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Aîné d'une fratrie de quatre enfants, il a grandi entre un appartement rue Kléber à Paris et le château de Marzac, près de Tursac en Dordogne. Ce château a été apporté à la famille par le mariage de son grand-père Henri de Fleurieu avec Marguerite-Marie de Marzac. Il appartient également à la famille de Charles Pierre Claret de Fleurieu qui a été, entre autres, Ministre de la Marine de Louis XVI, organisateur de l'expédition de La Pérouse, gouverneur de Louis XVII et comte d'Empire[réf. nécessaire]. Charles Pierre Claret de Fleurieu repose au Panthéon[3].
Il semble que Pierre ait hérité de ses ancêtres le goût du risque et de l’aventure. Enfant, il a déjà des penchants téméraires voire inconscients. Avenue Kléber, au 5e étage, il s’amusait à un jeu dangereux en se balançant dans le vide depuis son balcon[CPC 1] !
Élève chez les Jésuites, la guerre éclate alors que Pierre est encore mineur, mais il brûle ardemment de s’engager. Son père, Robert de Fleurieu lui demande d’abord de réussir ses « bachots ». Le sésame en poche, il s’engage au 16e Dragons[CPC 2]
Après être sorti 3e de Saint-Cyr en , il est affecté au 28e Dragons avec le grade de sous-lieutenant. Le régiment charge les mitrailleuses en courant, lance à la main, sur le front de la Somme. Il y décroche déjà la Croix de guerre avec une citation pour avoir ramené sept corps de soldats depuis le champ de bataille[CPC 3].
En 1916, voulant poursuivre le combat dans l’infanterie, il est affecté au 1er bataillon de chasseurs à pied, selon-lui « l’un des plus glorieux régiments de France »[CPC 4].
Excédé par la guerre des tranchées, il souhaite passer dans l’aviation malgré les nobles réticences de son père Robert qui rechigne à voir son fils faire un métier de « mécanicien » après avoir commandé des hommes[CPC 5].
Finalement, il est encouragé dans cette voie par ses chefs et entre en 1917 dans l’escadrille Spad 95 commandée par le Lt Hugues[CPC 6],[4].
Doté d’un courage exceptionnel, il s’illustre dès ses débuts en 1918, en abattant 4 avions allemands en 10 jours : le , , et le [5]. Ce jour-là, au cours d’un combat où il voit un ami, Claude de Montrichard, en grande difficulté au milieu de douze avions allemands, il décide de les charger seul et reçoit en échange une balle incendiaire dans le bras droit[6],[CPC 7].
Il réussit l’exploit de sauver son ami et d’atterrir dans les lignes françaises. Gravement blessé, il est envoyé croupir dans un hôpital de campagne d’où il est tiré in extremis par ses camarades et déposé en voiture devant une clinique avenue des Champs Élysées, où opère l’un des plus grands chirurgiens de son temps : le Dr de Martel.[CPC 8]
Amputé avec succès, il est sauvé. Pierre a seulement 21 ans et vient de recevoir la légion d’Honneur[7] ! Finalement, il décide malgré son handicap de revoler et réussit la prouesse d’accomplir quelques missions jusqu’à la victoire[CPC 9].
Il termine la guerre avec la citation suivante : « Magnifique soldat. À toujours fait l’admiration de ses chefs et de ses camarades par son mépris absolu du danger et son ardent désir d’être toujours désigné pour les missions les plus périlleuses. »[8],[9]
En 1933, dans l'hebdomadaire "Aéro", il revient sur son métier de chasseur pendant la première guerre mondiale: "Eh bien! cette aviation de chasse c'était un sacré métier et il fallait que nous l'aimions rudement, puisque, trois semaines après, la manche droite vide, je ne concevais pas la possibilité de vivre sans mes camarades, sans l'escadrille, sans l'alcool des combats qui rend la vie dix fois plus intense et plus belle."[CPC 10]
Après la victoire, il décide de servir la cause de l’aviation civile. Dès , il écrit un article dans le magazine « La vie Aérienne », où il fait déjà la promotion d’une aviation moderne. Il écrit : « Il paraît impossible que l’aviation ne prenne pas très vite une place analogue à celle que l’automobile occupe actuellement dans nos mœurs. Sans rendre les mêmes services, elle complètera son action, pour toutes les distances supérieures à un certain minimum. »[10]
Pierre de Fleurieu réalisera son rêve. Alors qu’il est employé à la banque Aristide Blank[11], Il fonde la CFRNA, première compagnie européenne et transcontinentale de l’Histoire[12].Il devait partir de rien. Il fallait innover en tout, et créer absolument tout[13].Il n’y avait à l’époque pour une telle ligne : ni infrastructures, ni avion, ni terrains d’aviations, ni accords internationaux, ni subventions et aucun pilote puisqu’on n’avait jamais transporté des passagers sur une distance aussi longue[14]. Il réussira et passera en particulier deux accords majeurs avec l’État français en qualité de directeur de la Franco-Roumaine le et le où il obtient des subventions importantes[CPC 11],[15],[16].
Peu après, il devient directeur et administrateur de l’usine Louis Blériot pour l’étranger. À cette place, il noue de nombreux contacts et notamment en Roumanie où il installe une usine Blériot. Cette opération sauva le constructeur français, alors en grandes difficultés financières[CPC 12].
Au cours d’un voyage en train, il rencontre André Citroën qui le recrute littéralement de force pour le nommer à une place de directeur, toujours pour l’international[CPC 13].
Il poursuivra sa carrière de chef d’entreprise aventurier qui l’emmènera dans la jungle du Brésil où il prospectait pour trouver de nouvelles terres agricoles. Il y rapportera une herbe locale, le Maté, dont il fonda une compagnie d’exploitation « Le comptoir international du Maté » avec pour partenaire Philippe de Rothschild[17] ! Il s’orientera en particulier et surtout à la fin de sa vie dans l’immobilier[CPC 14].
Il aura encore l’occasion d’illustrer son courage pendant la Seconde Guerre mondiale, en fondant et en commandant un maquis de résistance dès le débarquement des alliés en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942 à Tursac en Dordogne (PC au Château de Marzac) sous le pseudonyme Capitaine « Vézère »[CPC 15],[18].
Le groupe "Vézère" est attaché à l'Armée Secrète (AS) du 11e bataillon FFI et entre en action le 6 juin 1944 avec un effectif de 144 hommes. Le Corps-Franc est composé principalement de cultivateurs des classes 41 à 45. Le corps-francs se concentre aux Eyzies, à Sireuil, à Tursac, et au Moustier. Le Corps-Franc "Vézère" est engagé contre les forces allemandes au Moustier, à Marennes-Oléron où il subit un bombardement, du Chapus et de l'opération de Royan[19].
A Royan, le groupe "Vézère" forme une compagnie régulière à partir du 2e Bataillon Roland. la compagnie Vézère y reste juste après l'attaque de Royan à laquelle il participe[19].
Le groupe "Vézère" le 26 août 1944 est finalement intégré avec d'autres unités à la brigade "RAC" du 50e RI, commandée par Rodolphe Cezard. Le corps franc "Vézère" a été officiellement homologué par la commission départementale de Dordogne de la IVème Région militaire, le 15 décembre 1948[19].
Il termine sa carrière de soldat en recevant la cravate de commandeur de la Légion d’Honneur.
Il a publié ses mémoires à compte d'auteur, intitulées simplement "mémoires" ainsi qu'un recueil de Poèmes[CPC 16].
Il meurt à Paris le et est enterré à Tursac en Périgord.
↑« Comptoir international du Maté », Journal des finances : cote universelle et correspondance des capitalistes, , p. 136 (lire en ligne)
↑Capitaine FRED, La brigade RAC. Armée secrète Dordogne-Nord avec la collaboration du Capitaine Rol et de Guy Lapeyronnie. Saint-Yriex., Limoges., , 326 à 329, p. 326 à 329
↑ ab et cArchives collectives des Forces françaises de l'intérieur (ministère des armées)
GR 19 P 24/17
↑« Alphonse », sur s.claretdefleurieu.free.fr (consulté le )