Colonie pénitentiaire no 2 (Mordovie)

Colonie pénitentiaire no 2 de Iavas
(ru) ФКУ Исправительная колония №2 УФСИН России по Республике Мордовия
Image de l'établissement
Localisation
Pays Drapeau de la Russie Russie
Sujet fédéral Drapeau de la Mordovie Mordovie
Raïon Zoubova Poliana
Localité Iavas (en)
Coordonnées 54° 25′ 08″ nord, 42° 51′ 25″ est
Géolocalisation sur la carte : Mordovie
(Voir situation sur carte : Mordovie)
Colonie pénitentiaire no 2 de Iavas
Géolocalisation sur la carte : Russie
(Voir situation sur carte : Russie)
Colonie pénitentiaire no 2 de Iavas
Architecture et patrimoine
Construction Années 1930
Installations
Type Colonie pénitentiaire (en) et prison pour femmes (d)
Capacité 820 places
Fonctionnement
Effectif 800 (2022)

La colonie pénitentiaire no 2 de Iavas, dénommée officiellement FKU colonie pénitentiaire no 2 du service fédéral de l’exécution des peines de Russie pour la République de Mordovie ou FKU IK-2 Iavas[Notes 1] (en russe : ФКУ Исправительная колония №2 УФСИН России по Республике Мордовия, FKU Ispravitel'naya koloniya №2 UFSIN Rossii po Respublike Mordoviya) est une colonie pénitentiaire (en) russe pour femmes située dans la localité de Iavas (en), dans le raïon de Zoubova Poliana, en République de Mordovie, à environ 300 milles (482,8 km) au sud-est de Moscou.

La colonie est administrée par le service fédéral de l’exécution des peines (en) du ministère russe de la Justice.

Elle notamment est connue pour être le lieu d'incarcération de la basketteuse américaine Brittney Griner et des activistes politiques russe Nadejda Tolokonnikova et Maria Alyokhina, membres du groupe Pussy Riot.

Histoire

La prison a été construite dans les années , à l'époque soviétique, dans le cadre d'un programme de plusieurs prisons intégrés au système du Goulag[1],[2].

Description

La colonie est située dans la localité de Iavas (en), dans le raïon de Zoubova Poliana, en République de Mordovie, à environ 300 milles (482,8 km) au sud-est de Moscou[3],[4],[5].

La colonie est utilisée exclusivement pour l'incarcération des femmes. Elle est constituée d'une zone industrielle, où se trouvent les ateliers de confection, et une « zone de vie » où les détenues sont logées quand elles ne travaillent pas[6]. La zone de vie est composée de plusieurs grands otryad[Notes 2], baraquement regroupant entre 80 et 120 détenues qui dorment dans un dortoir unique constitué de lits superposés, équipés uniquement de 3 toilettes, sans eau chaude et disposant de sa propre cour de promenade[1],[6],[2]. L'organisation de la colonie ressemble ainsi aux anciens camps du Goulag[6].

Elle comptait environ 800 détenues en [5],[7].

Conditions de détention

Les conditions de détenues sont présentées par d'anciennes détenus et des groupes de défense des droits de l'homme comme particulièrement dures, avec une situation d'insalubrité importantes et un faible accès aux soins[3],[5]. Etant incarcérées dans des dortoirs, elles ne disposent d'aucune vie privée et ne peuvent pas personnaliser leur zone de vie car les effets personnels ne sont pas autorisés[1].

A leur arrivée dans la colonie, les détenues sont placées dans une bloc de quarantaine afin de s'assurer qu'elles ne sont pas porteuses de maladie, où elles reçoivent leur uniforme de prisonnière et apprennent le règlement de la colonie[1]. Durant cette période, le personnel détermine dans quel otryad, les nouvelles détenues sont également affectées après leur période de quarantaine[1].

Les journées commencent à h du matin par un appel suivi d'une séance d'exercices physiques pour ensuite aller travailler sur des tâches fatigantes et fastidieuses, telles que des travaux de couture, pendant 10 h à 12 h et pour un faible salaire[1],[3]. Les détenues de la colonie produit ainsi des uniformes pour la police et l'armée russe ou des vêtements d'enfants[1],[2],[6]. Le salaire de 5 000 roubles (environ 45 ) par mois est attribuée par équipe de détenues, pouvant être composée d'un nombre de détenues pouvant aller jusqu'à 10, chacune d'entre elles ne recevant donc que 500 roubles (environ 4,5 ) par mois[2].

Bien que le niveau de violence soit moindre que dans les établissements pour hommes, les violences et intimidations entre détenues ou perpétrées par les gardiens sont fréquents[1],[8]. Chaque faute commise par une détenue peut entrainer la punition de toute son unité, telle que la privation d'eau chaude pour plusieurs jours[2].

Les conditions de détention à la colonie font cependant l’objet d’une inspection en après une série de plaintes de prisonniers et d’organisations de défense des droits de l’homme, ce qui a conduit les autorités à envoyer un groupe d’enquêteurs pour inspecter la prison. Les autorités ne constatent cependant officiellement aucune violation des droits des détenues mais cette inspection aboutit cependant au remplacement du directeur de la colonie par une directrice[1].

Détenues notables

Notes et références

Notes

  1. « FKU » pour « Institution gouvernementale fédérale » (en russe : федеральное казенное учреждение, federalnoye kazyonnoye uchrezhdeniye) et « IK » pour « colonie pénitentiaire » ou « colonie correctionnelle » (en russe : исправительная колония, ispravitelnaya koloniya)
  2. Le terme otryad désigne à la fois le bâtiment et l’espace physique ainsi que l’unité sociale à laquelle appartient un prisonnier.

Références

  1. a b c d e f g h et i (en) « IK-2 Mordovia: the harsh, notorious penal colony holding Brittney Griner », the Guardian, (consulté le )
  2. a b c d et e (en) Filipp Lebedev, « Russian prison activist paints picture of life facing Griner », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a b c et d (en-US) Filipp Lebedev, « Exclusive: Brittney Griner taken to penal colony in Russia's Mordovia region », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Charles Maynes, « Russia sends Brittney Griner to a penal colony » Accès libre, sur npr.org, National Public Radio,
  5. a b et c « La basketteuse Brittney Griner transférée dans une colonie pénitentiaire russe en Mordovie », sur France 24, (consulté le )
  6. a b c d et e (en-US) Mark Trevelyan, Filipp Lebedev et Simon Lewis, « Brittney Griner faces bleak life in Russian penal colony », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « La basketteuse Brittney Griner transférée dans une colonie pénitentiaire », sur 20 Minutes, (consulté le )
  8. « Russie: la basketteuse américaine Brittney Griner transférée dans une colonie pénitentiaire en Mordovie », sur RMC Sport (consulté le )
  9. Le Monde, « La vie à la colonie pénitentiaire IK-2, par Nadejda Tolokonnikova, des Pussy Riot », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Systèmes pénitentiaire russe

Colonies pénitentiaires en Mordovie

Autres colonies pénitentiaires

Liens externes

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