Nicole Petignat passe sa jeunesse dans le canton du Jura. Avec sa sœur jumelle Dominique, elles jouent au foot avec les garçons et regardent des matchs avec leur père. À seize ans, elles essaient de créer une équipe féminine de foot à Alle dans le canton du Jura mais personne ne s'y intéresse. C'est alors qu'elles décident de prendre des cours d'arbitrage, afin de pouvoir quand même participer au jeu, en 1983[1],[2],[3].
Les deux sœurs arbitrent des matchs amateurs dans le canton du Jura et quand Dominique fonde une famille, Nicole Petignat déménage à Lucerne, prenant des jobs alimentaires afin d'arbitrer durant les week-ends et devient par la suite masseuse, ouvrant son propre cabinet[4].
Carrière en tant qu'arbitre (1984-2008)
Elle commence sa carrière d'arbitre de foot en 1984, et est surnommée « la fille qui siffle les garçons »[4].
Bien qu'elle a passé les mêmes examens que ceux passés par les arbitres masculins, lorsqu'elle prend des décisions que le public n'aime pas, elle est particulièrement ciblée, devant parfois même faire appel à des gardes du corps[1].
Elle gravit tous les échelons menant à l'arbitrage en Ligue nationale A (devenue la Swiss Super League) et devient ainsi la première femme à siffler des matchs de Super League, première femme arbitre en Suisse, et première femme à diriger à arbitrer siffler un match en coupe de l’UEFA[4],[5].
Nicole Petignat donne le coup de sifflet final de sa carrière à l'occasion du match d'Axpo Super League entre Neuchâtel Xamax et Bâle (2-0) le dimanche [4]. Lors de la 16e journée du Championnat de Suisse, elle expulse Franco Costanzo et siffle un penalty dès la 35e minute.
Nicole Petignat a sifflé 91 parties au plus haut niveau helvétique. Mais sa carrière compte bien d'autres points d'orgue. L'ancienne footballeuse (de Alle au FC Renens de 1983 à 1995) avait dirigé une finale de Coupe de Suisse. Le , elle y avait dicté la sentence suprême et expulsé David Zibung, le gardien de Lucerne, alors que l'équipe de Suisse centrale tenait Bâle en échec à la 90e minute (1-0 à la fin).
Elle a également officié au niveau international. Elle a dirigé la finale de la Coupe du monde dames en 1999, la finale de l'Euro féminin en 2001 et été la première femme à officier en Coupe de l'UEFA (AIK Stockholm - Fylkyr Reykjavik), le .
Vie privée
Nicole Petignat s'était établie à Watt, dans le canton de Zurich, où elle exerçait son activité de masseuse médicale et vivait avec l'arbitre suisse Urs Meier[4], dont elle s'est séparée depuis le printemps 2007. Dès lors, elle a décidé de retourner dans le canton du Jura pour y ouvrir un cabinet de massage avec sa sœur jumelle, Dominique.
Hommage et postérité
En 2006 son beau-père Pierre-André Marchand écrit sa biographie, intitulée La fille qui siffle les garçons[6].