L’os hyoïde (du grec ancien ὑοειδής / huoeidếs« en forme de u, u-oïde » ; faisant référence à la lettre grecque « upsilon » ‹ υ ›) est un os situé au-dessus du larynx, dans la partie antérieure du cou, en dessous de la base de la langue. Chez l'humain, il est le seul os du squelette qui ne soit pas articulé avec un autre os[1].
Description
L’os hyoïde est composé de cinq parties : un corps, deux grandes cornes et deux petites cornes.
Le corps de l'os hyoïde forme la partie moyenne de l'os. C'est une lame osseuse quadrilatère transversale aplatie d'avant en arrière. Elle est convexe en avant et en bas.
Il est traversé dans sa moitié supérieure par une crête transversale bien marquée avec une légère convexité vers le bas, et dans de nombreux cas une crête médiane verticale le divise en deux moitiés latérales.
Sa face antérieure donne l'insertion au muscle génio-hyoïdien dans la plus grande partie de son étendue au-dessus et au-dessous de la crête transversale. La partie latérale de la crête donne insertion au muscle hyo-glosse.
La petite corne et la partie supérieure du corps de l'os hyoïde proviennent du deuxième arc branchial, la grande corne et la partie inférieure du corps proviennent du troisième arc branchial.
L'os hyoïde s'ossifie à partir de six centres : deux pour le corps et un pour chaque corne. L'ossification commence dans la grande corne vers la fin du développement fœtal, suivi de l'ossification du corps. L'ossification de la petite corne a lieu entre un et deux ans. La connexion entre le corps et la grande corne reste fibreuse jusqu'à un âge avancé.
Aspect clinique
La fracture de l'os hyoïde est exceptionnelle, et ne peut intervenir que d'une manière volontaire par une compression importante et prolongée sur la pomme d'Adam[2]. En médecine légale, elle est la preuve d'une mort par strangulation.
Anatomie comparée
Chez les primates
L'os hyoïde chez les Alouates (singes hurleurs) présente une franche hypertrophie « en gobelet » qui entre pour une part dans la production sonore très particulière qui a inspiré le nom vernaculaire de singes hurleurs.
Chez les oiseaux
Chez les oiseaux, l'os hyoïde est très développé et se rapproche beaucoup de celui des Lepidosauria.
Chez les félins
Le degré d'ossification de l'os hyoïde a longtemps été le seul critère pour décider de la possibilité pour les félins de rugir ou de ronronner[3]. Cet os est entièrement ossifié pour la majorité des félins[4] comme chez le puma, par exemple, qui peut ronronner, feuler, gémir, mais pas rugir. Et cet os n'est pas entièrement ossifié chez le lion, le tigre, le léopard, le jaguar, la panthère nébuleuse et la panthère des neiges qui forment la sous-famille des panthérinés. Ces six espèces sont incapables de ronronner à l'inverse de l'ensemble des autres espèces de félins mais sont capables de rugir. Les cinq espèces du genre Panthera ont une structure de l'os hyoïde très similaire : la partie rostrale des cordes vocales est constituée d'un tapis de tissus fibro-élastiques. Celles des autres espèces sont formées différemment. La structure incomplètement ossifiée de l'os hyoïde de la Panthère des neiges est la raison pour laquelle elle a pendant longtemps été classée dans un genre à part, Uncia[5].
↑(en) Gerald E. Weissengruber, Gerhard Forstenpointner, Sandra Petzhold, Claudia Zacha et Sibylle Kneissl, Anatomical Imaging, (ISBN978-4-431-76932-3, lire en ligne), « Anatomical Peculiarities of the Vocal Tract in Felids », p. 15-21.
↑(en) Mel Sunquist et Fiona Sunquist, Wild Cats of the World, Presse universitaire de Chicago, Chicago, 2002, 452 p.
(ISBN0-226-77999-8), p. 421-424, « Appendix 4 Vocal communication in Felids ».