Il est l'un des premiers organisateurs de l'aviation militaire française.
Biographie
Fils d'une famille héraultaise très modeste, enfant d'une vive intelligence, il bénéficie d'une bourse d'études qui lui permet de préparer le concours d'entrée à l'École polytechnique, où il devient l'ami de Joffre et où il deviendra artilleur. Ayant choisi à sa sortie l'arme du Génie, plus ingénieur que militaire, il crée lors de ses campagnes coloniales de nombreuses structures (voies ferrées, ponts, routes) au Tonkin, en Algérie et surtout à Madagascar. Selon les historiens, l'île lui doit une grande partie de son aménagement.
Carrière militaire
Pierre Auguste Roques fut successivement lieutenant au 2e Régiment du Génie (1879), capitaine détaché à la colonne expéditionnaire du sud oranais en 1882, chef de bataillon en 1892, lieutenant-colonel en 1898. Colonel directeur du Génie et des travaux publics de Madagascar en 1901, il devient en 1906 directeur du Génie au ministère de la Guerre. Il est promu général de brigade en 1906, puis général de division en 1909, il est le plus jeune chef d’armée avec ses succès sur la Marne et en Lorraine.
Proche du général Joseph Joffre, il remplace le général Galliéni comme ministre de la Guerre du au puis fut remplacé par Lyautey. Il prend ensuite le commandement de la IVe Armée jusqu’à la fin de 1917. Le général Roques prend sa retraite en 1919.
Contribution à l'essor de l'aviation militaire française
En tant que directeur du Génie, il s'occupe à partir de 1906 de la gestion de l'aéronautique naissante. Il est le créateur et le véritable organisateur de l'aviation militaire française. En 1910, le général Roques est nommé « Inspecteur permanent de l’Aéronautique militaire ». Il fait approuver l’organisation, à Reims, d’un concours d’aéroplanes militaires pour l’année suivante[1]. En 1911, année où se déroule le concours d'aéroplanes militaires de Reims – une première mondiale en la matière – qui permet à l'aéronautique française d'acheter « scientifiquement » ses premiers aéroplanes, il décide que les « établissements d'aéronautique » porteraient dorénavant le nom d'« escadrilles » et que les « aéroplanes » seraient désormais appelés « avions »[2] d'après le nom choisi par Clément Ader pour son propre appareil et en hommage à cet ingénieur visionnaire avec lequel il correspond régulièrement. On lui doit également le « carnet d'emploi du temps des pilotes » devenu par la suite le « carnet de vol » encore en usage aujourd'hui.
Pierre Auguste Roques est également le grand oncle (et parrain) de l'aviateur Pierre Deley.
Décès
Il meurt à Saint-Cloud le . Inhumée tout d'abord à Marseillan, sa dépouille est ensuite transférée à l'Hôtel des Invalides à Paris, où elle se trouve aujourd'hui.
Les papiers personnels de Pierre Auguste Roques sont conservées aux Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine, sous la cote 438AP : Inventaire du fonds.
Références
↑Laurent Lagneau, « Verdun 1916-2016 – Le « père » de l’aviation militaire française devient ministre de la Guerre », Zone Militaire, (lire en ligne, consulté le )
↑ Décision prise le 29 novembre 1911, cf. Jacques Patoz et Jean-Michel Saint-Ouen (préf. Jean-Claude Narcy), L'Armée de l'air : survol illustré dans les turbulences du siècle, Paris, Méréal Armée de l'air, , 301 p. (ISBN978-2-844-80017-6, OCLC468577904)