Brondy arriva au Maroc vers 1915 de nouveau en tant que vétérinaire militaire. Il participa à des expéditions armées dans le Moyen Atlas et la Haute Moulouya, au nord-est du Maroc. Il en ramena quelques croquis et aquarelles exécutés au gré des haltes (Louis, 1930). En 1918, Brondy s’établit à Meknès en tant que vétérinaire municipal. L’arrière-pays berbère de la ville offrait aussi des paysages variés: plaines, montagnes et sources. Le tout éclairé par cette lumière afro-méditerranéenne que beaucoup d’artistes ont essayé de capter (Louis, 1930).
Brondy fonda avec d’autres artistes français vivant au Maroc une société artistique nommée l’Association des peintres et sculpteurs français du Maroc. Les artistes adhérents sont au nombre de douze : Jean Baldoui, Jean Hainaut, Raphaël Pinatel, Paul Lafond, Édouard Brindeau de Jarny, Marcel Vicaire, André Lenoir, Edmond Pauty, Albert Laprade, Gabriel Rousseau, Blanche Berbudeau-Laurent et Mattéo Brondy[6]. Ce vétérinaire et artiste était très réservé et évitait de dessiner en public sans le consentement du voisinage. Il passa des journées à travailler dans les célèbres haras de Meknès. Il exécuta des aquarelles près du marché Bab-el-Khémis ou celui de Bab-Berdaïne. Il releva avec soin l’architecture des monuments historiques. Brondy était le président du syndicat d'initiative de la ville de Meknès et donc le grand animateur de sa promotion touristique. Aussi, il réalisa de nombreuses et splendides affiches, d’une grande qualité graphique dont on peut citer : Les Aissaouas, la foire agricole de Meknès ou la cité idrisside de Zerhoun et qu'on peut admirer au musée d'abderrahman Slaoui à Casablanca. Ces affiches ne sont pas oubliées et continuent d'être éditées sous forme de cartes postales et utilisés comme illustration des livres (Péroncel-Hugoz, 2015). Durant les années 1930, Brondy accueillit à Meknès, en résidence artistique, un autre peintre des chevaux Gaston Mantel.
Œuvres
Brondy fut charmé par la ville de Meknès ; il parvint à sublimer en couleurs ses murailles, casbahs, portes, minarets et haras. L’arrière-pays berbère de la ville offrait aussi des paysages variés : plaines, montagnes et sources. Sa formation vétérinaire, sa connaissance de l’anatomie et du comportement animal lui ont permis de dessiner les chevaux avec un sens du détail exquis. Ses aquarelles de fantasias sont nombreuses [3].
Parmi ses œuvres
Cavalier à la fontaine
Fantasia devant la casbah
La Réception du caïd lors d’un moussem au Maroc
Le Retour des guerriers
Le Départ des cavaliers
Couvertures de publications
Catalogue officiel de la foire-exposition de Meknès, Éditions La Terre marocaine illustrée, 1930.
Guide général du Maroc - 1re année, Éditions Inter-Presse, 1935.
Expositions
Salon des indépendants et Salon des artistes français, à partir de 1909.
Vente de l'atelier Matteo Brondy, hôtel des ventes (Philippe Fournier, commissaire-priseur), rue Croix-de-fer, Rouen, .
Réception critique
« ...Ses chevaux, surpris attachés dans une auberge de village, ses attelages militaires, ses barques de Nazarée et ses pêcheurs napolitains, ses caravanes marocaines, ses dompteurs de serpents et ses conteurs de Marrakech, lorsqu'il les décrit sur le vif, prouvent son sens de la situation, son coup d'œil rapide, sa faculté d'adaptation immédiate au climat, à la lumière de l'heure. » - Gérald Schurr[4]
Titres honorifiques et distinctions
Membre sociétaire des artistes français.
Membre de la Société des orientalistes français.
Membre de la Société des peintres coloniaux.
Membre de la Société des paysagistes français.
Membre de la Société des peintres français de Maroc.
↑Maurice Arama, Itinéraires marocains : regards de peintres, vol. 1, Jaguar, , 192 p. (ISBN2-86950-173-0)
↑ a et bJamal Hossaini-Hilali, Des vétérinaires au Maroc sous le Protectorat français, vol. 1, Adrar Edition, , 192 p. (ISBN978-9954-555-66-8, lire en ligne), p. 151-152
↑ a et b Gérald Schurr, Les petits maîtres de la peinture, valeur de demain, Les Éditions de l'Amateur, tome 6, page 48.
↑ Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les Éditions de l'amateur, 1993, page 199.
↑Théliol M., « L’association des peintres et sculpteurs du Maroc (1922-1933). », Rives nord-méditerranéennes, nos 32-33, , p. 237-249 (lire en ligne)