Dans la presse, ses illustrations apparaissent signés « Esdé » dans Pilote de 1968 à 1973, et il assure par la suite la direction de magazines satiriques. En 1975, devenu rédacteur en chef adjoint de Tintin, il contribue à la relance du titre en y prépubliant d'autres séries à succès, comme les aventures de Blueberry et de Lucky Luke[1].
Les fourmis, d'après Bernard Werber (Albin Michel 1994)[6]
Le bal des abeilles, scénario de Rémy Chauvin (éditions du Goral, 2001)[7]
Qin, l'empire des dix mille années (Philippe Picquier 2006)
Les forçats de la route, d'après Albert Londres (Le Parisien éditions 2007)
Timbre de France
« Albert Londres 1884-1932 », gravé par Jacky Larrivière, 19 mars 2007. Ce premier timbre-poste réalisé par Patrice Serres représente le débarquement des bagnards en Guyane, sur les conditions de vie desquels le reporter enquêta en 1923.
↑« Entretien avec Patrice Serres », dans L'Intégrale Tanguy et Laverdure, tome 9, éditions Dargaud, 2018, p. 19.
↑Cette bande dessinée, les Forçats de la route, est consacrée au reportage d'Albert Londres sur le 18e tour de France.
↑« Je suis sinologue. En 1967, j’étais inscrit à l’École pratique des hautes études tout en continuant la BD pour vivre. Avant de passer mon doctorat de chinois, comme tout sinologue passionné, j’ai décidé de faire un voyage en Chine pour préparer ma thèse sur les jeux, un voyage officiel donc. Me voilà parti pour l’Empire du Milieu et je débarque à Chengdu, seul Européen dans une ville quasi médiévale, tout à fait à l’ouest, nichée, à 3000 mètres d’altitude, sur les contreforts du Tibet : immense, 5 millions d’habitants, pas de rues, des murs d’enceinte, une vraie ville à la Johnny Hazard. Là, je suis reçu par la famille Wong : les Wong étaient des responsables de l’université. Ma vie d’étudiant se déroulait à peu près agréablement quand, un jour, des trains sont arrivés en gare, chargés de milliers de “Gardes rouges”. Enfin, nous l’avons cru… Des gosses en fait, de 12-13 ans, qui fuyaient vers l’ouest les expériences que Mao faisait pratiquer sur eux… Par exemple, d’essayer sur eux de la nourriture à base de sciure de bois… Donc, leurs trains s’arrêtaient là, à Chengdu. Ils sont tombés sur la ville comme des sauterelles, chapardant tout. Ils ont pris le pouvoir et ont fait élire un maire de 12 ans !… Le Pouvoir central n’a pas aimé ça. Ils ont envoyé l’armée et les gosses ont été liquidés… à la baïonnette ! Des scènes qui me font encore dresser les cheveux sur la tête, la nuit… Tout ce qui ressemblait à un môme a été tué… Au moins 500 000 gosses. J’ai fui avec la famille qui m’hébergeait. Deux mille kilomètres à pied dans les rizières… On s’est cachés dans des seaux de merde… J’ai été pris et mis en prison. Mon statut d’étudiant ne me protégeait plus, j’avais vu des choses qu’il ne fallait pas voir. J’ai alors fait l’objet de tractations et, après une fausse évasion, j’ai été pris en charge par la CIA, je me suis retrouvé au Japon et j’ai dû montrer patte blanche… Alors j’ai pensé à Robbins [dont Serres avait été, à New York, l’un des assistants en 1964-65], qui était alors très célèbre, presque autant que Caniff. À tel point que l’US Air Force lui prêtait un avion pour ses déplacements ! Une sorte de John Ford de la BD, quoi ! J’ai donc dit que j’avais été l’assistant de ce patriote incontestable et Robbins a confirmé. Je suis reparti aux USA pour un an. Au cours de cette année j’ai encore plus appris de lui que la première fois… C’était vers 68-69. » (Extrait d'un entretien accordé par Patrice Serres aux éditeurs de Johnny Hazard, volume 1 : Guerre en Orient 1944-1945 ; volume coédité par Gilou et Glénat et paru en 1988 ; page 8.)