Destinée à une carrière de gymnaste, elle se tourne vers la danse à la suite de problèmes de dos, et entre alors à l'Académie d'État de Chorégraphie de Moscou, l'école de danse formant les futurs danseurs du Théâtre Bolchoï - elle avouera par la suite que la transition fut assez difficile et qu'au début, sa scolarité de ballerine ne lui plaisait pas.
Carrière au Bolchoï
En 2004, elle est engagée dans la compagnie dès son diplôme de fin d'études obtenu, et danse dès cette année-là des variations de solistes, alors qu'elle ne fait encore partie que du corps de ballet. Elle étudie tout particulièrement avec Marina Kondratieva, à l'instar de Nina Kaptsova (autre première soliste de la compagnie), après avoir suivi l'enseignement de Lioudmila Semeniaka.
Dansant des rôles de premier plan dès ses débuts sur scène et rapidement comparée à Maïa Plissetskaïa[1], elle triomphe dans Don Quichotte, interprétant Kitri et renouvelant selon beaucoup l'approche de ce personnage[2], qui deviendra son rôle-phare alors qu'elle n'a que 19 ans.
Très médiatisée, en Russie comme dans le monde, ses représentations sont généralement marquées d'un franc succès auprès du public ; cependant, ses qualités artistiques en font également une interprète de choix pour les créations et premières. Elle a ainsi fait partie des premières distributions de ballets comme La Sylphide (version de Johann Kobborg), Coppélia (version de Sergueï Vikharev) ou Les Flammes de Paris (version d'Alexeï Ratmansky et Youri Bourlaka) et ce, souvent aux côtés d'Ivan Vassiliev, son partenaire privilégié. À la fin de l'année, elle fait partie des premières distributions de la reconstruction de La Esmeralda au Théâtre Bolchoï, puis elle participe un an plus tard à l'entrée au répertoire de Rubis. En , elle crée à Moscou le nouveau ballet d'Alexeï Ratmansky, Illusions perdues.
Invitations à l'étranger
Son talent reconnu lui vaut d'être engagée comme artiste invitée auprès de l'American Ballet Theatre (ses premiers ballets y seront Giselle et La Sylphide, en - elle y reçoit une double ovation, méritée[3], pour sa prestation dans Giselle). C'est également sur la scène américaine qu'elle fait ses débuts dans les rôles principaux de La Belle au bois dormant () et Roméo et Juliette () en partenariat avec David Hallberg, principal de la compagnie. Durant l'été 2011, elle y interprète Le Clair Ruisseau et Coppélia tout en reprenant Roméo et Juliette et Giselle.
En , c'est cette fois l'Allemagne qui la convie sur sa scène de Munich pour danser La Mégère apprivoisée. En juillet de cette même année, elle danse Juliette à Londres aux côtés d'Ivan Vassiliev : cette invitation ne représente pas moins de neuf représentations en sept jours à peine.
En , Natalia Ossipova quitte le Bolchoï pour rejoindre les rangs du Théâtre Mikhaïlovsky en tant qu'étoile. C'est accompagnée par Ivan Vassiliev qu'elle y signe un contrat de cinq ans.
Elle y fait ses débuts dans le ballet Laurencia en janvier, mais sa première prise de rôle notable à Saint-Pétersbourg est le rôle emblématique d'Odette-Odile dans Le Lac des cygnes, qu'elle danse le .
Carrière au Royal Ballet
Le , le Royal Ballet de Londres annonce l'arrivée de Natalia Ossipova comme nouvelle étoile de la compagnie. La danseuse russe fera ses débuts officiels sur la scène de Covent Garden le , dans Roméo et Juliette, aux côtés de Carlos Acosta. En 2014, elle fait partie de la distribution d'étoiles qui créent la nouvelle pièce de Wayne McGregor, Tetractys.
Récompenses
En 2003, alors qu'elle n'est encore qu'une simple élève, elle remporte le Grand Prix du Concours international de danse du Luxembourg, après avoir interprété des extraits de La Bayadère, Don Quichotte, Esmeralda, Tchaïkovsky Pas de Deux et une pièce contemporaine spécialement écrite pour elle, Liturgy.
En 2008, elle se voit attribuer le Prix Richard-Sherrington de la meilleure danseuse, le Masque d'or de la meilleure danseuse pour son interprétation d'In the Middle, Somewhat Elevated (de William Forsythe), à Moscou ainsi que le Prix Léonide Massine du meilleur talent.
En 2009, le jury des Masques d'or lui décerne (ainsi qu'à son partenaire Vyacheslav Lopatin) le Prix spécial du meilleur duo pour La Sylphide, de Johann Kobborg ; elle est par ailleurs nommée deux fois dans la catégorie de la Meilleure danseuse, pour son rôle dans Les Flammes de Paris et dans La Sylphide.
Todi Arte Festival 2011 - XXVI Édition - La Nuit des Étoiles - Gala de ballets avec Ivan Vassiliev et Natalia Ossipova - principal dancers Théâtre du Bolchoï avec la compagnie Young Russian Ballet - direction artistique : Roberto Baiocchi[4]
À noter que, lors de sa scolarité à l'Académie d'Etat de Moscou, Natalia Ossipova a été suivie et filmée pour les besoins du documentaire Un an au Bolchoï. L'on assiste notamment à ses débuts sur scène, à l'occasion du spectacle de fin d'année, et à sa victoire lors du premier concours auquel elle participe, le Concours International de Danse du Luxembourg.
Quelques années plus tard, en , elle tient le premier rôle des Flammes de Paris à l'occasion d'une retransmission du ballet en quasi-direct dans des dizaines de cinémas en France et en Angleterre ; l'évènement est renouvelé en 2011, avec Don Quichotte et Coppélia.
Natalia Ossipova est de nouveau immortalisée sur grand écran en 2014, alors qu'elle danse pour le Royal Ballet, dans Giselle.
Sa page sur le site du Royal Opera House (en anglais)
Sa page sur le site de son impresario (en anglais)
Notes et références
↑(en) "She appeared, flashing high over the stage in a sequence of jumps that had an electric vitality, an airy bravura, that I have not seen since Maya Plisetskaya showered us with stars in this same role 40 and more years ago." (Clement Crisp, The Financial Times, 20 août 2006)
↑(en) "As the true heiress of Maya Plisetskaya, Olga Lepeshinskaya, Ekaterina Maximova, and other Bolshoi greats, Osipova locks the ballet even more in its rightful place at the outset of the 21st century. Don Quixote is a genuine Muscovite ballet but Osipova guarantees it will remain this way for at least the coming decade. After merely three seasons in the company, Natalia Osipova’s Don Quixote is already a classic." (Marc Haegeman, Danceview, mai 2007)
↑(en) "A superlative debut : a true artist and an exceptional dancer." (Alistair Macauley, The New Yirk Times, 15 juin 2009)