Marie Trélat s'impose comme l'une des principales figures du chant dans la seconde moitié du XIXe siècle. Elle excelle particulièrement comme interprète dans le genre de la mélodie, est une professeure recherchée et influence des compositeurs tels Bizet, Fauré, Franck, Gounod, Lalo, Saint-Saëns et Widor, qui s'illustrent dans la mélodie et lui dédient des pièces qu'elle chante à la Société nationale de musique[3],[5].
En dehors des cours de chants qu’elle donne — Fauré, qui en est un temps l’accompagnateur, lui dédie d’ailleurs Lydia, op. 4 no 2 (1870) — ou des réceptions qu’elle organise, elle se voit aussi dédier Le Mariage des roses (1870) de César Franck, Sérénade d’automne (1871) de Jules Massenet, Rose d’amour (1866) de Bizet[5], ainsi que sa Berceuse sur un vieil air — qui est le sixième des Chants des Pyrénées (1868).
En 1872, elle chante en première audition à la Société nationale de musique deux mélodies, Seule et Lydia, que Fauré lui a dédiée bien que cette chanson porte le prénom de l'élève de Marié Trélat pour laquelle Fauré avait la plus grande admiration. Parmi les nombreuses lettres conservées de Mme Trélat à la Bibliothèque nationale de France, il en est une où elle demande à son élève Anita Eustis d'apporter pour une séance de bel canto chez Fauré le qui les accompagne au piano, la partie de contralto du quintette de Cosi fan Tutte un duo de Mignon as-tu souffert, as-tu pleuré, un trio de Karl Friedrich Curschmann (1805-1841) pour contralto, ténor et soprano, le duo Henri VIII - Anne de Boleyn dans Henri VIII de Camille Saint-Saëns, ainsi que le 4e recueil des Échos d'Italie où sont les grands ensembles. Lettre dans laquelle elle lui demande de travailler le trio d'Othello : ti parli d'amore[6].
Benoît Jouvin, dans Le Figaro du , écrit à propos de Marie Trélat : « Sa manière de chanter est originale. Sa voix, d'une sonorité voilée, a je ne sais quel timbre pénétrant. La chanteuse trouve des oppositions piquantes dans l'emploi alterné des deux registres de poitrine et de tête. C'est un contralto qui sopranise »[3].
Pour Gabriel Fauré, « Marie Trélat, est une rare musicienne, elle n'est point une professionnelle du chant, et cependant à l'égale des grandes cantatrices d'une époque disparue, celle du "Bel canto", elle possédait, appuyée sur des principes qui faisaient sa force un art très pur, une conscience très éclairée, une sensibilité profondément émouvante. »[14].
Notes et références
Notes
↑Marie-Isabelle Lablache épouse de Caters (Paris, 12 janvier 1831 – Londres, 26 juin 1881) mezzo soprano. Elle épousa le baron Ernest-Pierre-Marie de Caters le 26 septembre 1853 à Paris. Elle se produisit dans des concerts de bienfaisance. De 1878 à 1881, elle était le professeur de chant de la princesse Béatrice, fille de la reine Victoria. Elle chanta pour cette dernière à plusieurs occasions dont le 8 juillet 1880 accompagnée par Camille Saint-Saëns (Source : Clarissa Lablache Cheer, The Great Lablache: Nineteeth Century Operatic Superstar; His Life and His Times
↑« Lydia Eustis s'est lancée dans une carrière d'une vingtaine d'années en tant que soprano accomplie, après avoir étudié pendant des années avec Madame Marie Trélat (1837-1914) au Conservatoire de Paris. Elle a joué dans des théâtres de premier plan à travers l'Europe et les États-Unis, où elle a rencontré son mari, Jonkheer John Loudon (né le 18 mars 1866 à La Haye et mort le 11 novembre 1955 à Wassenaar), diplomate néerlandais à Pékin, Londres, Tokyo, Paris et Washington. Il a été nommé ministre des Affaires étrangères à La Haye. John Loudon et Lydia Eustis se sont mariés à Paris dans le 16ème arrondissement, le 29 janvier 1906. Le couple n'a pas eu d'enfants. Lydia Édith Eustis a une sœur, Anita Maria Eustis, épouse de Georges Kinen, cantatrice mondaine et élève également de Marie Trélat. Les deux sœurs ont chanté fréquemment dans les salons aristocratiques de Paris dont celui de Lord et Lady Henry Standish, au début des années 1900. Lydia Eustis meurt le 24 décembre 1957 à Wassenaar aux Pays-Bas à l'âge de 86 ans »