Paul-Zénobie-Louis-Marie Frotier de Bagneux (, Gouex - , château de la Pélissonnière), est un haut fonctionnaire et homme politique français.
Biographie
Fils d'un gentilhomme poitevin qui n'émigra pas pendant la Révolution, il fut délégué par son département à Paris lors du sacre de l'empereur. Napoléon, remarquant, dit un biographe, la bonne mine du jeune Bagneux qui suivait la députation, lui offrit un brevet de lieutenant dans la garde. Son père refusa alors; mais en 1811, il le fit entrer dans la carrière administrative comme auditeur au Conseil d'État. Il fut appelé bientôt, en cette qualité, à faire partie de la commission des magistrats du Rhin, dont les fonctions consistaient à veiller, de la source du fleuve à son embouchure, aux intérêts qui concernaient le cours du Rhin, alors français. Pendant les Cent-Jours, le comte de Bagneux, abandonnant la cause de l'Empire, prit parti dans le soulèvement de la Vendée et assista à l'affaire de Rocheservière, où les Vendéens furent battus par le général Lamarque.
Fait chevalier de la Légion d'honneur en 1824 et officier en 1829, il allait être promu à la pairie quand arriva la Révolution de Juillet. Préfet de Maine-et-Loire, il avait fermé l'entrée de la ville d'Angers, le à une immense démonstration en l'honneur des députés de l'opposition, MM. d'Andigné de La Blanchaye et Guilhem. Après juillet, il se rejeta dans le mouvement légitimiste, et quand la duchesse de Berry débarqua sur les côtes de Provence, elle adressa à Bagneux des lettres patentes écrites de sa main, datées de Massa, le , où elle le nommait commissaire extraordinaire en la province du Poitou. Lorsque la partie fut perdue, il se tint caché quelque temps pendant que le président du tribunal de Fontenay rendait contre lui une ordonnance qui le déclarait rebelle à la loi. Mais en 1833, il se présenta de lui-même devant le jury de Bourbon-Vendée, qui l'acquitta. Depuis lors, il vécut en dehors des préoccupations politiques.