plus rapide dans la première spéciale, que Sébastien Ogier qualifie d'« une des pires spéciales de (sa) vie ». Le français l'a cependant terminé deuxième, alors que son rival Ott Tänak l'a fini à plus d'une minute d'Ogier. À noter la 4e place d'Andrea Nucita au volant d'une Abarth 124 Rally RGT. L'estonien se ressaisit en s'adjugeant les deux spéciales suivantes, puis c'est Neuville qui performe en remportant les deux dernières. Lappi est moins heureux avec une crevaison dans l'ES11 qui lui fait perdre plus de trois minutes. Sébastien Ogier, qui s'est appliqué à gérer son avance, est toujours en tête samedi soir, et a toujours pour dauphin Tänak, à 33 s 5. Suivent les Toyota de Jari-Matti Latvala et d'Esapekka Lappi, ce dernier étant toujours quatrième mais avec plus de quatre minutes de retard. Neuville est 7e, juste devant le local Bryan Bouffier vainqueur en 2011.
Vient alors l'ultime journée du rallye, avec au programme deux fois deux spéciales réputées avec les passages sur le col de Braus et le col de Turini. Sébastien Ogier signe le meilleur chrono d'entrée puis contrôle, déclarant que « l'objectif est de rejoindre l'arrivée », et d'autant plus qu'il se fait dans l'ES15 une petite frayeur en ayant dû quasiment s'arrêter à cause d'un nuage de fumée qui l'a aveuglé. Tänak et Latvala gèrent eux aussi. Leurs poursuivants en revanche ne peuvent se le permettre en raison des faibles écarts qui les séparent. Ainsi, Thierry Neuville brille en remportant l'antépénultième et l'avant-dernière spéciales. Il est néanmoins toujours 7e avant la super-spéciale. Mais cette dernière, remportée par Kris Meeke, le voit terminer deuxième alors que Lappi sort de la piste et perd une trentaine de seconde, si bien qu'il parvient à terminer le rallye à la cinquième position, 1 s 0 devant Evans 6e et 3 s 7 devant Lappi 7e. Bryan Bouffier suit malgré une sortie de route dans la descente du Turini impliquant une minute d'arrêt.
Surtout, Sébastien Ogier, copiloté par Julien Ingrassia, remporte son cinquième Monte-Carlo consécutif et son sixième dans toute sa carrière, après avoir mené l'épreuve de bout en bout. Seul Ott Tänak est sous la minute avec 58 s 3 de retard. C'est une bonne performance pour l'estonien, dont c'est le premier rallye avec Toyota. Son coéquipier Jari-Matti Latvala termine troisième à 1 min 52, la quatrième place revenant à Kris Meeke. À noter en WRC-2 la victoire du spécialiste de l’asphalte Jan Kopecký qui termine 10e au général et avec plus de 22 minutes d'avance sur son dauphin, et en WRC-3 le succès de l'italien Enrico Brazzoli, lui aussi avec plus de 22 minutes d'avance sur son plus proche poursuivant.