Le chant s'inspire de la campagne d'Égypte du général Bonaparte en 1798. C'est une composition chevaleresque, comparant le général à un chevalier en croisade dans un style typique du Premier Empire. La reine Hortense explique, dans ses mémoires, qu'elle a composé la musique alors qu'elle vivait au château de Malmaison. Le musicologue Arthur Pougin contesta l'attribution à la reine Hortense et attribua la mélodie à Louis Drouet flûtiste et professeur à la Cour de Hollande de 1806 à 1810, mais les recherches récentes montrent que sa théorie fut motivée par son hostilité au Second Empire[1].
Fort de sa popularité, le chant a été arrangé pour de nombreux instruments par un grand nombre de compositeurs.
Le poème de Laborde avait pour titre original Le Beau Dunois et contait l'histoire extraordinaire du croisé Dunois. Celui-ci prie la Vierge Marie avant son départ pour la Syrie de lui donner la possibilité d'aimer la plus belle des femmes et d'être lui-même le plus brave des chevaliers. Ses prières sont exaucées, et à son retour il obtient la main de la belle Isabelle. Les valeurs sont ici celles de l'amour et de l'honneur.
Popularité
Le chant a été populaire durant tout le Premier Empire, lors de l'exil d'Hortense de Beauharnais et parmi les bonapartistes lors de la Restauration. Durant le Second Empire, Partant pour la Syrie fut l'hymne national non officiel, alors que La Marseillaise était interdite vers la fin de l'Empire. Avec la chute de Napoléon III, la popularité du chant déclina. Il fut joué pour le départ du château Wilhelmshöhe de l'empereur déchu en exil vers l'Angleterre en 1871. Il reste aujourd'hui une composante du répertoire des musiques militaires françaises.
Les deux premiers vers sont cités dans Le Père Goriot (1834), roman d'Honoré de Balzac, comme boutade de l'employé au Muséum envers M. Poiret et son soutien de Mlle Michonneau.
« Mais quelques Américains prièrent Paul V..., de leur jouer le chant national de la France. Aussitôt, mon docile compatriote de commencer l'inévitable Partant pour la Syrie. Réclamations énergiques d'un groupe de nordistes qui voulaient entendre La Marseillaise. Et sans se faire prier l'obéissant pianiste avec une condescendance qui dénotait plus de facilité musicale que de conviction politique attaqua vigoureusement le chant de Rouget de Lisle. »