Estelle Merle O'Brien Thompson est née à Bombay (aujourd’hui Mumbai), en Inde.
Sa mère, Charlotte, était une infirmière anglo-sri-lankaise, et son père, Arthur, un ingénieur ferroviaire britannique. C'est donc une Anglo-Sri Lankaise.
Sa mère avait abandonné une première fille, Constance, qui était la vraie mère de Merle[1], et juré qu’elle ne serait plus fille-mère. Elle insista donc pour qu’Arthur l’épouse, même s’il n’est pas certain que le mariage ait vraiment eu lieu. En 1914, dans les débuts de la Première Guerre mondiale, alors que Merle est âgée de trois ans, son père meurt d’une pneumonie, sur le front .
La mère et la fille mènent alors pendant quelques années une existence précaire à Bombay.
En 1917, elles déménagent à Calcutta, où Merle devient boursière du collège privé La Martinière. Sans cesse sujette à des moqueries sur ses origines, elle finit par le quitter pour suivre des cours à domicile.
Elle fait ses débuts sur les planches avec la Calcutta Amateur Dramatic Society. Elle est sous le charme du cinéma, fréquente les boites de nuit et les hommes plus âgés. Elle y fait la rencontre d’un acteur qui lui promet une introduction auprès de Rex Ingram aux Studios de la Victorine. Merle saisit l’occasion et décide de le suivre en France. Mais quand l’homme découvre sa mère et ses origines métisses, il met fin à leur relation. Merle et sa mère effectuent néanmoins le voyage prévu vers la France. Arrivées à Nice, elles découvrent que l’homme a tenu parole, et Merle est présentée à Rex Ingram qui l’emploie comme figurante.
En 1928, elles quittent la France pour l’Angleterre. Merle y est hôtesse de bar et décroche quelques rôles sous le nom de Queenie O'Brien, figurante sur les films de Victor Saville et sur un autre de Korda. Elle retrouve celui-ci pour son deuxième film crédité (Wedding Rehearsal). Elle peut croiser, durant cette période, Roland Young, Leslie Howard, Madeleine Carroll... Sa carrière décolle grâce à sa relation avec Alexander Korda, qu’elle épouse en 1939, et qui lui fait changer de nom.
Elle épouse ensuite l’industriel italien Bruno Pagliai (avec qui elle adopte deux enfants), puis l’acteur néerlandais Robert Wolders qui fait carrière dans les séries (et sera ensuite le compagnon d’Audrey Hepburn et Leslie Caron). La star du Mouron rouge et des Hauts de Hurlevent tourne son dernier film (Interval) avec son dernier mari, six ans après sa figuration de luxe dans Hotel de Richard Quine, avant de prendre sa retraite à Malibu (Californie) où elle mourra d’une crise cardiaque à 68 ans.
Marquée par son enfance, Merle Oberon fera, durant toute sa carrière, tout pour cacher ses origines métisses, au point qu’elle fera parfois passer sa mère pour sa bonne. Pour expliquer son teint, elle raconte qu’elle est née et a été élevée en Tasmanie, et que son extrait de naissance et ses certificats de scolarité ont brûlé dans un incendie. Bien qu'elle ait rétabli la vérité quelques mois avant sa mort[2], certaines personnes en Tasmanie continuent de véhiculer la légende.
↑(en) Charles Higham et Roy Moseley., Princess Merle : The Romantic Life of Merle Oberon, New-York, Coward-McCann Inc., , 317 p. (ISBN978-0-698-11231-5)