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La palatalisation est une modification phonétique dans laquelle un son est produit par une partie plus à l'avant du palais dur que celle utilisée pour le son d'origine.
La palatalisation a joué un rôle important dans l'évolution des langues romanes et slaves, de l'anglo-frison et des langues indo-aryennes, mais aussi en japonais (elle explique pourquoi les consonnes /t/ et /s/ sont réalisées [tɕ] et [ɕ] devant un /i/, par exemple) et en mandarin (où /hi/, par exemple, s'est palatalisé en [ɕi]).
Les consonnes [k] [g] [x] devant les voyelles antérieures (i, e, ь, ȩ, a) se sont palatalisées en chuintantes : [t͡ʃʲ] [ʒʲ] [ʃʲ]. On en retrouve des traces dans les doublets russes мука/мучить (souffrance/tourmenter), бог/Боже мой! (dieu/mon Dieu!), дух/душа (esprit/âme).
Devant une chuintante, le a mouillé a évolué dans les langues slaves de l'est et du sud en а et dans les langues slaves de l'ouest en e : vieux slave кричати (racine крик), russe кричать, polonais krzyczeć, tchèque křičeti.
Enfin, le groupe [gt] a évolué en [ʒd] et les groupes [sk], [kt] et [gt] ont tous évolué en [ʃt].
Seconde palatalisation
Les consonnes [k], [g], [x] se sont palatalisées respectivement en [t͡sʲ], en [d͡zʲ] (plus tard, [zʲ]) et en [sʲ]. Les règles d'applications sont plus complexes que celles pour la première palatalisation, et la seconde palatalisation s'est historiquement réalisée en deux étapes.
La palatalisation est, notamment pour le mandarin, à l'origine du glissement de la prononciation de Pékin, telle que retranscrite par des missionnaires jésuites français du XVIIe siècle, à l'époque où la langue parlée était encore proche du chinois médiéval, à [bei.t͡ɕɪ:ŋ] (pīnyīn: Běijīng), en mandarin contemporain.
Langue bretonne
Dans certains variétés de la langue bretonne (notamment le breton vannetais, mais aussi dans partie du breton cornouaillais), les sons k et g se palatalisent généralement quand ils sont suivis de < e >, < i > ou < u > (ex: Ki, ket, gué.
De même pour les pluriels en -toù ou -doù.
Langues romanes
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Les segments [k , g , kʲ , gʲ , tʃ , dʒ] sont susceptibles de subir une palatalisation ou bien résultent d'une palatalisation. On trouve cette palatalisation des occlusives dentales devant yod dans la plupart des variétés du picard[2]. Par exemple, les séquences de graphèmes dj, dg servent à noter [dʒ]. En picard, on trouvera donc écrit :
guidon o djidon o dgidon (rare)
D'es main gueuche, i tient ch' guidon, et pi d'l'eute em laisse.
Porquoé point t'lampe à pétrole por ahotcher à ch' djidon de s'motochyclette