Maurice Eugène Gagnon, né à Ottawa le et mort à Montréal le [1], est un critique d'art, historien de l'art et professeur québécois[2].
Maurice Gagnon est connu pour avoir été le premier historien de l'art spécialiste d’art moderne au Québec[3]. Par ses écrits et ses activités, surtout à partir de 1935 et dans les années 1940, il a contribué à une meilleure connaissance des nouvelles formes d'art par le public montréalais ainsi qu'à l'émergence de nombreux artistes.
Biographie
Formation
Maurice Gagnon obtient une licence en philosophie de l'Université d'Ottawa. Il va vivre à Paris durant trois ans durant lesquels il obtient une licence ès lettres de la Sorbonne. Il est aussi diplômé de l'Institut d'art et d'archéologie de l'Université de Paris et de l'École du Louvre. Durant ce séjour, il a pour maître Henri Focillon[4].
Vie professionnelle
À l'été 1935, il revient s'installer à Montréal avec sa famille[4]. Dès 1936, il enseigne l'histoire de l'art au collège Jean-de-Brébeuf et prononce des conférences sur l'art moderne[5]. La même année, il réalise un catalogue des œuvres du collectionneur Frédéric Alfred Lallemand et dirige une visite de cette collection au cours d'une visite organisée par la Société d'étude et de conférences[6].
Au printemps 1937, le gouvernement français nomme Maurice Gagnon attaché honoraire des Musées nationaux de France « en témoignage reconnaissant des services éminents que M. Gagnon a rendus comme chargé de mission au Musée du Louvre »[7]. Le même été, il est embauché par le gouvernement du Québec avec d'autres chercheurs, dont Jules Bazin et Gérard Morisset, pour réaliser un inventaire des richesses artistiques du Québec, projet dirigé par Jean Bruchési, sous-secrétaire de la province. Jumelé avec Gordon Neilson, de l'Université McGill, il se voit attribuer les villes de Québec et de Trois-Rivières ainsi que le Bas-Saint-Laurent[8]. L'inventaire se poursuit les étés suivants et à l'été 1939, Gagnon est jumelé à Paul-Émile Borduas pour travailler dans la région nord-ouest de Montréal, dans la presqu'île de Vaudreuil et dans la région située au sud de Montréal et à l'ouest de la rivière Richelieu[9].
Il est l'auteur de nombreux articles portant sur l'art moderne, notamment dans les revues Amérique française, Gants du ciel, La Revue moderne, La Revue populaire, etc. Il est également reconnu pour ses ouvrages portant sur l'art moderne. Maurice Gagnon a dirigé la collection de monographies « Art vivant » aux Éditions de l'Arbre, de 1943 à 1945.
Durant les dernières années de sa vie, il se consacre à la décoration intérieure. À sa mort en 1956, il est chef décorateur de la maison Henry Morgan[13].
Vie personnelle
En 1932 à l'église Sainte-Anne, à Ottawa, Maurice Gagnon se marie à Laurette Beauséjour (dite Lola), née à Ottawa le 25 août 1908 (p. 154)[14]. Ils ont ensemble six enfants : François-Marc, Paule, Gilles, Renée, Luc et Marie. L'aîné, François-Marc Gagnon, devient historien de l'art[4].
Gagnon et sa famille fréquentent beaucoup les artistes. Maurice Gagnon rencontre Paul-Émile Borduas en 1935 et le côtoie en tant que collègue à l'École du meuble où ils ont été embauchés en même temps (p. 152)[14]. Il entretient une amitié avec l'artiste jusqu'à une querelle opposant les tenants de Pellan et ceux de Borduas peu avant Refus global en 1948, Gagnon s'étant rangé du côté de Pellan[15].
« D'une certaine peinture canadienne, jeune ... ou de l'automatisme », Canadian Art, vol. 5, no 3, , p. 136-138, 145.
Articles de journaux
« Exposition : Peinture contemporaine », Le Devoir, vol. 30, no 116, , p. 9 (lire en ligne) : Compte rendu de la première exposition de la Société d'art contemporain.
« Figures d'artistes : Quelques femmes peintres », Le Devoir, vol. 32, no 23, , p. 5 (lire en ligne)
« Exposition des Indépendants chez Morgan », Le Devoir, , p. 2 (lire en ligne)
« Collection Archdale de Birmingham », Le Devoir, vol. 32, no 288, , p. 4 (lire en ligne)
« Exposition au collège Notre-Dame : Conception nouvelle du dessin », La Presse, vol. 58, no 142, , p. 26 (ISSN0317-9249, lire en ligne)
« L'enseignement des arts et le collège classique », Le Quartier latin, vol. 25, no 17, , p. 8 (ISSN0832-4131, lire en ligne)
« Henri Focillon : Un très grand historien d'art disparaît », Le Canada, vol. 41, no 2, , p. 4 (lire en ligne)
« De la critique d'art », Le Canada, vol. 41, no 161, , p. 18 (lire en ligne)
Expositions organisées par Maurice Gagnon (liste partielle)
Exposition des œuvres surréalistes de Paul-Émile Borduas, Foyer de l'Ermitage (3510, ch. Côte-des-Neiges), 25 avril - 2 mai 1942[19].
Exposition des œuvres de Goodridge Roberts, Galerie Dominion, mars - 8 avril 1943[20].
Roger Duhamel, « Peinture moderne, par Maurice Gagnon », Le Canada, vol. 38, no 212, , p. 2 (lire en ligne)
Maurice Huot, « La peinture moderne, par Maurice Gagnon », Le Canada, , p. 4 (lire en ligne)
Sources secondaires
François-Marc Gagnon, « Maurice Gagnon : critique d'art », dans Marie Carani, Des lieux de mémoire: identité et culture modernes au Québec, 1930-1960, Ottawa, Presses de l'Université d'Ottawa, , 239 p. (ISBN9782760303836), p. 43-50.
Édith-Anne Pageot, Images du sujet, du féminin et du masculin chez Smith, Roberts, Lyman et M. Gagnon (Thèse de doctorat), Montréal, Université de Montréal, , 434 p. (OCLC60566618, lire en ligne)
Notes et références
↑« Maurice Gagnon décédé à 52 ans », La Patrie, , p. 14 (lire en ligne)
↑« Mondanités - Ottawa », Le Canada, vol. 30, no 158, , p. 7 (lire en ligne)
↑ ab et cFrançois-Marc Gagnon, « Autobiographie critique et analyse de l'œuvre », Journal of Canadian Art History / Annales d'histoire de l'art canadien, vol. XXXII, , p. 13-47 (lire en ligne)
↑« M. Maurice Gagnon à la Soc. de conférences », Le Devoir, vol. 27, no 261, , p. 3 (lire en ligne)
↑« La société d'étude et de conférences : Les sociétaires visitent la galerie Lallemand », Le Devoir, vol. 27, no 281, , p. 5 (lire en ligne)
↑« M. Maurice Gagnon, attaché des Musées de France », Le Canada, , p. 14 (lire en ligne)
↑« L'inventaire des richesses artistiques de la province : Feront des enquêtes : MM. Gérard Morisset, Gordon Neilson, Maurice Gagnon, Jules Bazin, Raymond Parent et Mlle Antonine Bernier », Le Devoir, vol. 28, no 154, , p. 3 (lire en ligne)
↑ ab et cEdition critique par André-G. Bourassa, Jean Fisette et Gilles Lapointe, Paul-Émile Borduas : Écrits I, Montréal, Presses de l'Université de Montréal, , 700 p. (ISBN2-7606-0761-5, lire en ligne)
↑Jean-Marie Gauvreau, « Les livres et leurs auteurs : Peinture moderne », Le Devoir, , p. 9 (lire en ligne)
↑S. A., « Société d'art contemporain », La nouvelle relève, , p. 239 (lire en ligne)
↑Alain Houle, « La galerie Dominion : éléments d’histoire », Vie des arts, vol. 37, no 149, , p. 54–60 (ISSN0042-5435 et 1923-3183, lire en ligne, consulté le )
↑« Mort d'un décorateur bien connu : M. Maurice Gagnon, spécialiste de l'histoire de l'art, funérailles vendredi », La Presse, , p. 60 (lire en ligne)
↑ a et bÉdition critique par André-G. Bourassa et Gilles Lapointe, Paul-Émile Borduas : Écrits II, tome 1 : Journal et correspondance (1923-1953), Montréal, Presses de l'Université de Montréal, , 558 p. (ISBN2-7606-1690-8, lire en ligne)
↑Louis-Guy Lemieux, « Une somme de Paul-Émile Borduas par le fils de Madame G », Le Soleil, , E3 (lire en ligne)
↑François Laurin, « Les gouaches de 1942 de Borduas », Journal of Canadian Art History / Annales d'histoire de l'art Canadien, vol. 1, no 1, , p. 23–27 (ISSN0315-4297, lire en ligne, consulté le )
↑Maurice Huot, « Gooderidge [sic] Roberts », Le Canada, no 303, , p. 6 (lire en ligne)