Un ancien marin breton, Joss Le Guern, connaît quelques succès en reprenant, sur la place Edgar-Quinet (place fictive, à proximité de la gare Montparnasse), le vieux métier de crieur public, exercé un siècle auparavant en Bretagne par son arrière-grand-père. Le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg est alerté par une jeune femme inquiète de la présence de grands « 4 » noirs inversés avec des barres et sous-titrés des trois lettres CLT (Cito Longe Tarde), qui veulent dire « Vite, Loin, Longtemps » (dont Fred Vargas s'est inspirée pour le titre du livre) sur toutes les portes de son immeuble, à l'exception d'une seule. De plus en plus intrigué lorsque deux autres immeubles, très éloignés du XIIIe arrondissement, subissent le même sort, Adamsberg s'alarme véritablement lorsque le vieil érudit Decambrais, résidant sur la place Edgar-Quinet, convainc Joss Le Guern de l'accompagner au commissariat pour l'informer d'une série de messages énigmatiques laissés par un inconnu.
Ces messages, annonçant le retour du « fléau de Dieu » (la peste), sèment la panique à Paris, où la Grande Peste avait fait des ravages. Lorsque l'affaire s'ébruite à la suite de morts suspectes (des corps recouverts de poudre de charbon de bois), il devient difficile pour Adamsberg de poursuivre son enquête car aux « 4 » (lors de l’épidémie de la Peste les personnes peignaient ces 4 inversés sur leur porte afin de se protéger) du véritable « semeur » se mêlent ceux des imitateurs. Bientôt, de plus en plus de gens viennent à la criée de Joss Le Guern, qui continue de diffuser les annonces « spéciales » du semeur. La presse met en doute la thèse officielle de la police (des personnes mortes par strangulation et non de peste), accusée de vouloir masquer la vérité pour éviter une panique générale, d'autant plus que le mal semble s'étendre en province.
Petit à petit, ces deux affaires vont se rejoindre en une seule et tortueuse énigme. Le commissaire Adamsberg va alors tenter de démasquer le commanditaire de tous ces messages et l'étrangleur des fausses victimes de la « peste ».
Sources d'inspiration du roman
Les annonces « spéciales » récitées par le crieur sont tirées de plusieurs ouvrages :
le Qanûn d'Avicenne (le premier médecin à avoir pressenti le rôle des rats dans la propagation de la peste[1]), traduit en français et en latin ;
L'article suspectant la police de vouloir nier l'épidémie fait référence à un épisode réel de début d'épidémie de peste en région parisienne en 1920. Selon le journal L'Humanité, le gouvernement tentait de minimiser la gravité du mal, désigné sous le nom de « maladie no 9 », mais il fut contraint de révéler qu'il s'agissait de la peste lors d'une session du sénat[5].
↑(en) Carolyn A. Durham, « Optimal Adaptation in Fred Vargas's and Régis Wargnier's Pars vite et reviens tard », The French Review, , p. 115-127 (lire en ligne).