Après la guerre, il se lance dans le négoce[2], fait fortune et épouse Renée Tamman, une cousine germaine, avant de s'installer à Genève en Suisse (capitale mondiale du négoce des matières premières) avec sa famille en 1952, où il se développe dans l'immobilier. De cette union sont nés son fils David Gaon et ses filles Marguerite et Danielle. Il commerce avec le Soudan, Israël, la Chine, la Russie, l'URSS, l'Argentine, le Nigeria, des produits oléagineux puis des pesticides dont il devient un spécialiste.
Son groupe s'associe avec le groupe Hilton et construit le Noga Hilton (Genève), un palace cinq étoiles où il s'établit avec sa famille, sur le Quai du Mont-Blanc, la promenade la plus en vue de Genève. Il poursuit avec le Noga Hilton de Cannes puis celui de d'Abuja au Nigeria.
En 1991, Noga SA signe un contrat d'import-export de 1,5 milliard de dollars avec la Russie pour des biens de consommation courante contre du pétrole, du mazout et du gaz russe. Des dirigeants russes profitent alors de la dissolution de l'U.R.S.S. de 1991 pour ne pas payer, nier leurs créances, et accuser Nessim Gaon d'affabulation[réf. nécessaire], mettant ce dernier dans une grave position de surendettement bancaire et de faillite. En novembre 1996, la Cour de Justice de Genève prononce la faillite de la principale société du groupe, la Compagnie Noga d'Importation et d'Exportation SA, spécialisée dans le commerce international. La direction fait alors appel devant le tribunal fédéral et obtient un recours jusqu'au 4 décembre de la même année[1].
En mai 2001, « criblé de dettes », Nessim Gaon est contraint de vendre le Noga Hilton de Genève à deux banques, l'UBS et la BNP[6].
À 82 ans, il s'acharne alors dans des procès, très médiatisés en Suisse, à forcer la Russie à honorer ses créances. Les Noga Hilton sont saisis et il essaie de son côté, en vain, de faire saisir de façon spectaculaire à grand renfort de média :
les comptes bancaires de l'ambassade russe de Paris ;
Les pressions de Moscou sur Paris et Genève font échouer ses tentatives de recouvrement[réf. nécessaire]. Début 2003, la Russie reconnaît une dette de 800 millions de dollars à la condition que Gaon accepte de n'en toucher que 360[réf. nécessaire].
En 2005, il est condamné à trois ans de prison avec sursis « compte tenu de son âge » et à une amende de 100 000 euros. Il s'était vu reprocher d'avoir versé à l'ancien maire de Cannes, Michel Mouillot, une somme de 1,45 million de francs français entre avril et juillet 1996 alors qu'il détenait le Noga Hilton de Cannes, établissement pourvu d'un casino, le Riviera[7].