Avec Giff-Wiff, Phénix de la première vague de revues d'études francophones sur la bande-dessinée.[Quoi ?]
À partir de 1973, dès son 28ème numéro, Phénix est édité par Dargaud, avec un tirage à 30 000 exemplaires diffusés en kiosques.
Son 48e et dernier numéro est publié en 1977.
Conception
A l'origine, Phénix est un bulletin de liaison entre membres de la Socerlid, qui se voulait plus ambitieux que le Giff-Wiff du début du Club de la Bande Dessinée.
La revue est fondée par Claude Moliterni, scénariste, auteur de romans policiers et de pièces radiophoniques. Contribuant activement à la revue, ses articles sont surtout des comptes rendus de salon, d’exposition ou d’interviews.
Au fil du temps, la revue proposera de plus en plus d'analyses critiques sur les nouvelles générations de bédéistes, avec un souci particulier pour ceux qui bousculent les conventions établies. De jeunes membres rejoignent le comité et amènent un ton nouveau : Jean-Pierre Dionnet, par exemple, est le premier à parler des Comics, de l’underground et des super-héros américains. Henri Filippini, Yves Frémion, Numa Sadoul font aussi partie de cette nouvelle génération de critiques. Ils auront, plus tard, un rôle important dans le milieu de la BD.
Histoire
Phénix démarre en 1966 avec un tirage à trois mille exemplaires.
En 1973, le revue est récupérée par l'éditeur Dargaud et augmente son tirage à trente mille exemplaires.
Le changement d’éditeur amène un changement éditorial. La revue publie alors de la bande dessinée, mais aussi des analyses critiques, avec l'ambition de susciter l'intérêt d'un public nouveau. Avec une diffusion étendue et un contenu qui n'est plus exclusivement constitué de BD, Phénix sort du fanzinat, pour devenir une revue à plein titre. Au regard d'autres revues importantes du champ, comme Les Cahiers de la bande dessinée ou 9e Art, Phénix demeure une revue moins académique, mais une référence importante en terme d’historiographie et d’analyse.
Elle doit une partie de sa réputation à Pierre Couperie : pointilleux sur la vérification des sources, n’acceptant pas les erreurs de dates ou de noms, il ambitionne plus généralement de relier la bande dessinée à l’Histoire de l’Art. Il explique ainsi dans Phénix 28 : « Rappelons cette règle d’or : tout renseignement fourni par une agence, un éditeur, un journal, un auteur, doit être tenu pour faux jusqu’à vérification. Neuf fois sur dix on s’aperçoit qu’il était effectivement faux… ».
Peter Foldes + Walt Kelly + La bande dessinée mexicaine + Ulysse (Pichard/Lob) + Pogo (Walt Kelly) + Les nouveaux naïfs + Yves Sinclair + Nevada Hill (Buzzelli)
Carmine Infantino + La Ballade de la mer salée (Hugo Pratt) + Al Williamson + Orion Le Laveur De Planète (Gigi) + Pogo (Walt Kelly)
(1974) Hugo Pratt, Don Martin, l'Encyclopédie Mondiale de la Bande dessinée par Couperie, Henri Filippini et Claude Moliterni + Don Martin, Alain Saint-Ogan, Gigi et Moliterni, Jean-Pierre Dionnet, Numa Sadoul, Yves Sainclair, Hugo Pratt (La Ballade de la mer salée)...
Palacios (dossier), La Ballade de la mer salée (Hugo Pratt), René Pellos (dossier), Nevada Hill (Gourmelen/Buzelli), Mandrake (dossier), Ano 1870 (Alberto Breccia)
Winsor McCay, Tintin, Lucifera, Ferdinand, Le Lone ranger, Gueri
Barbarella, Paul Davis, Kit Carson, Fred, Floyd Gottfredson (l'indication « no 47 » en couverture est erronée ; c'est l'indication « no 48 » sur le dos qui est correcte)
Hors-série "Tarzan- Edgar Rice Burroughs/Harold Foster" (2e trimestre 1970). Existe en deux versions : Spécial Couleurs no 1 (avec 8 planches couleurs, prix de vente 45 francs) et Spécial no 1 (noir et blanc prix de vente 18 francs).
↑Thierry Groensteen, « Histoire de la revue Phénix », Les cahiers de la bande-dessinée, no 62, (lire en ligne)
↑Le no 1 d'octobre 1966 existe en une seule version, sans rapport avec le hors-série no 1 sur Tarzan du 2e trimestre 1970 qui donna lieu à deux tirages, l'un couleurs et l'autre noir et blanc.