Née Mary Tribe, à Stockbridge, où son père, Walter Harry Tribe, un prêtre anglican, exerce son ministère. Sa mère est Sophie Lander, son grand-père, Charles Lander, a été consul-général britannique dans les Dardanelles. Son père est nommé en 1867 en Inde, dans les provinces du Nord-Ouest. Sa sœur et elle restent dans la famille en Angleterre, dans le Sussex. Elle fait ses études au Cheltenham Ladies' College en 1877-1881, scolarité interrompue par une année de césure à Zurich, en 1878-1879. Elle rejoint ses parents à Lahore où son père est devenu archidiacre anglican, et elle séjourne en Inde jusqu'à son mariage. Le , elle épouse Herbrand Russell à Barrackpore, dans l'actuel Bengale-Occidental. Herbrand Russell, lui-même zoologiste amateur, hérite du titre de duc de Bedford en 1893, et Mary Russell est désormais connue comme duchesse de Bedford. Leur fils, le naturaliste Hastings Russell, est connu pour ses sympathies politiques d'extrême-droite. Elle développe une surdité importante, durant les premières années de son mariage, probablement consécutive à une fièvre typhoïde contractée à son arrivée en Inde.
Demeure familiale des Bedford, l'abbaye de Woburn.
Après leur mariage, le couple s'installe en Angleterre. Mary fait des études d'infirmières à Londres. En 1898, elle ouvre un hôpital provisoire sur le domaine familial de Woburn, qu'elle transforme en hôpital modèle en 1903 et dont elle prend la direction. Durant la Première Guerre mondiale, elle transforme l'hôpital en hôpital militaire, en lien avec l'hôpital général de l'abbaye de Woburn. Elle se forme en chirurgie, et en 1917, devient chirurgienne-assistante de son hôpital. Elle complète sa formation en radiographie et radiologie. En 1920, l'hôpital de Woburn Abbey ferme, et elle se consacre à son hôpital modèle, qu'elle réorganise et qui devient un hôpital civil. Elle est récompensée en 1928 en étant élevée à la dignité de dame commandeur de l'ordre de l'Empire britannique.
Intérêts pour l'ornithologie et adhésion à la Linnean Society of London
Mary Russell s'intéresse à l'ornithologie, et elle est acceptée, en 1905, parmi les quinze premières femmes membres de la Linnean Society of London. Entre 1909 et 1914, elle fait des observations sur Fair Isle, souvent en compagnie de William Eagle Clarke. Elle consigne ses observations dans un journal, A Bird-watcher's Diary, publié à titre posthume, en 1938.
Mary Russel s'intéresse également à l'aviation. Le , elle tente un vol de 10 000 km au départ de l'aérodrome de Lympne, à destination de Karachi et retour à Croydon. Ce périple est effectué sur un monomoteur Fokker F.VII (G-EBTS, qu'elle a baptisé « The Spider », avec le lieutenant-colonel D. Barnard et le mécanicien Robert (Bob) Little[2], il dure huit jours. Le , elle fait son premier vol en solo, sur un De Havilland DH.60 Moth (G-AAAO)[3], puis, le , elle tente un record de vol depuis Lympne à destination du Cap, dans « The Spider ». Ce vol de 9 000 km dure 91 heures et vingt minutes sur une durée totale de 10 jours, à nouveau avec Barnard et Little[4],[5].
La duchesse meurt en , après avoir quitté Woburn dans un DH.60GIII Moth (G-ACUR), qui s'est écrasée en mer du Nord au large de Great Yarmouth. Son corps n'a pas été retrouvé[7]
Hommages et distinctions
1905 : membre de la Linnean Society of London (FLS)