En 1944, Georges (Thierry Frémont), petit voyou qui a servi dans la police allemande, commence à craindre l'arrivée des FFI. Son frère, milicien bossu, se suicide au cyanure. À la Libération, sa petite amie (Valérie Kaprisky) intervient auprès d'un officier du Deuxième Bureau (André Dussollier), pour négocier son retournement. Pour se sauver, Georges offre donc ses services à l'officier du Deuxième Bureau, qui l'oblige à dénoncer les tortionnaires, les miliciens, les collaborateurs qu'il a rencontrés et à participer lui-même à l'épuration...
À la sortie du film, Michel Braudeau écrit dans Le Monde du , sous le titre « Mon ami le traitre de José Giovanni, en un combat douteux » : « On peut s'attrister de voir tous les résistants, gaullistes ou non, noyés dans le mensonge, la vilenie, alors que la compassion de l'auteur se porte essentiellement sur un petit salaud frimeur qui explique ainsi l'indulgence qu'il eut pour les caprices de son frère bossu : " Mon frère, ce qui l'excitait, c'était de voir souffrir les autres. Pour moi, la joie d'un infirme, ça n'a pas de prix." On peut tout comprendre, certes, mais on choisit ses sympathies.... Dussolier avait quelque motif de s'inquiéter : c'est indéniable, José Giovanni, metteur en scène de son propre roman, n'est ni Patrick Modiano ni Louis Malle. Mais il ne pouvait se douter qu'au-delà du désordre de la narration, du style téléfilm grandiloquent et filandreux, on aboutirait à un résultat aussi gênant.
Un soldat salue l'arme à la bretelle à la fin du film, sur le pont-levis du fort Saint-Nicolas : il s'agit d'une méconnaissance des codes dans l'armée française.