La famille de Pauline Bebe vit l'Occupation allemande et se cache dans le sud de la France durant la Seconde Guerre mondiale. Son père est pédiatre et sa mère avocate. Bien que juifs non pratiquants, ses parents ont inscrit leurs enfants aux leçons de l'Union libérale israélite de France (synagogue Copernic) : « Ils m'ont donné l'éducation qu'ils ne pouvaient pas obtenir à cause de la guerre[1] ». Son désir de devenir rabbin date de son l'adolescence[1] : « Je voulais être rabbin pour accompagner les gens dans les périodes importantes de leur vie. Le mouvement libéral prônait l'égalité entre l'homme et la femme. Je ne voyais aucun obstacle à ma demande[2] ».
« Un collège rabbinique libéral en France n'existe pas, et je suis attachée à un judaïsme fondé sur les Lumières, à une religion qui évolue en fonction des périodes et des cercles sociaux[6]. »
Elle complète son cursus hébraïque à l'Hebrew Union College de Jérusalem[7]. Elle est ordonnée rabbine en 1990 à l'âge de 25 ans. Elle est l'une des quelque 30 femmes rabbines ordonnées par le Collège Léo Baeck, entre 1975 et 2006[8], moins nombreuses qu'aux États-Unis, où de 1972 à 2005 on compte plus de 350 femmes ordonnées[9].
Rabbin réformé
La rabbine Bebe a sa première position rabbinique à Paris entre 1990 et 1995, aux côtés des rabbins Daniel Farhi et Stephen Berkowitz. Elle porte le talit et la kippa. Elle aide les toxicomanes, les personnes séropositives et les marginaux qui se seraient sentis rejetés par les institutions religieuses ou communautaires traditionnelles. Les réactions sont partagées : « Certains croyants ont été très enthousiastes et m'ont fait confiance, tandis que d'autres étaient violemment opposés à l'idée d'avoir un rabbin femme[2] ».