Nadejda Tolokonnikova

Nadejda Tolokonnikova
Nadejda Tolokonnikova en 2015 à Berlin
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Надежда Андреевна ТолоконниковаVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
ТолокноVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domicile
Russie (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activités
Période d'activité
Depuis Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Piotr Verzilov (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Idéologie
Membre de
Pussy Riot ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Instrument
Genres artistiques
Condamnée pour
Distinctions
Liste détaillée
Prisonnière d'opinion ()
LennonOno Grant for Peace (en) ()
Prix Hannah-Arendt ()
Docteure honoris causa ()
Médaille d'orVoir et modifier les données sur Wikidata

Nadejda Andreïevna Tolokonnikova (en russe : Надeжда Андрeевна Толокoнникова), née le à Norilsk dans le kraï de Krasnoïarsk, est une artiste et activiste politique russe.

Biographie

Étudiante en philosophie à l'université d'État de Moscou, elle rejoint avec son compagnon Piotr Verzilov le collectif artistique et protestataire Voïna (война, « guerre » en français)[1]. Elle réalise de nombreuses performances artistiques parfois engagées politiquement et avec le groupe de punk rock féministe russe Pussy Riot[2].

En février 2008, afin de protester contre l'élection de Dmitri Medvedev, elle participe en étant enceinte à des relations sexuelles en public au cours d'une performance intitulée Fuck for the heir Puppy Bear! (en) avec d'autres membres du collectif Voïna au Musée des Sciences Naturelles de Moscou[3].

En mars 2012, elle est placée en détention provisoire pour « hooliganisme »[4] à la suite d'une « prière punk » dans la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou le . Cette « prière punk », intitulée Marie mère de Dieu — chasse Poutine ![5], contient entre autres les paroles « Sainte Marie mère de Dieu, deviens féministe », « merde, merde, merde du Seigneur », « la Marche des fiertés est envoyée en Sibérie » et « chasse Poutine »[6]. Elle est finalement condamnée à deux ans de camp de travail[7]. Elle purgera sa peine dans la colonie pénitentiaire no 2 de Iavas[8], un ancien camp du Goulag soviétique situé en Mordovie à 600 km à l'est de Moscou. Elle décrit des conditions de détention très dures : les prisonniers travaillent entre 16 et 17 h par jour, avec seulement 4 h de sommeil chaque nuit et une journée de repos toutes les six semaines uniquement[9].

Fin septembre 2013, Nadejda Tolokonnikova écrit un texte « Lettre du camp 14 de Mordovie » (en référence à l'immatricule de la colonie IK-14) dénonçant les conditions de détention et de travail des femmes dans la colonie avant d'entamer sa première grève de la faim. Certains médias russes publient sa lettre ouverte[10]. En France, l'actrice Jeanne Moreau lira la lettre en marque de soutien sur France Culture[11].

En , en guise de répression lié au retentissement de sa lettre[12], elle est envoyée par l'administration pénitentiaire dans un camp à Krasnoïarsk en Sibérie. Elle est libérée le 23 décembre suivant en vertu d'une loi d'amnistie[13].

Depuis 2014, elle travaille comme mannequin[14]; elle a notamment posé pour Terry Richardson[15].

En juin 2015, elle est de nouveau interpellée à Moscou[16] alors qu'elle militait pour les droits des prisonniers.

Vie artistique

Fin 2017, elle met en scène les conditions de sa détention dans une pièce de théâtre immersion à Londres[17]. Le projet est monté via une plateforme de financement participatif[18].

Vie privée

Mariée avec Piotr Verzilov, elle est mère d'une fille, née le [19] et prénommée Hera (également retranscrit Gera) en référence à la déesse Héra[20]. Le couple a divorcé en 2016.

Au cinéma

Nadejda Tolokonnikova apparaît dans le film documentaire Pussy Riot: A Punk Prayer (2013).

Elle joue son propre rôle dans la série télévisé "House of Cards" S3.E3. Chapitre 29

Livres

Nadejda Tolokonnikova est l'auteur de l'essai Désirs de révolution[21] dans lequel elle fait le récit de son séjour en détention, où elle a commencé à écrire, mais aussi la genèse de son engagement et le choix de l'actionnisme. Le livre n'est pas édité en Russie, mais disponible sur internet[22].

Notes et références

  1. « Voïna, cinq ans d'activisme iconoclaste », sur liberation.fr, (consulté le ).
  2. Hélène Despic, « Pussy Riot, les chattes qui chatouillent la Russie », Libération,‎ (lire en ligne).
  3. (en) Miriam Elder, « Pussy Riot profile: Nadezhda Tolokonnikova », The Guardian,‎ (lire en ligne).
  4. « « Prière punk » dans une cathédrale russe : les suspectes restent en détention ».
  5. « AFP : Des punk anti-Poutine en grève de la faim après une décision de justice »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  6. « Paroles des chansons des Pussy Riot sur le site officiel de soutien au groupe »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  7. « Pussy Riot : l'énoncé du jugement ».
  8. Le Monde, « La vie à la colonie pénitentiaire IK-2, par Nadejda Tolokonnikova, des Pussy Riot », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « "Vladimir Poutine finance le Front national", selon Nadejda Tolokonnikova, des Pussy Riot », sur rtl.com, (consulté le ).
  10. « Russie : Nadezhda Tolokonnikova dénonce les conditions de vie au Goulag », Ekaterina Agafonova, Le Journal International, 29 septembre 2013.
  11. « Jeanne Moreau, en soutien aux Pussy Riot, lit la «Lettre du camp 14 de Mordovie» », sur mediapart.fr, (consulté le ).
  12. « Pussy Riot: l'étrange disparition de Nadejda Tolokonnikova en Russie », sur bfm.fr, (consulté le ).
  13. « Pussy Riot, la fin d'un calvaire en camp de détention », L'Express, 23 décembre 2013.
  14. [1].
  15. [2].
  16. [3].
  17. « La Pussy Riot Nadejda Tolokonnikova invente le théâtre-prison », sur rfi.fr, (consulté le ).
  18. « Les Pussy Riot recréent leur prison sibérienne dans un spectacle », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  19. [4].
  20. [5].
  21. Désirs de révolution, Flammarion (ISBN 978-2-08-135944-4, OCLC 949983147, lire en ligne).
  22. Benoît Vitkine, « Nadejda Tolokonnikova, des Pussy Riot, icône anti-Poutine », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes

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