Cet article concerne un modèle d'entrée de gamme de Mercedes-Benz. Pour voir d'autres modèles de Mercedes-Benz de la même désignation, voir Mercedes-Benz 190.
La Mercedes-Benz Type 201, surnommée Baby-Benz, est une berline tricorps d'entrée de gamme fabriquée par Mercedes-Benz de 1982 à 1993. Commercialisée sous le nom Mercedes-Benz 190, elle sera la toute première familiale du constructeur allemand. Produit à plus de 1,8 million d'unités, cela en fait l'un des modèles Mercedes-Benz les plus populaires. Elle a été conçue pour séduire un public plus jeune que celui ciblé par les modèles existants. En effet, l'étude de l'aérodynamique du modèle en fait un véhicule économique et sportif pour l'époque. Par ailleurs, la sécurité n'a pas été en reste puisque la 190 peut être équipée d'ABS, d'airbag, et la structure de la carrosserie a été étudiée de manière à préserver les occupants à l'intérieur du véhicule.
D'autres modèles de Mercedes-Benz ont été commercialisés sous le nom de 190 : dans la série des 121, ont été commercialisées les 190D (de 1958 à 1959), les 190b (de 1959 à 1961) et les 190Db (de 1959 à 1961). Dans la série des 110, ont été commercialisées les modèles 190c (de 1962 à 1965) et les 190Dc (de 1962 à 1965). Sans oublier la mythique 190 SL de 1955 à 1963 qui aura également cette dénomination.
La 190 Type 201 sera dessinée par le designer automobile Bruno Sacco.
La 190 marque le passage à une nouvelle génération de voitures pour Daimler-Benz.
En 1981, Mercedes-Benz présente le concept-car Auto 2000, conçu pour optimiser la consommation autoroutière.
Le modèle sort en novembre 1982 sous la désignation interne W201 et se distingue d’emblée par ses dimensions réduites : Mercedes, qui ne commercialisait alors que des coupés ou cabriolets luxueux et de grosses berlines routières, descend en gamme avec ce modèle dans l’espoir de générer plus de volume. Comme ses grandes sœurs, la Baby-Benz reste toutefois une propulsion - mais aussi l'une des rares Mercedes à avoir le frein à main entre les sièges. Son train arrière multibras lui confère un comportement dynamique.
À son lancement, deux motorisations essence sont disponibles : un 2 litres à carburateur de 90 chevaux pour la 190, un 2 litres à injection de 122 chevaux pour la 190E. Plus de 630 000 unités de cette dernière seront produites[2].
Avec la 190, outre son grand succès commercial, Mercedes a réussi son opération : la marque a investi un segment de marché inférieur, produisant ainsi en plus grand nombre qu’auparavant, tout en gardant son image prestigieuse grâce au positionnement « premium » de sa berline. Le modèle est remplacé en 1993 par la Classe C code interne W202.
La Type 201 a eu plusieurs motorisations différentes de quatre, cinq et six cylindres, essence et diesel.
À la fin de l'année 1983, une version 2,2 litres de la 190 D est commercialisée uniquement sur le marché américain avec une puissance de 73 chevaux et un couple de 130 N m.
En 1985, la gamme diesel voit l'arrivée d'un inédit 5 cylindres 2,5 litres de 90 chevaux qui équipe la 190 D, et par la même occasion la Type 124.
En 1986, le dynamique 5 cylindres 2,5 litres turbo diesel est commercialisé d'abord sur le marché américain puis sur le marché Européen en 1987. Développant 122 chevaux et ayant un couple de 225 N m, sa vitesse maximale est annoncée à 192 km/h. Un modèle légèrement plus puissant (125 chevaux) est commercialisé uniquement sur le marché américain entre 1986 et 1988.
En 1989, cette 190 D 2.5 Turbo passe de 122 à 126 chevaux, tandis que la puissance du 2 litres diesel passe de 72 à 75 chevaux et celle du 2,5 litres de 90 à 94 chevaux. À partir de 1990, la 190 D est équipée en Allemagne d'un catalyseur et d'une vanne EGR.
La 190 est principalement équipée d'une boîte de vitesses manuelle à 5 rapports. Durant les premières années, certaines versions étaient munies d'une boîte de vitesses manuelle à 4 rapports. Elle peut également être équipée d'une boîte automatique à 4 rapports nommé 4G-Tronic (en).
Légende couleur : Essence ; Diesel
Versions à caractère sportif. Équipés d'un becquet sur la malle et d'un kit sport. Le moteur sera lui, équipé de 16 soupapes, d'ou le nom du modèle.
Avec cette 190, Mercedes-Benz joue dans la cour de BMW et sa Série 3, en sortant des modèles sportifs. En 1983, Mercedes-Benz présente la 2.3 16 soupapes au Salon de Francfort[13]. Elle est commercialisée à partir de l'automne 1984[14]. Son moteur est conçu en collaboration avec Cosworth. Elle affiche 186 chevaux, passe de 0 à 100 km/h en 7,8 secondes et affiche une vitesse de pointe de 230 km/h. Elle possède une boîte de vitesses Getrag inversée à 5 rapports de type "dog-leg" (en) : la première est en bas à gauche afin d'avoir la 2e et la 3e vitesse en vis-à-vis pour des passages de vitesses manuelles plus rapides, ainsi qu'un pont autobloquant et une suspension pilotée.
Sur le circuit de Nardò du 13 au 21 aout 1983 trois modèles 2.3 16 soupapes de série légèrement modifiées ont effectué un marathon qui a duré 201 heures 39 minutes et 49 secondes. Durant ce marathon deux des trois voitures ont parcouru 50 000 km à une moyenne de 247,9 km/h. Elles ont ainsi battu trois records mondiaux de vitesse et d'endurance[13],[15].
Le 12 mai 1984, la 190E 2.3-16V est présentée lors de la première course se déroulant sur le nouveau circuit de Formule 1 du Nurburgring[16]. Lors de la Course des Champions du Nürburgring 1984 (en), 20 des meilleurs pilotes du monde dont Stirling Moss, Alain Prost, Niki Lauda et James Hunt s'affrontent en levée de rideau du Grand Prix sur des 190E 2.3-16V légèrement modifiées , mais c'est le jeune Ayrton Senna qui remporte la victoire[13].
En 1988, Mercedes-Benz redéveloppe ce même moteur et augmente sa cylindrée, la faisant passer à 2,5 litres pour 205 chevaux. Cette augmentation de cylindrée permet d'obtenir plus de souplesse à bas régime[17].
Il ne faut attendre longtemps la réaction des 2 rivaux de l'Étoile : Ford avec sa Sierra RS Cosworth à moteur 2,0 L turbo 16 soupapes, qui développe 204 ch, et surtout BMW avec sa M3 (Type E30) équipée d'un moteur de 2.3 l atmosphérique et d'une culasse à 16 soupapes d'une puissance de 200 ch.
Outre sa présence en Championnat de tourisme allemand DTM où elle remporta le titre en 1992 avec la 2.5-16 EVO 2 de Klaus Ludwig, la 190 E 16 soupapes a également brillé sur circuit dans le cadre du Championnat de France des voitures de production avec Dany Snobeck et Alain Cudini (+ participation aux 24 Heures de Spa).
En rallye, elle a participé à de nombreuses épreuves, en Championnat de France des rallyes 1986 (Philippe Bugalski, Didier Auriol) et 1987 (Bernard Darniche), et 3 saisons durant (1986, 1987, 1988) en championnat de Belgique avec le pilote Valère Vandermaesen.
De plus, elle a remporté à 2 reprises le "Trophée Andros" (courses sur glace) avec Dany Snobeck en 1992 et 1993.
En 1989, Mercedes-Benz sort la 190 EVO I pour pouvoir s'inscrire au Championnat de tourisme allemand DTM. Selon la réglementation, la marque doit produire 502 exemplaires de route. Ce modèle est créé à partir du 2.5 16s, possède un moteur de quatre cylindres en ligne, 16 soupapes, affiche une puissance de 204 chevaux à 6 750 tr/min (195 chevaux à 6 800 tr/min pour la version catalysée) et abat le 0–100 km/h en 7,5 secondes (7,7 secondes pour la version catalysée). Son moteur a un alésage de 97,3 mm et une course de 82,8 mm pour une cylindrée totale de 2 463 cm3. Elle développe un couple de 240 N m entre 5 000 et 5 500 tr/min (235 N m entre 5 000 et 5 500 tr/min pour la version catalysée), sa vitesse maximale est de 235 km/h (230 km/h pour la version catalysée). Elle possède une boite manuelle à cinq rapports. Sa consommation est de 7,3 l/100 km (7 l/100 km pour la version catalysée) à 90 km/h ; 9 l/100 km (8,6 l/100 km pour la version catalysée) à 120 km/h et 13,3 l/100 km (12,9 l/100 km pour la version catalysée) en cycle urbain. Elle possède un réservoir de 70 litres[18].
En mars 1990, Mercedes-Benz présente pour la première fois la 190E 2.5-16 Evolution II au « Geneva Motor Show », également pour pouvoir concourir au championnat DTM. Ce modèle, équipé d'une boite manuelle à cinq rapports, abat le 0–100 km/h en 7,1 secondes et est limitée électroniquement à 250 km/h. Son moteur est le 2.5 16 soupapes développe 235 chevaux à 7 200 tr/min et a un couple de 245 N m entre 5 000 et 6 000 tr/min. L'alésage est de 97,3 mm et la course de 82,8 mm, pour une cylindrée totale de 2 463 cm3. Le véhicule consomme 7,3 l/100 km à 90 km/h, 9 l/100 km à 120 km/h et 13,3 l/100 km en cycle urbain. Il possède un réservoir de 70 litres[19].
En réponse à ce modèle, Ford présente la Sierra RS500 (évolution du Cosworth, porté à 224 ch) ; et BMW améliore sa M3 (Type E30) grâce à de multiples "Evolution", avec comme point final le moteur type "S14" porté à une cylindrée de 2 500 cm3, d'une puissance, en série, de 238 ch.
Version sportive de la Type 201 modifiée par le préparateur officiel de la marque.
La 190 E 3.2 AMG fut introduite sur le marché par AMG en février 1992. Elle devient le premier modèle estampillé AMG distribué et garanti au sein du réseau Mercedes en Allemagne[20]. Environ 200 unités seront réalisées et vendues par AMG[21]. Elles seront proposées en deux coloris : noir ou gris argent.
Le préparateur proposait également à la vente un kit carrosserie ainsi que son moteur réalésé à 3.2L aux clients désireux de les adapter à leur Mercedes-Benz 190E. Le 3.2L AMG était né du 3L 6 cylindres en ligne à simple arbre à cames dans sa version 12 soupapes référencé M103 chez Mercedes-Benz et poussé à 3.2L par le préparateur. Le résultat était un véhicule développant environ 234 chevaux et capable d'abattre le 0 à 100 km/h en 7.1s pour une vitesse maximale d'environ 247 km/h. Sa commercialisation prendra fin en 1994[22],[23],[24],[25].
Dans les années 1980, a été mise en étude une 190 compacte deux portes, notamment pour concurrencer la Volkswagen Golf II. Ce modèle ne sera jamais commercialisée[26].
Les optiques et les pare-chocs seront redessinés.
Trois éditions spéciales, nommées Avantgarde, de la 190 ont été produites, destinées uniquement au marché allemand. Chacun de ces trois modèles, proposant un pack d'options spécifiques, est caractérisé par une couleur de carrosserie particulière. Les trois modèles produits sont :
190 E Azzurro : destinée au marché français. Moteur essence 2,0 L.
Les « Avantgarde Azzurro » allemandes ne doivent pas être confondues avec les « 190 E Azzurro » qui sont équipées du 2,0 L essence 4 cylindres M102, destinée au marché français. En effet, si la 190 E Azzurro n'a été produite que fin 1992 à 300 exemplaires seulement, et étaient toutes dotés de l'intérieur en tissu bleu et de la climatisation, les « Avantgarde Azzurro » sont en revanche des modèles de 1993, basés sur la finition Sportline.
Plusieurs préparateurs se sont penchés sur la 190. Notamment le belge Carat Duchatelet, jusqu'ici spécialiste du blindage[27]. Certains carrossier la transformeront également en cabriolet.
Sur les autres projets Wikimedia :