Bien que se présentant comme social-démocrate, le PSDB choisit finalement de s’allier au Parti du front libéral (PFL), l’une des formations héritières de la dictature militaire, ainsi qu’à une partie du PMDB, avec pour projet de réorganiser le camp conservateur pour faire barrage au Parti des travailleurs (PT) de Lula, en pleine ascension. Dès lors, et jusqu’en 2018, la vie politique brésilienne est rythmée par l’affrontement entre le PT à gauche et le PSDB à droite[11].
Lorsque Lula est élu président en 2002, le PSDB prend la tête de l’opposition : ses candidats parviennent aux seconds tours des élections présidentielles de 2002 et 2006 face à lui, puis de 2010 et 2014 face à Dilma Rousseff[11].
Après avoir soutenu la candidature de Geraldo Alckmin à l’élection présidentielle de 2018, éliminée au premier tour avec 4,8 % des suffrages, une partie des cadres du PSDB apportent leur appui au candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro au second tour, vers lequel s'était déjà tourné l'essentiel de l'électorat traditionnel du parti[12]. L'arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro entraine une marginalisation du PSDB[11].
Il ne présente pas de candidat à la présidentielle de 2022 et soutient Jair Bolsorano[13]. En revanche, Geraldo Alckmin quitte le parti et devient candidat à la vice-présidence aux côtés de Lula[11]. Aux législatives, organisées le même jour, le PSDB n’obtient que 13 sièges, perdant la moitié de ses élus et devenant le dixième parti de la chambre basse[13].
Idéologie
Le politologue Glauco Peres relève que l'évolution du parti vers le conservatisme s’est faite « par étapes », citant « la politique libérale et les grandes privatisations de l’ère Cardoso », l’apparition progressive d’un « discours conservateur et religieux » à l’orée des années 2010 et la campagne perdue du candidat du parti Aecio Neves à la présidentielle de 2014, marquée à droite[10].
Profils des cadres du parti
Selon le chercheur Christophe Ventura, les candidats du parti sont souvent des évangéliques, multimillionnaires et entrepreneurs. Ils se présentent comme des « gestionnaires » opposés aux « politiques »[14].
Le PSDB a été considéré comme le parti « le plus sale » du Brésil par les institutions électorales en 2012 en raison d'affaires de corruption récurrentes le concernant. Pourtant, selon une étude universitaire parue en 2016, le parti a nettement bénéficié de la complaisance des médias brésiliens qui n'ont que très peu évoqué ces affaires[15].