La chanson Mourir d'aimer s'inspire (sans la nommer), de l'histoire de Gabrielle Russierprofesseure agrégée de lettres et de sa relation amoureuse avec un élève mineur, en 1968[2]. Condamnée par la justice pour détournement de mineur, en attente d'un jugement en appel (prévu en octobre), l'enseignante, âgée de 32 ans, se suicide en . Le suicide de madame Russier est un fait de société à l'origine d'une polémique en France relative aux relations amoureuses, au consentement et à l'âge de la majorité sexuelle[2].
La chanson d'Aznavour figure sur un album et sur un 45 tours. Au verso du 45 tours, elle est présentée comme «inspirée» du film homonyme d'André Cayatte[3]. C'est un imbroglio contractuel. D'après l'ouvrage de Bertrand Dicale et André Manoukian de 2016 sur des chansons françaises célèbres dont ce titre, cette chanson a été commandée par André Cayatte à Charles Aznavour mais André Cayatte ne l'a pas utilisée pour la bande son du film, le contrat passé en définitive avec le compositeur de musiques de la bande-son bloquant cette utilisation (mais en France seulement)[3]. Par contre, Charles Aznavour, ému par l'histoire de Gabrielle Russier a enregistré et diffusé cette chanson, autorisé par le réalisateur à réutiliser le titre du film pour la chanson[3],[4]. Il l'a également assez régulièrement interprété sur scène, y compris en duo avec Isabelle Boulay, ou encore Chimène Badi[3]. Il a aussi enregistré une version italienne dès 1971, puis en 1972 des versions espagnoles, allemandes et anglaises[3].
↑ abcd et eBertrand Dicale et André Manoukian, « Charles Aznavour. Mourir d’aimer », dans La vie secrète des chansons françaises, Chêne-EPA, , p. 222-225
↑« Mourir d'aimer : Charles Aznavour contre le conservatisme des années 1970 », L'Express, (lire en ligne)