Les rois d'Ibérie étaient les souverains du royaume d'Ibérie, un pays situé au centre du Caucase, entre la Colchide et l'Albanie du Caucase, dans l'actuelle Géorgie. Fondé en 299 av. J.-C., le royaume d'Ibérie fut dirigé par cinq dynasties en près de neuf siècles d'existence. Successivement vassale de l'Empire romain et de la Perse sassanide, la monarchie fut finalement abolie en 580.
La liste des rois d'Ibérie est sujette à de nombreuses questions. Ainsi, de nombreux historiens et généalogistes sont en désaccord avec la source primaire du Kartlis Tskhovreba (XIIe siècle). Le généalogiste géorgien Cyrille Toumanoff proposa ainsi sa propre liste avec une chronologie rectifiée, qui prend également en compte des sources étrangères (grecques, latines, iraniennes et arméniennes) et repose sur une logique plus certaine que la liste primaire[1].
Dans ses études critiques, Cyrille Toumanoff attribue une origine artaxiade au roi « Archac » que les Chroniques géorgiennes considèrent comme un Arsacide. Par ailleurs, il récuse formellement la double dynastie de dix rois qui règnent parallèlement deux par deux, commencent et meurent la même année après avoir régné simultanément à Mtsketa et Armaz pendant cinq générations sur 74 ans.
Au XIXe siècle, Marie-Félicité Brosset, précurseur de l'historiographie géorgienne moderne, dans son Histoire de la Géorgie, doutait déjà de la réalité de cette double royauté récurrente : « les cinq règnes doubles dont l’histoire se termine ici, me paraissent une chose étrange, puisqu’il est impossible d’admettre que les deux rois soient morts précisément dans la même année et n’aient eu chacun qu’un enfant mâle. Si donc d’une part, on n’a rien de positif à opposer à la tradition, de l’autre je crois que la critique peut profiter de la latitude que lui laisse un tel état de chose[3]. »
Cyrille Toumanoff propose enfin d'identifier le roi Mirvan III, le fondateur de la dynastie dite « chosroïde », à un prince mihranide.