En biologie, le terme protozoaire (Protozoa), du grecπρῶτος / prôtos (« premier ») et zôon / ζῷον (« animal »), désigne les protistes (eucaryotes généralement unicellulaires et sans tissus spécialisés) hétérotrophes mobiles qui ingèrent leur nourriture par phagocytose, contrairement à d'autres protistes.
Les protozoaires sont de petits organismes, approchant le millimètre pour les plus gros, qui existent sous forme de cellules solitaires ou de colonies de cellules. Ils ne développent pas les structures tridimensionnelles différenciées caractéristiques de la multicellularité complexe. Sous forme de colonies, certains protozoaires peuvent néanmoins former des superorganismes (par exemple Dictyostelium discoideum) qui présentent des niveaux élevés de spécialisation cellulaire et frôlent la multicellularité[1].
Ils vivent exclusivement dans l'eau ou dans les sols humides ou à l'intérieur d'un organisme (dans le mucus pulmonaire, l'intestin, la panse de certains animaux, etc.).
Ils sont connus pour être responsables de nombreuses maladies telles que le paludisme et certaines dysenteries, telle l'amœbose.
Les protozoaires sont des organismes qui forment un groupe paraphylétique, ils possèdent une celluleeucaryote (c'est-à-dire possédant un vrai noyau, contrairement aux bactéries, dites procaryotes), très différenciée qui remplit de nombreuses fonctions nécessaires à la vie. Ils comportent originellement des cils (aussi appelés flagelles), aujourd'hui perdus dans certains groupes, et des mitochondries (parfois remplacées par des hydrogénosomes ou des mitosomes). Certains ont développé d'autres organites comme des vacuoles pulsatiles, ou en ont acquis par endosymbiose comme les chloroplastes trimembranés des euglènes. Les protozoaires se différencient donc plus ou moins fortement des cellules constituantes des tissus des métazoaires.
Ils ont conquis et se sont adaptés à tous les milieux de vie, et certains sont des parasites qui peuvent être dangereux. Leur reproduction sexuée ou asexuée est très complexe. Le mode de nutrition des protozoaires se fait par ingestion (phagocytose ou via un cytopharynx). Les protozoaires sont souvent hétérotrophes, c'est-à-dire qu'ils puisent leur source de carbone en provenance des différents composés organiques.
les actinopodes[9] qui émettent de fins pseudopodes rayonnants. Ils comprennent :
les acanthaires, qui sont des protozoaires marins et planctogéniques,
les radiolaires actinopodes, qui sont des protozoaires marins avec un squelette siliceux. Leur sédimentation et leur fossilisation donnent naissance à des roches telle le jaspe,
les cnidosporidies[10] sont des parasites dont le stade initial est un germe amiboïde et le stade final une spore pourvue d'un filament évaginable ;
les infusoaires ou infusoires ciliés[11] sont des protistes de grande taille (jusqu'à 300 μm pour la paramécie). Ils sont munis d'un macronucléus et d'un micronucléus ;
les rhizoflagellés qui comprennent les rhizopodes et les flagellés,
les rhizopodes[12] constituent une superclasse de protozoaires caractérisés par leur aptitude à émettre des pseudopodes locomoteurs et préhensiles. On trouve dans cette classe les amibes, les radiolaires rhizopodes et les foraminifères,
les foraminifères[13] se trouvent dans les eaux marines et saumâtres, et leur test calcaire comprend plusieurs loges plus ou moins perforées comme les globigérines et les nummulites,
les flagellés[14] constituent une superclasse de protozoaires pourvus de flagelles qui sont des organes filiformes et contractiles qui assurent la locomotion. On trouve dans cette classe les phytoflagellés (végétaux chlorophylliens), et les zooflagellés, dont certains peuvent être de dangereux parasites comme le Trypanosome qui cause la « maladie du sommeil ».
Les sporozoaires sont dépourvus à l'état adulte d'appareil locomoteur. Ce sont des parasites des cellules animales. Ils se répartissent entre coccidies[15] et grégarines[16].
Systématique
Le nom valide complet (avec auteur) de ce taxon est Protozoa R.Owen, 1858[3].
Intérêt des Protozoaires
Libres
Les protozoaires libres participent à l'épuration des milieux, dépolluent les eaux en surface, fixent l'azote aux sols, et consomment les microbes de plus petite taille.
Parasites
Parasites bénéfiques (vie en symbiose)
Trichonympha (Trichonympha grandis), qui vit dans le tube digestif des termites, participe à la digestion du bois ingéré grâce à son activité enzymatique.
Parasites pathogènes
Leishmania, transmise par un petit moustique, déclenche des ulcères chez l'Homme, cutanés ou organiques.
Trichomonas vaginalis infecte le vagin des femmes et s'installe dans son utérus. Lorsqu'un homme est contaminé par voie sexuelle, ce parasite s'installe dans sa prostate.
↑Robert Gaumont, « Rhizopodes », dans Encyclopædia Universalis, Corpus 20 : Rhéologie - Silicates, Encyclopædia Universalis France S.A., Paris, Septembre 1995, p.18-20. (ISBN2-85229-290-4) [résumé]
↑Madeleine Neumann, « Foraminifères », dans Encyclopædia Universalis, Corpus 9 : Étymologie - Fungi imperfecti, Encyclopædia Universalis France S.A., Paris, Juillet 1995, p.680-683. (ISBN2-85229-290-4) [résumé]
↑Robert Gaumont, « Flagellés », dans Encyclopædia Universalis, Corpus 9 : Étymologie - Fungi imperfecti, Encyclopædia Universalis France S.A., Paris, Juillet 1995, p.514-518. (ISBN2-85229-290-4) [résumé]
↑Robert Gaumont, « Coccidies », dans Encyclopædia Universalis, Corpus 6 : Climatologie - Cytologie, Encyclopædia Universalis France S.A., Paris, Juin 1995, p.33-36. (ISBN2-85229-290-4) [résumé]
↑Robert Gaumont, « Grégarines », dans Encyclopædia Universalis, Corpus 10 : Furtwängler - Guerre de Cent Ans, Encyclopædia Universalis France S.A., Paris, Juillet 1995, p.924-925. (ISBN2-85229-290-4) [résumé]