L'imago de la Piéride de la rave est un papillon au-dessus majoritairement blanc et au revers blanc jaunâtre. La longueur de l'aile antérieure varie de 23 à 27 mm[1]. Chez le mâle, le dessus de l'aile antérieure comporte un seul point postdiscal noir, tandis que la femelle en a deux. L'apex de l'aile antérieure est également marqué d'une tache sombre, plus petite chez le mâle que chez la femelle. Les papillons issus de la première génération de l'année ont des marques sombres moins importantes que ceux des générations suivantes. La Piéride de la rave peut être confondue avec la Piéride de l'ibéride (Pieris mannii) et la Piéride de l'æthionème (Pieris ergane)[1].
Mâle, avec 1 point postdiscal à l'aile antérieure.
Femelle, avec 2 points postdiscaux à l'aile antérieure.
Ses œufs, jaune clair, sont pondus isolément, contrairement à ceux de la Piéride du chou, et ont une période d'incubation d'une semaine. La femelle volette de feuille en feuille sur la plante hôte et pond rapidement à chacun de ses atterrissages.
La chenille est verte avec des points jaunes sur les flancs et une ligne continue jaune sur son sommet[1]. La chrysalide est verte.
Œuf sur Diplotaxis quelques secondes après la ponte.
En plaine, le papillon peut avoir trois à cinq générations sur l'année mais seulement une à deux en montagne. L'imago est présent de mars à octobre mais est parfois présent dès janvier sur la Côte d'Azur.
La Piéride de la rave est largement répandue en Eurasie, où son aire s'étend de l'Europe de l'Ouest au Japon[2].
Elle est présente dans tous les départements de France métropolitaine[3].
Dans le Nord de l'Europe, elle a un comportement migrateur : elle va vers le nord au début de l'été puis repart au sud vers la fin août[4]. Elle est absente des régions arctiques.
La Piéride de la rave s'est répandue sur tous les continents (sauf l'Amérique du Sud et l'Antarctique) en profitant des activités agricoles humaines.
Pour mieux comprendre cette invasion, une étude moléculaire a été effectuée sur des spécimens du monde entier, collectés grâce à un programme de science participative. Les résultats suggèrent que cette espèce, probablement originaire de l'Est de la région méditerranéenne, a d'abord conquis le reste de l'Eurasie au cours des deux derniers millénaires grâce à la diversification des cultures de crucifères et au développement des routes de commerces, comme la route de la soie.
Plus récemment, elle a envahi de nouveaux continents grâce à des introductions accidentelles : d'abord l'Afrique du Nord, puis l'Amérique du Nord par introduction de spécimens européens à partir du milieu du XIXe siècle. De là, elle a été introduite à Hawaï vers 1897, puis en Nouvelle-Zélande et en Australie dans les années 1920-1930[7].
Biotopes
La Piéride de la rave est présente dans de nombreux milieux ouverts ; elle apprécie notamment les jardins et les prairies riches en brassicacées, jusqu'à 2 100 mètres d'altitude[1]. Elle se maintient dans les villes sur les friches temporaires.
Noms vernaculaires
En français : la Piéride de la rave, le Petit Blanc du Chou[8].
En anglais : Small White, ou Cabbage White aux États-Unis.
Aucun statut de protection, c'est l'un des papillons les plus communs au monde[4].
Notes et références
↑ abcd et e(fr) Tristan Lafranchis, Les Papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Mèze, Éditions Biotope, , 448 p. (ISBN2-9510379-2-9), p. 149
Tom Tolman, Richard Lewington, Guide des papillons d'Europe et d'Afrique du Nord, Delachaux et Niestlé, 2010 (ISBN978-2-603-01649-7)
M.Chinery et P.Leraut Photoguide des papillons d'Europe, Delachaux et Niestlé (ISBN2-603-01114-6).
(en) Sean F. Ryanet al., « Global invasion history of the agricultural pest butterfly Pieris rapae revealed with genomics and citizen science », PNAS, vol. 116, no 40, , p. 20015–20024 (DOI10.1073/pnas.1907492116).