On se place ici dans le cas où est un corps global et une extensionabéliennefinie de . Soit un élément premier de , alors les groupes de décomposition au dessus de sont égaux dans , puisque ce dernier est abélien. Si est non ramifié dans , et si on note un premier au-dessus de , alors le groupe de décomposition est isomorphe au groupe de Galois de l'extension de corps résiduels. Cet isomorphisme est en fait canonique, et il existe donc un élément de Frobenius dans le groupe de Galois, qui est notépour rappeler la notation du symbole de Jacobi, et appelé « symbole d'Artin »[2]. On étend cette notation par linéarité à tous les idéaux fractionnaires :La loi de réciprocité d'Artin établit qu'il existe un isomorphisme, donné par l'application définie par ce symbole, entre un quotient du groupe des idéaux fractionnaires et le groupe de Galois .
Extension galoisienne
Une manière compacte d'exprimer la réciprocité d'Artin est la suivante[3],[4] : étant donné et au-dessus de , non ramifié, il existe un unique élément tel que pour tout ,
Énoncé général
Nous suivons ici la présentation de Neukirch[5] : soit un corps global et une extension de , on note le groupe de classes d'idèles de , et de même désigne le groupe de classes d'idèles de . Alors la loi de réciprocité d'Artin établit qu'il existe un isomorphismecanoniqueentre un quotient du groupe d'idèles de et l'abélianisé du groupe de Galois de sur . L'application est appelé « symbole d'Artin global ».
La construction de est explicite, à partir des « symboles (locaux) d'Artin » définis pour chaque place de , et qui forment également des isomorphismes
Exemple
Soit sans facteurs carrés, . Alors . Soit le discriminant de sur (qui vaut ou ). Le symbole d'Artin est alors défini pour tout premier par où la notation à droite du signe d'égalité est le symbole de Kronecker.
(de) Emil Artin, « Beweis des allgemeinen Reziprozitätsgesetzes », Abh. math. Sem. Univ. Hamburg, vol. 5, 1927, p. 353-363 ; Collected Papers, p. 131-141
(de) Emil Artin, « Idealklassen in Oberkörpern und allgemeines Reziprozitätsgesetzes », Abh. math. Sem. Univ. Hamburg, vol. 7, 1930, p. 46-51 ; Collected Papers, p. 159-164