La radio maritime inclut l'ensemble des moyens radioélectriques civils utilisés en mer pour communiquer, de navire à navire ou avec des stations côtières, pour la sécurité, la gestion des flottes ou les communications personnelles.
certificat restreint d'opérateur (SRC) Short Range Certificate : pour tous les navires en zone A1 ;
certificat spécial d'opérateur : dans toutes les zones pour les navires français de charge de jauge brute inférieure à 300 UMS et les navires de pêche français neufs de longueur inférieure à 24 mètres[6] ;
certificat général d'opérateur (LRC) Long Range Certificate : pour tous les navires et pour toutes les zones.
Pour tous les professionnels :
certificat de radioélectronicien de 2 classe : entretiens, révisions et programmations des postes radios ;
certificat de radioélectronicien de 1 classe : entretiens, révisions et programmations des postes radios.
Fréquences allouées
L'UIT définit les fréquences et modes d'émission de la radio maritime sous le terme « service mobile maritime ». Des fréquences sont allouées dans tout le spectre BF à UHF, selon un découpage en bandes et canaux :
dans la bande MF dite des 415 kHz à 526,5 kHz, bande historique affectée à la télégraphie, au radio-télétype ou aux informations Navtex ;
dans la bande MHF, anciennement appelée bande chalutier,entre 1,6 MHz et 4 MHz, pour les zones proches ;
dans les bandes HF pour les liaisons océaniques, dans les bandes des 4 MHz, 6 MHz, 8 MHz, 12 MHz, 16 MHz, 22 MHz et 25/26 MHz, avec les limites ci-dessous :
Bandes HF marine
Bande des
4 MHz
Bande des
6 MHz
Bande des
8 MHz
Bande des
12 MHz
Bande des
16 MHz
Bande des
18/19 MHz
Bande des
22 MHz
Bande des
25/26 MHz
début de bande
4 000
6 200
8 101
12 230
16 360
18 780
22 000
25 070
fin de bande
4 515
6 522
8 812
13 187
17 407
19 797
22 852
26 310
dans la bande VHF marine pour les zones côtières ;
pour les balises de détresse reçues par les satellites Cospas-Sarsat ;
pour les canaux en bande L des terminaux communiquant avec Inmarsat.
Le système mondial de détresse et de sécurité en mer (SMDSM) coordonne les moyens et organismes liés à la gestion des appels de détresse et les opérations de secours, chaque moyen de communications possède des canaux et procédures particulières pour les cas de détresse, comme les fréquences 2 182 kHz en MHF et canal 16 en VHF
La météorologie est une information essentielle pour la navigation et la sécurité, et est disponible par de nombreux moyens à partir des prévisions établies par les agences nationales :
bulletins côtiers en VHF, par les stations du CROSS en France, ou des coast guards aux États-Unis (USCG) ;
bulletins pour les zones du large par les stations HF ;
bulletins nationaux par les stations de radiodiffusion, comme RFI pour l'Atlantique Nord, ou France Inter pour les côtes françaises ;
bulletins automatiques par le Navtex, ou le radiotélétype HF de la DW ;
Le système est à moyenne portée (200 à 500 milles) et travaille sur une fréquence fixe de 518 kHz[7] pour le Navtex international. Des services Navtex nationaux existent également sur 490 kHz[8].
À bord des navires, le Navtex est un simple récepteur muni d'une imprimante pour les modèles professionnels, ou d'un écran pour les modèles économiques. Il doit être en service lorsque le bateau est en mer, et permet de recevoir les informations émises séquentiellement par différentes stations émettrices préprogrammées. Ces messages incluent les bulletins météo, les Avurnavs (avis urgents aux navigateurs) et diverses alarmes sur les signaux de radionavigation.
Les messages s'impriment sans intervention. Une alarme est également prévue pour attirer l'attention du personnel de quart en cas de message à caractère urgent.
Le NAVDAT
Système NAVDAT avec une largeur de bande de 10 kHz en transmission de données à grande vitesse jusqu'à 18 kbit/s. De même que Navtex, NAVDAT envoie des messages à tous les navires, mais aussi un groupe de navires ou à un seul navire[9].
Le système NAVDAT n'est pas harmonisé mondialement en 2016. Le système est en essai.
Fréquences pouvant être utilisées par le système NAVDAT
Etant donné que la radiotélégraphie est moins sensible au brouillage et constitue le moyen le plus efficace en cas d'urgence ou de catastrophe, l'utilisation du code Morse dans certaines zones par certains opérateurs pourrait être utile dans la pratique et offrir parfois le seul moyen de communication disponible[10].
Les fréquences d'appel assignées aux navires pour la radiotélégraphie (Morse manuel de classe A1A en Onde entretenue ou pour la radiotélégraphie Morse automatique de classe A1B) à des vitesses de transmission ne dépassant pas 40 bauds sont données ci-dessous[11].
Largeur des voies dans chaque bande : 0,5 kHz.
(Jusqu'au , la fréquence 8 364 kHz était désignée pour être utilisée par les stations d'engin de sauvetage équipées pour émettre sur les fréquences des bandes comprises entre 4 000 kHz et 27 500 kHz et désirant établir avec les stations des services mobiles maritime et aéronautique des communications relatives aux opérations de recherche et de sauvetage)[12].
Pour tous les navires, dans la bande hectométrique, la puissance maximale des émetteurs radiotélégraphiques homologués marine est comprise entre 150 W et 1 000 W.
Fréquence internationale de détresse en radiotélégraphie morse. L'appel de routine, de sécurité et d'urgence est autorisé entre l'heure H + 18 et H + 45 et entre H + 48 et H + 15[16].
512 kHz
Radiotélégraphie morse de navire à navire. Les stations de navires peuvent utiliser cette fréquence comme fréquence d’appel supplémentaire lorsque la fréquence 500 kHz est employée pour la détresse. Dans les zones à fort trafic, la fréquence est utilisée pour l'appel de routine[17].
À la place de la bande décamétrique. Les stations de navires peuvent utiliser la fréquence d’appel des paquebots en radiotélégraphie de 143 kHz de la bande des 2 100 mètres pour joindre un continent[18], (143 kHz remplacent la longueur d'onde d’appel de 1 800 mètres en radiotélégraphie désignée aussi par la fréquence 166,5 kHz).
La BLU marine
Ce terme est une habitude de langage pour désigner la radiotéléphonie en bandes marine (1,6 MHz à 26 MHz). Les émissions se font en mode bande latérale unique type USB, sur des canaux fixes repérés par un code, afin que les opérateurs n'aient pas à programmer des fréquences.
Des canaux sont réservés aux liaisons navire à navire, en alternat simplex ou en duplex, d'autres aux stations côtières[19].
La bande hectométrique MF des mobiles du service maritime couvre de 1 605 kHz à 4 000 kHz[20] en plusieurs sous bandes et avec des canaux de 3 kHz en J3E ou H3E (USB) avec une puissance maximale entre 150 W à 400 W. La portée d’exploitation jusqu'à 300 milles. Les stations radios sur les navires commerciaux utilisent couramment des puissances jusqu'à 400 W, des antennes filaires de 20 m à 50 m, alors qu'en plaisance le matériel radio est en général limité à une puissance de 150 W[21] et une antenne de type fouet de 5 m à 8 m, ou utilisant un hauban isolé. L'utilisation des diverses bandes avec une antenne simplifiée non accordée nécessite un adaptateur d'antenne automatique.
Les bandes décamétriques HF des mobiles du service maritime sont réparties entre 4 et 26 MHz en plusieurs sous bandes et avec des canaux de 3 kHz en J3E (USB) avec une puissance maximale entre 250 W à 1 000 W entre les mobiles du service maritime et avec une puissance maximale entre 250 W à 1 500 W entre mobiles du service maritime et une station côtière. La portée d’exploitation est mondiale mais nécessite un choix d'heure et de fréquence en fonction de la propagation.
Canaux Haute fréquence (4 MHz à 26 MHz) navire à navire en simplex et bandes croisées en USB (maxi 1 kW)
4 000 kHz à 4 063 kHz (tous les 3 kHz)[22] ; et 4 146 kHz, 4 149 kHz
6 224 kHz, 6 227 kHz, 6 230 kHz;
8 101 kHz à 8 191 kHz (tous les 3 kHz)[22] ; et 8 294 kHz, 8 297 kHz
Des radiotéléphones portables dans la bande VHF marine sont également utilisés, pour les communications locales portuaires ou en secours en cas de détresse. La VHF portable est limitée à une puissance d'émission maximale de 5 W avec une portée théorique de 3 à 9 milles selon le relief.
Les antennes utilisées sur les navires sont de type fouet vertical, placées au point le plus haut pour assurer la couverture la plus large. Les navires de sauvetage utilisent des antennes goniométriques pour permettre la localisation.
L'utilisation des canaux est strictement réglementée, en particulier celle du canal d'appel et de sécurité (canal 16) et des canaux réservés à l'AIS. Pour éviter la saturation des canaux, une position « trafic local » à faible puissance est prévue sur les équipements.
Canaux les plus utilisés en France par les navires de plaisance
Après l’appel sur le canal 16 les stations conviennent d’un canal de dégagement pour écouler le trafic radiotéléphonique. La puissance de la station de bord est comprise entre 0,5 W et 25 W en FM.
Il s'agit du trafic interne entre des postes radios à bord d'un navire de commerce ou à bord de divers bateaux faisant partie d'un même convoi remorqué ou poussé. Les commandes pour amarrer ou démarrer tombent également dans cette catégorie. Les communications de bord ne sont pas admises dans la navigation de plaisance a usage personnel.
Les radiocommunications de bord en simplex avec une puissance radioélectrique : 0,2 à 2 W en FM sans ou avec l'appel sélectif ou un CTCSS ou DCS travail sur les fréquences :
Le système d'identification automatique (AIS), est un système automatique de transmission des données de navigation entre navires ou entre navires et stations de réception terrestres, utilisant des canaux de la bande VHF marine (canaux 87 et 88), permettant en outre de réduire les risques de collision. Chaque navire équipé apparaît identifié avec sa route, sa position GPS, son nom, son cap etc. sur un écran. Toutes les stations « voient » ainsi les routes mutuelles suivies, à la façon d'un radar de navigation en plus précis, sans les échos et parasites du radar.
L'émetteur AIS n'est cependant obligatoire que sur les navires de jauge supérieure à 300 . Un récepteur AIS ne « voit » donc pas comme un radar, il ne voit que les stations AIS (fixes ou mobiles) qui émettent, mais son coût et sa consommation sont plus faibles. L'AIS est appelé à remplacer progressivement les racons en place sur les amers[réf. nécessaire].
Les liaisons terrestres numériques
La radiotéléphonie traditionnelle en bande latérale unique (BLU) HF ou en VHF, est progressivement remplacée ou complétée par des protocoles numériques.
Le système d'appel sélectif numérique (ASN) supprime la contrainte d'écoute permanente sur les fréquences de sécurité (veille radio), l'opérateur étant averti automatiquement en cas de message le concernant (de détresse ou d'appel), grâce à son code d'identification MMSI.
Des systèmes mondiaux de messagerie automatique en HF sont disponibles. Ils utilisent un modem en interface entre un émetteur-récepteur marine BLU et un micro-ordinateur, avec un logiciel similaires aux logiciels de courriels classiques. Les services les plus connus sont Sailmail[32], avec le logiciel airmail[33]. Les canaux HF utilisés sont modulés en PSK ou FSK selon un protocole packet. Les débits utilisés, de 1 à 5 kbit/s, soit environ 0,1 à 0,5 kilooctet par seconde, ne permettent que des messages courts (pour mémoire, une connexion internet lente est proche de 40 kbit/s).
Les liaisons satellitaires
Les liaisons satellitaires ont révolutionné la radio maritime classique, en permettant des liens stables et performants en permanence.
Les satellites Inmarsat couvrent l'ensemble des zones océaniques à l'exception des zones polaires, avec des canaux de débits variables, qui sont exploités par divers opérateurs. Plusieurs types de terminaux sont disponibles, depuis la balise de sécurité jusqu'à l'accès internet complet.
Le système Iridium permet des liaisons en téléphonie ou numériques en toute zone, y compris sur les zones polaires.
Le système Globalstar couvre une grande partie des océans avec quelques zones non couvertes.
Des systèmes plus simples et économiques sont également commercialisés, utilisant par exemple la constellation Orbcomm en messagerie temps différé uniquement, ainsi que des systèmes régionaux, comme Thuraya qui couvre la Méditerranée, le Moyen-Orient et le nord de l'Afrique.
Enfin depuis les années 1980, les balises de détresse équipent presque tous les navires en navigation hauturière. Leurs appels sont collectés par les satellites du système Cospas-Sarsat, avec un temps d'alerte de 1 à 2 heures[34].
Les radioamateurs
Les réseaux d'assistance aux plaisanciers opérés par des bénévoles ne peuvent être considérés comme des services, mais comme un moyen supplémentaire disponible pour la sécurité ou simplement donner des nouvelles aux proches. Leur développement est très variable selon les pays, ainsi que la réglementation associée. La réglementation européenne interdit les communications avec des tiers non licenciés, sauf pour les appels de détresse. Il existe cependant un réseau officiel aux Antilles où l'ADRASEC diffuse la Météo à 00h03 UTC du 1er juillet au , sur 3,7 MHz en USB (mode compatible avec les stations de navire)[35],[36],[37]. Il existe également des réseaux informels, par exemple entre plaisanciers en traversées.
↑les États suivant les recommandations de l'Union internationale des télécommunications s'impose la RÉSOLUTION 343 (CMR-97) : Certificats pour le personnel des stations de navire et des stations terriennes de navire pour lesquelles une installation radioélectrique n'est pas obligatoire. Donc pour le certificat restreint de radiotéléphoniste: la recommandation RR55 :3886 et 3887 de l'Union internationale des télécommunications.
↑RÉSOLUTION N° 324 (Mob -87): Procédures à appliquer pour la coordination de l'utilisation de la fréquence 518 kHz pour le système NAVTEX international
↑RÉSOLUTION N° 329 (Mob-87): Procédure applicable aux stations émettant des renseignements de type NAVTEX sur les fréquences 490 kHz et 4 209,5 kHz
↑Procédures radiotélégraphiques Morse dans le service mobile maritime. L'emploi des signaux du code Morse n'est plus obligatoire. Toutefois, étant donné que la radiotélégraphie est moins sensible au brouillage et constitue le moyen le plus efficace en cas d'urgence ou de catastrophe, l'utilisation du code Morse dans certaines zones par certains opérateurs pourrait être utile dans la pratique et offrir parfois le seul moyen de communication disponible.
↑APPENDICE 34 Mob-87: (Voir l'article 60 et la résolution 312 (Rév. Mob-87))
↑Référence aux dispositions du règlement des radiocommunications RR5.111 ; AP17, Parties A, B
↑Référence aux dispositions du règlement des radiocommunications RR468/S5.76
↑Référence aux dispositions du règlement des radiocommunications RR4237
↑Référence aux dispositions du règlement des radiocommunications RR4237.1 ;
↑Référence aux dispositions du règlement des radiocommunications RR472/S5.83 ; RR2970 ; RR3010 ; RRN3067 ; RR4679A ;
↑Référence aux dispositions du règlement des radiocommunications RR4237 ; RR4239
↑ a et bRÉSOLUTION N° 319 (Rév.Mob - 87): Réexamen général des bandes 4 000 - 4 063 kHz et 8 100 - 8 195 kHz attribuées en partage au service mobile maritime
↑Référence aux dispositions du règlement des radiocommunications RR4362 ; RR4363
↑Référence aux dispositions du règlement des radiocommunications RR4369
↑Référence aux dispositions du règlement des radiocommunications RR5.108 ; RR5.111 ; RR30.11 ; RR52.189 ; RR52.190 ; AP15, Tableau 15-1 ; RES 331 (Rév.CMR-07) ; RES 354 (CMR-07)
↑Référence aux dispositions du règlement des radiocommunications RR501/S5.111 ; RR505/S5.115 ; RRN2978 ; RR2980 ; Résolution N°403 ;Appendice 27 Aer2 (N°27/196) ;
↑Référence aux dispositions du règlement des radiocommunications RR4359 ; RR4360
↑Convention et Règlements administratifs de l'Union internationale des télécommunications. Rec. UIT-R M.1174 Caractéristiques des appareils utilisés pour les communications de bord dans les bandes de fréquences comprises entre 450 MHz et 470 MHz.