La circonscription correspond essentiellement à la ville de Nice de sa création en 1875 jusqu'en 1910 et est alors appelée « Nice-ville ». Elle correspond entre 1910 et 1928 essentiellement à la partie de la ville de Nice située sur la rive droite du Paillon, puis à la partie ouest de Nice à partir de 1928. Deux personnalités républicaines modérées en sont longtemps les députés : Alfred Borriglione durant près de 10 ans de 1876 à 1885, et Flaminius Raiberti durant 29 ans de 1890 à 1919. C'est aussi la circonscription de Jean Médecin lorsqu'il a été député sous la IIIe République, entre 1932 et 1939.
À partir des élections législatives de 1910, une troisième circonscription est attribuée à l'arrondissement de Nice ce qui conduit à revoir les délimitations des circonscriptions. La première circonscription de Nice correspond alors au seul canton de Nice-Ouest soit : la partie de la ville de Nice située sur la rive droite du Paillon, ainsi que les communes de Saint-André, Falicon et La Trinité[3],[4].
Le redécoupage des circonscriptions de 1927, entré en vigueur lors des élections législatives de 1928, modifie les limites de la première circonscription de Nice en lui attribuant le seul canton de Nice-4, créé en 1919[5]. Son territoire correspond alors à la partie de la ville de Nice située sur la rive droite du Paillon à l'ouest de la place Masséna, des avenues de la Victoire (actuelle avenue Jean-Médecin), Malausséna et Borriglione et du chemin de grande communication n°14 qui relie Nice à Aspremont[6]. La circonscription est alors réputée pour être celle des « beaux quartiers »[7].
Durant les XIIe et XIIIe législatures, le scrutin d'arrondissement est supprimé pour les Alpes-Maritimes conformément à la loi du . La 1re circonscription de Nice n'existe donc plus et le département des Alpes-Maritimes forme une circonscription unique dans laquelle les députés sont élus au scrutin proportionnel plurinominal.
Alfred Borriglione, rallié à la République après avoir été séparatiste au début des années 1870, est seul candidat dans la circonscription. Il rassemble le parti républicain français et l'aile libérale du Comité niçois. Le fait que deux autres des quatre circonscriptions du département connaissent une candidature unique laisse penser à un arrangement entre les partis[9].
Élections de 1877
Résultats des élections législatives du de la 1re circonscription de Nice[10]
La campagne électorale est essentiellement centrée autour de la question du boulangisme et de la révision des lois constitutionnelles de 1875[13]. Raphaël Bischoffsheim réussit à coaliser sur son nom les opposants au boulangiste et républicain révisionniste Flaminius Raiberti[13]. Il reçoit notamment le soutien, à contrecœur, de l'adjoint au maire de Nice Alexandre Médecin du « parti niçois national et indépendant », ainsi que du journal Le Petit Niçois[13].
Élection partielle de 1890
À la suite de l'invalidation par la Chambre des députés le de l'élection de Raphaël Bischoffsheim pour corruption et achats de voix, une élection législative partielle est organisée[14]. Le député Alfred Borriglione, élu dans la deuxième circonscription de Nice, démissionne de son mandat pour pouvoir se porter candidat[7].
Résultats de l'élection législative partielle du 30 mars 1890 de la 1re circonscription de Nice[15]
Lors de cette élection, Flaminius Raiberti abandonne le boulangisme pour rallier la camp républicain[16]. Il déclare soutenir le gouvernement Pierre Tirard II, qui s'appuie sur une large coalition entre les républicains opportunistes, les radicaux et l'extrême gauche face au boulangisme, et s'engage à siéger sur les bancs de la gauche[16]. Ce positionnement à gauche se confirme lorsqu'il affirme trouver Nice « trop centre-gauche[17] ». Il représente à cette élection le camp républicain indépendant face au parti républicain opportuniste représenté par Alfred Borriglione[18]. L'ancien maire de Nice Auguste Raynaud apporte son soutien à Flaminius Raiberti[19]. De leur côté, les partisans d'Alfred Borriglione accusent Raiberti de ne pas être sincère dans son ralliement à la République[20]. Lors de cette élection, les vieux quartiers soutiennent Flaminius Raiberti tandis que les nouveaux quartiers périphériques portent leur choix sur Alfred Borriglione[21].
Élections de 1893
Résultats des élections législatives du 20 août 1893 de la 1re circonscription de Nice[22]
À la suite de l'élection au Sénat de Jean Médecin, une élection législative partielle est organisée pour le remplacer à la Chambre des députés. Celle-ci a lieu les 19 et 26 mars 1939.
Résultats de l'élection législative partielle des 19 et 26 mars 1939 de la 1re circonscription de Nice[45],[46],[47],[48]
↑Dans les résultats de l'élection publiés au Journal officiel de la République française, le nombre total des voix exprimées du seul candidat qui y est listé (Alfred Borriglione) est inférieur de 82 voix au nombre total des suffrages exprimés.
↑Dans les résultats de l'élection publiés au Journal officiel de la République française, le nombre total des voix exprimées des candidats qui y sont listés (Alfred Borriglione et les « Divers ») est inférieur de 51 voix au nombre total des suffrages exprimés.
↑Dans les résultats de l'élection publiés au Journal officiel de la République française, le nombre des voix exprimées recueillies par le seul candidat à l'élection est inférieur de 194 voix au nombre total des suffrages exprimés.
↑Dans les résultats de l'élection publiés au Journal officiel de la République française, le nombre total des voix exprimées des candidats qui y sont listés est inférieur de 54 voix au nombre total des suffrages exprimés.
↑Dans les résultats de l'élection publiés au Journal officiel de la République française, le nombre des voix exprimées recueillies par le seul candidat à l'élection est inférieur de 65 voix au nombre total des suffrages exprimés.
↑Dans les résultats de l'élection publiés au Journal officiel de la République française, le nombre total des voix exprimées des candidats qui y sont listés est inférieur de 307 voix au nombre total des suffrages exprimés.
↑Dans les résultats de l'élection publiés au Journal officiel de la République française, le nombre total des voix exprimées des candidats qui y sont listés est inférieur de 7 voix au nombre total des suffrages exprimés.
↑Dans les résultats de l'élection publiés au Journal officiel de la République française, le nombre total des voix exprimées des candidats qui y sont listés est inférieur de 27 voix au nombre total des suffrages exprimés.
↑Henri courrière, « Chapitre VII. Le moment Boulanger », dans Les Alpes-Maritimes et la République : Histoire politique d’un département modéré (1879-1898), Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN978-2-7535-8808-0, lire en ligne), p. 185-210.
↑Jacques Basso, « Le comté de Nice : un espace politique et social "à la Belle Époque" : Identité, intégration et particularisme : les Élites politiques en marche (1880-1914) », dans Jean-Marc Giaume, Le comté de Nice : de la Savoie à l'Europe : identité, mémoire et devenir ; actes du colloque de Nice [24-27 avril 2002 ; expositions du 15 avril au 15 mai 2002, Bibliothèque de l'université de Nice, Nice, Nice, Serre, (ISBN9782864104674, lire en ligne), p. 64.
↑Tableau des élections à la Chambre des députés pendant la huitième législature du 27 avril 1902 au 17 décembre 1905 (date de la dernière convocation de collège électoral) dressé aux Archives de la Chambre des députés, Paris, Imprimerie de la Chambre des députés, (lire en ligne), p. 23.
↑ a et b« Résultats des élections législatives : Départements », Le Matin, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
↑« Les élections - scrutin du 27 avril : Dans les départements », Le Figaro, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et b« Première circonscription de Nice : M. Flaminius Raibertu réélu : 10 278 voix », L'Éclaireur de Nice, , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et b« Élections législatives du 27 avril 1942 : Nice - Ire circonscription - M. Raiberti, 10 278 voix, élu », Le Petit Niçois, (lire en ligne, consulté le ).
↑Jean-Rémy Bézias, « Frédéric Stackelberg (1852-1934) ou la révolution importée », Cahiers de la Méditerranée, vol. 55, Destins niçois [Actes du colloque de Nice, 13-14 décembre 1996], no 1, , p. 38 (lire en ligne, consulté le ).
↑Georges Lachapelle, Élections législatives des 26 avril et 10 mai 1914 : Résultats officiels, Paris, Librairie des publications officielles et des sciences économiques et sociales Georges Roustan, (lire en ligne), p. 46.
↑Georges Lachapelle, Élections législatives : 22-29 avril 1928 ; résultats officiels, Paris, G. Roustan, (lire en ligne), p. 16.
↑« Les élections législatives du 22 avril : dans les départements », Le Figaro, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
↑Albert Milhaud, Les élections législatives des 1er et 8 mai 1932. D'après les procès-verbaux officiels. Les deux tours de scrutin par circonscription et par canton, Paris, Librairie Georges Roustan (lire en ligne), p. 14.
↑Georges Lachapelle, Élections législatives, 26 avril & mai, 1936, résultats officiels, Paris, Le Temps, (lire en ligne), p. 16.
↑ a et bPaul Maertens, « Les leçons d'un scrutin : les 4 843 voix sur le nom d'Albert Robini expriment une grande victoire de l'unité », Le Cri des travailleurs, , p. 1-2 (lire en ligne, consulté le ).
Bernard Gaudillère, Atlas historique des circonscriptions électorales françaises, Paris, Champion, coll. « Hautes études médiévales et modernes », , 839 p. (ISBN9782600000659, lire en ligne).
Henri Courrière, Les Alpes-Maritimes et la République : Histoire politique d'un département modéré (1879-1898), Rennes, Presses universitaires de Rennes, (ISBN9782753594166, lire en ligne).