NGC 6240 présente une large raie HI et c'est une galaxie LINER, c'est-à-dire une galaxie dont le noyau présente un spectre d'émission caractérisé par de larges raies d'atomes faiblement ionisés. C'est aussi une galaxie active de type Seyfert 2 et finalement c'est une galaxie lumineuse dans l'infrarouge (LIRG)[1]. NGC 6240 serait même une galaxie ultralumineuse en infrarouge (ULIRG, de l'anglais ultraluminous infrared galaxy)[5]. Sa luminosité dans l'infrarouge lointain (de 40 à 400 µm) est égale à 5,37 × 1011 (1011,73) et sa luminosité totale dans l'infrarouge (de 8 à 1 000 µm) est de 7,08 × 1011 (1011,85)[6].
NGC 6240, phase finale de la fusion de galaxies
Les deux noyaux de NGC 6240
Plusieurs études dans divers domaines du spectre électromagnétique, soit en rayon X[5],[7], en lumière visible[8], dans le domaine du proche infrarouge[9] et également en onde radio[8] ont montré que cette galaxie possède deux noyaux, le résultat de la phase finale de la fusion de deux galaxies.
Trous noirs supermassifs
La découverte de deux trous noirs supermassifs a été annoncée en 2002 grâce aux observations en rayon X réalisées par le satellite Chandra. Les deux trous noirs ne sont séparés que d'une distance de 3 000 années-lumière. En raison de cette proximité, les scientifiques pensent que ces deux trous noirs tournent en spiralant l'un autour de l'autre, un processus qui aurait commencé il y a environ 30 millions d'années. On estime qu'ils finiront par fusionner en un seul trou noir supermassif dans quelques dizaines ou centaines de millions d'années[11].
En fait, une récente étude publiée en 2020 conclue même à la présence de trois trous noirs supermassifs au sein de cette galaxie[12]. Les données recueillies par le dispositif d'optique adaptative MUSE du Très Grand Télescope de l'ESO ont permis de découvrir un troisième noyau, dont deux ont des masses excédant 9 × 107, le troisième étant moins massif et peu actif[12].
Émission infrarouge de NGC 6240
Une galaxie émettant plus de 1012 dans l'infrarouge est une galaxie ultra-lumineuse en infrarouge. Pour des valeurs supérieures à 1013, on qualifie la galaxie d'hyper-lumineuse en infrarouge et au-delà de 1014 de galaxie extrêmement lumineuse en infrarouge.
La luminosité de NGC 6240 dans l'infrarouge est estimée à tout près 1012[13] et elle est généralement considérée comme une galaxie ultra-lumineuse en infrarouge. Depuis leur découverte dans les années 1970, les galaxies ULIRG ont fasciné les astronomes par leur immense luminosité et les ont également frustrés par leur nature singulièrement opaque. Les observations de plusieurs de ces galaxie au cours des récentes années ont montré que ces galaxies sont le résultat d'une fusion de galaxies riches en gaz qui déclenche une intense période de formation d'étoiles[13]. La forte luminosité de ces galaxies peut provenir de ces périodes intenses de formation d'étoiles, de l'activité de leurs noyaux ou encore d'une combinaison des deux[13].
Supernova
Trois supernovas ont été observées dans NGC 6240 : SN 2000bg, SN 2010gp et SN 2013dc.
SN 2000bg
Cette supernova a été découverte le par Y. Sato et W. D. Li de l'université de Californie à Berkeley dans le cadre du programme LOSS (Lick Observatory Supernova Search) de l'observatoire Lick[14]. D'une magnitude apparente de 17,4 au moment de sa découverte, elle était de type IIn[15].
SN 2010gp
Cette supernova a été découverte le par G. Pignata et al. dans le cadre du programme de recherche de supernovas CHASE (CHilean Automatic Supernova sEarch)[16]. D'une magnitude apparente de 17,5 au moment de sa découverte, elle était de type Ia[17].
↑ a et bS. Komossa, V. Burwitz, G. Hasinger, P. Predehl, J. S. Kaastra et Y. Ikebe, « Discovery of a Binary Active Galactic Nucleus in the Ultraluminous Infrared Galaxy NGC 6240 Using Chandra », The Astrophysical Journal, vol. 582, no 1, , L15-L19 (DOI10.1086/346145, Bibcode2003ApJ...582L..15K, lire en ligne [PDF])
↑D. B. Sanders, J. M. Mazzarella, D. -C. Kim, J. A. Surace et B. T. Soifer, « The IRAS Revised Bright Galaxy Sample », The Astronomical Journal, vol. 126, no 4, , p. 1607-1664 (DOI10.1086/376841, Bibcode2003AJ....126.1607S, lire en ligne [PDF])
↑Th. Boller, R. Keil, G. Hasinger, E. Costantini, R. Fujimoto, N. Anabuki, I. Lehmann et L. Gallo, « XMM-Newton observation of the ULIRG NGC 6240, The physical nature of the complex Fe K line emission », Astronomy & Astrophysics, vol. 411, no 2, , p. 63-70 (DOI10.1051/0004-6361:20031217, lire en ligne [PDF])
↑ a et bJ. W. Fried et H. Schulz, « NGC 6240 : a unique interacting galaxy. », Astronomy and Astrophysics, vol. 118, , p. 166-170 (Bibcode1983A&A...118..166F, lire en ligne [PDF])
↑ a et bW. Kollatschny, P. M. Weilbacher, M. W. Ochmann, D. Chelouche, A. Monreal-Ibero, R. Bacon et T. Contini, « NGC 6240: A triple nucleus system in the advanced or final state of merging⋆ », Astronomy & Astrophysics, vol. 633, no A79, , p. 14 pages (DOI10.1051/0004-6361/201936540, lire en ligne [PDF])
↑ ab et cS. Puccetti, A. Comastri, F. E. Bauer et et al., « Hard X-ray emission of the luminous infrared galaxy NGC 6240 as observed by NuSTAR », Astronomy & Astrophysics, vol. 585, no A157, , p. 14 pages (DOI10.1051/0004-6361/201527189, lire en ligne [PDF])
↑(en) Y. Sato et W. D. Li, « Supernova 2000bg in NGC 6240 », International Astronomical Union Circular, vol. 7392, , p. 1 (ISSN0081-0304, lire en ligne, consulté le )
↑(en) J. Maza, M. Hamuy, R. Antezana et L. Gonzalez, « Supernova 2010gp in NGC 6240 », Central Bureau Electronic Telegrams, vol. 2388, , p. 1 (lire en ligne, consulté le )
↑(en) Adam Block, L. Elenin, I. Molotov et L. Tomasella, « Supernova 2013dc in NGC 6240 = Psn J16525897+0224255 », Central Bureau Electronic Telegrams, vol. 3551, , p. 1 (lire en ligne, consulté le )