Armande Henriette de Lorraine-Harcourt-Armagnac (d) Louis de Lorraine Alfonse Louis de Lorraine-Harcourt-Armagnac (d) Raimond Berenger de Lorraine-Harcourt-Armagnac (d) Charles de Lorraine
On le disait beau comme un ange mais dénué de tout sens moral[1]. Il fut l'amant du frère du roi (son aîné de trois ans) dès 1665 et fut logé par celui-ci à Paris au Palais-Royal. Il eut, du fait de son statut, de fréquents démêlés avec les épouses de Monsieur et il intrigua autant contre Henriette d'Angleterre que contre la princesse Palatine afin de semer la zizanie dans le couple princier et d'empêcher Monsieur d'accorder quelque confiance à ses épouses.
Exilé à Rome à la demande de la première épouse de Monsieur, Henriette d'Angleterre, il fut soupçonné de l'avoir fait empoisonner (1670), avec l'aide d'un autre favori de Monsieur, le marquis d'Effiat. Monsieur ne consentit à se remarier qu'en échange de la rentrée en grâce de son favori et de son retour à la cour. Débauché, il fut également compromis dans le meurtre d'un jeune marchand de gaufres qui se refusait à se laisser abuser par sa clique.
Vieillissant, il se maintint dans les grâces du duc d'Orléans en lui fournissant de jeunes amants[réf. souhaitée].
Si le duc d'Orléans était – semble-t-il – réellement épris, la réciproque était loin d'être vraie, et le prince s'est sans doute fait manipuler par le chevalier tout au long de leur relation.
À la fin de sa vie, Philippe de Lorraine avait perdu une grande partie des meubles de son appartement au Palais-Royal et de sa résidence de campagne (remplis de dépouilles du Palatinat), ses quatre abbayes, et tout l’argent qu’il avait obtenu (plus ou moins avec permission) des caisses de l’État, par le jeu d'argent et l'exploitation par ses mignons. Trois ou quatre ans avant la mort de Monsieur, il fait la paix avec Madame. Il meurt d’une crise d'apoplexie tandis qu’il racontait à des dames ses débauches de la nuit précédente.
Notes et références
↑Philippe Erlanger, Monsieur, frère de Louis XIV, Perrin, 1970, p. 96-102.
↑« Le commencement du mois de juin fut signalé par l'exil d'un grand nombre de personnes considérables accusées de débauches ultramontaines [homosexuelles] ; le Roi ne les chassa pas de la cour tous à la fois, mais il exila d'abord M. le prince de La Roche-sur-Yon, qu'il envoya à Chantilly auprès de Monsieur le Prince, son oncle ; puis M. de Turenne (…). Tous ces jeunes gens avaient poussé leurs débauches dans des excès horribles, et la cour était devenue une petite Sodome. Ils y avaient même fortement engagés M. le comte de Vermandois, amiral de France, fils naturel du Roi et de Mme la duchesse de La Vallière, lequel n'avait que quatorze ans, et ce fut ce qui les perdit, car ce prince, étant pressé par le Roi, les dénonça tous. » Duc de Saint-Simon - Mémoires - Gallimard - Édition de la Pléiade - Tome I, pp. 110-111 et note 5.
↑« … conduite par le chevalier de Lorraine, avec lequel elle était si anciennement et si étroitement unie qu’on les croyait secrètement mariés. »Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon sur le siècle de Louis XIV et la Régence, éd. Adolphe Chéruel, Paris, Hachette, 1856-1858, t. III, p. 196.
Annexes
Sources et bibliographie
Didier Godard, Le Goût de Monsieur. L'homosexualité masculine au XVIIe siècle, Montblanc, H & O, 2002.