Il succède à son père, dom Pedro Henrique (1909-1981), il est l'arrière-petit-fils de la princesse Isabelle du Brésil et l'arrière-arrière-petit-fils de l'empereur Pedro II.
Luiz est baptisé à la chapelle de Mas Saint-Louis, à Mandelieu, et reçoit comme marraine sa grand-mère paternelle Marie-Pie de Bourbon-Siciles (1878-1973) et comme parrain son oncle maternel, le prince Louis de Bavière (1913-2008). Lors de sa confirmation, son parrain est le juriste Alcebíades Delamare (1888-1951). Par son père, il est l'arrière-petit-fils d'Isabelle de Bragance, princesse impériale et plusieurs fois régente du Brésil, tandis que, par sa mère, il est l’arrière-petit-fils du roi Louis III de Bavière (1845-1921).[4],[5].
Luiz de Orleans e Bragança demeure célibataire et sans enfant. Son héritier est son deuxième frère, le prince impérial Bertand (né en 1941), car le premier, Eudes (1939-2020), a renoncé jadis à ses droits au trône pour épouser une roturière, selon la logique propre à la branche de Vassouras[4].
Biographie
Formation
La famille d'Orléans-Bragance demeure en France et traverse finalement la Seconde Guerre mondiale indemne. Luiz découvre le Brésil en 1945. Il suit d'abord ses études dans des institutions catholiques, comme le collège jésuite Saint-Ignace (Santo Inácio) de Rio de Janeiro[6].
En 1957, il retourne en Europe et s'établit d'abord à Paris, pour y étudier les sciences politiques et sociales[6] et afin d'améliorer sa connaissance du français et d'autres langues étrangères (l'allemand, qu'il parle couramment, l'espagnol, l'italien et l'anglais, qu'il comprend)[7]. À partir de 1962, il suit des cours de chimie à l'Université de Munich, dont il est diplômé comme ingénieur chimiste en 1967[7],[8],[6].
De retour au Brésil en 1967, il prend la direction du secrétariat de son père, situé à cette époque à Vassouras[6].
Prétendant au trône
À la mort de son père, en 1981, Luiz de Orleans e Bragança lui succède en qualité de prétendant à l'ancien trône du Brésil. Il visite régulièrement les principales villes de son pays et participe à de nombreuses manifestations culturelles et sociales avec ses frères, Bertrand et Antônio.
Luiz et son frère Bertrand conduisent ainsi la campagne de la branche de Vassouras en faveur de la restauration monarchique, lors du référendum du . Le résultat de la consultation populaire est un échec pour les monarchistes puisque 86,6 %[9] des 67 010 409 électeurs se sont déclarés en faveur du régime républicain[10].
Les monarchistes brésiliens étaient et restent divisés entre partisans de la branche cadette, dite de Vassouras, et partisans de la branche aînée, dite de Petrópolis. Le conflit entre les deux branches n'est pas seulement dynastique mais aussi politique : João d'Orléans-Bragance, de la branche de Petrópolis, souligne dans une interview en 2017 que Luiz de Orleans e Bragança et son frère puîné et héritier Bertrand « sont liés à une institution de droite » et « sont hors de toute posture acceptée pour une famille royale »[11]. On leur reproche, écrit le journaliste Stéphane Bern, « d'appartenir à l'organisation d'extrême droite TFP — Tradition, famille, propriété »[12]. João Henrique lui, se veut au-dessus des partis et a déjà refusé d'entrer au gouvernement[11].
Loisirs et centres d'intérêt
Outre la lecture, essentiellement d'ouvrages historiques et de sociologie, le prince pratique, dans sa jeunesse, l'équitation et la chasse[6]. Durant ses dernières années, il nourrit une passion pour la photographie, le révélant sous un jour artistique, à l'instar de sa famille. Amateur de musique classique, ses goûts le portent vers la musique baroque, particulièrement lorsqu'elle est composée par des musiciens brésiliens[6].
Mort, hommage et funérailles
Luiz de Orleans e Bragança, qui souffrait de la poliomyélite contractée durant son enfance était sujet à des difficultés de mobilité[13]. Il connaît une série de problèmes de santé dans les années 2010. Sa famille annonce le qu'il avait été admis à l'hôpital Santa Catarina de São Paulo. Le suivant, après avoir été hospitalisé pendant plusieurs jours, y compris aux soins intensifs, l'état de santé du prince est sans espoir.
Le prince Luiz de Orleans e Bragança meurt à São Paulo, le , à l'âge de 84 ans[14],[15].
Par décret, dans lequel le prince est mentionné comme « chef de la maison impériale du Brésil », le président Jair Bolsonaro et le ministre des relations extérieures, Carlos Alberto França, annoncent une journée de deuil national au Brésil[16],[15].
Ses funérailles ont lieu à l'Instituto Plinio Corrêa de Oliveira, dans le quartier d'Higienópolis à São Paulo, où le corps du défunt est exposé les et . Le , après une messe dite en la paroisse de Santa Terezinha, le prince est inhumé au cimetière Consolação[17].
Le deuil est conduit par les trois princes Bertrand, Antônio et Raphaël. Parmi l'assistance aux obsèques, figurent d'autres membres de la famille du défunt, ainsi que des membres du Gotha, tels le prince Gundakar de Liechtenstein, le prince Casimir de Bourbon-Siciles, son épouse Marie-Christine de Savoie-Aoste et trois de leurs enfants[13].
Titulature et décorations
Titulature
Les titres portés par les membres de la maison d'Orléans-Bragance n'ont aucune existence juridique au Brésil et sont considérés comme des titres de courtoisie accordés par le prétendant au trône :
- : Son Altesse Impériale et Royale le prince impérial du Brésil, prince d'Orléans-Bragance[18]
- : Son Altesse Impériale et Royale le prince et chef de la maison impériale du Brésil, prince d'Orléans-Bragance[18]
Honneurs
Luiz de Orleans e Bragança est le grand-maître des ordres de sa maison[8] :
Jean-Fred Tourtchine, Les Manuscrits du CEDRE : Le royaume de Portugal - l'empire du Brésil, vol. III, t. 3, Clamecy, Imprimerie Laballery, , 190 p..
Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN978-2-908003-04-8).
Chantal de Badts de Cugnac et Guy Coutant de Saisseval, Le Petit Gotha, Paris, Éditions Le Petit Gotha, coll. « Petit Gotha », (1re éd. 1993), 989 p. (ISBN2-9507974-3-1).
Monique da Rocha Carneiro, La descendance de Frédéric-Eugène duc de Wurtemberg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 511 p. (ISBN978-2-908003-17-8)
Monseigneur Delair, Un jeune prince chrétien : Louis-Gaston d'Orléans-Bragance, 1911-1931 : récits et souvenirs, Saint-Paul, Paris, 1933.
(pt) Armando Alexandre dos Santos, A Legitimidade Monárquica no Brasil, Artpress, 1988.
(pt) Armando Alexandre dos Santos, Dom Pedro Henrique 1909-1981, o Condestável das Saudades e da Esperança, Artpress, São Paulo, 2006.