Cet article concerne les monarques d'Angleterre avant 1707. Pour les monarques de Grande-Bretagne, puis du Royaume-Uni, voir Liste des monarques britanniques.
La liste des monarques d'Angleterre réunit les rois et reines qui ont régné sur le royaume d'Angleterre de sa création au début du Xe siècle jusqu'à sa disparition en 1707.
Histoire du titre
Origines
Les différents royaumes fondés en Grande-Bretagne par les Anglo-Saxons sont progressivement unifiés durant le Haut Moyen Âge. Le titre de bretwalda porté par certains souverains durant cette période pourrait refléter une sorte de super-royauté, mais le sens exact de ce terme reste débattu. Au VIIIe siècle, le roi Offa de Mercie (757 – 796) se donne le titre de rex Anglorum, « roi des Anglais », mais l'hégémonie qu'il exerce sur le sud de l'Angleterre ne lui survit pas longtemps. Au début du IXe siècle, Ecgberht de Wessex (802 – 839) écrase la Mercie et inaugure une période de domination saxonne. L'Angleterre ne compte alors plus que quatre royaumes : la Northumbrie au nord, l'Est-Anglie à l'est, le Wessex au sud et la Mercie au centre. Les invasions vikings du milieu du siècle bouleversent la situation : en quelques années, la Northumbrie et l'Est-Anglie sont conquises par les Danois, de même que l'est de la Mercie.
Sous l'autorité du roi Alfred le Grand (871 – 899), le Wessex parvient à préserver son indépendance et entreprend la conquête des territoires soumis aux Vikings. Signe d'une conscience nationale naissante, il est le premier à adopter le titre de rex Angulsaxonum, « roi des Anglo-Saxons ». Son fils Édouard l'Ancien, puis son petit-fils Æthelstan poursuivent la guerre contre les vikings. En 927, la Northumbrie est reconquise et Æthelstan se donne le titre de rex Anglorum, « roi des Anglais ». La Northumbrie reste cependant une région disputée dans les décennies qui suivent et elle n'est définitivement acquise à la maison de Wessex qu'en 954, sous le règne d'Eadred.
Le royaume d'Angleterre ne possède pas de date de naissance unanimement acceptée et différentes listes de rois adoptent différents points de départ : Ecgberht[1], Alfred le Grand ou Æthelstan[2].
Numérotation
Au début, les rois n'étaient pas numérotés. On se contentait de dire « le présent roi », « le roi Untel », «le roi X fils de Y», etc. ou de leur donner un surnom. Mais à Édouard Longues-Jambes succèdent tour à tour deux autres « rois Édouard » plus le Prince Noir prédécédé, mais lui aussi prénommé Édouard et qui aurait été le quatrième s'il avait vécu, et c'est alors que les Anglais prirent l'habitude de numéroter leurs rois. Cette numérotation démarre arbitrairement à la conquête normande et se prolonge de manière continue à travers la suite des rois d'Angleterre, de Grande-Bretagne et du Royaume-uni jusqu'à nos jours.
Évolution
Avant 1066, plusieurs rois anglo-saxons sont sacrés à Kingston upon Thames, mais la Pierre du couronnement qui y est exposée n'est qu'un bloc de sarsen provenant d'une chapelle voisine que rien ne permet d'associer à ces cérémonies, sinon une légende apparue au XVIIIe siècle.
En 1603, le roi d'ÉcosseJacques VI devient également roi d'Angleterre sous le nom de Jacques Ier. Les deux royaumes sont dès lors gouvernés en union personnelle, tout en demeurant des entités séparées.
Un siècle plus tard, en 1707, les Actes d'Union entérinent la fusion de l'Angleterre et de l'Écosse au sein d'un nouveau royaume de Grande-Bretagne, dont Anne Stuart devient la première souveraine. Elle clôt ainsi la liste des monarques anglais et inaugure celle des monarques britanniques. Depuis cette date, le titre de « roi (ou reine) d'Angleterre » est formellement inexact, même s'il continue d'être employé dans le langage courant.
Fils d'Édouard l'Ancien et demi-frère d'Æthelstan. Surnommé « l'Ancien », « le Juste », « le Magnifique » ou « Deed-doer ». Assassiné par Léofa, un voleur exilé.
Fils aîné d'Edmond. Sacré en , peut-être à Kingston upon Thames. En 957, il est contraint de partager le royaume avec son frère cadet Edgar, n'en conservant que la moitié sud.
Roi de Danemark depuis 986 et de Norvège depuis 1000, il conquiert progressivement l'Angleterre durant l' et s'y fait reconnaître roi. Il meurt dès le début de l'année suivante.
Deuxième fils d'Æthelred le Malavisé et d'Ælfgifu d'York. Vaincu par le Danois Knut à Assandun, il est contraint de lui céder la moitié du royaume. Il meurt quelques semaines plus tard.
Fils de Knut le Grand et d'Ælfgifu de Northampton, il s'empare du trône en profitant de l'absence de son demi-frère cadet Hardeknut. Il n'est reconnu roi qu'en 1037. Mort sans descendance.
Fils de Knut le Grand et d'Emma de Normandie, il est roi de Danemark depuis 1035. Il se prépare à envahir l'Angleterre pour détrôner Harold lorsque celui-ci meurt inopinément. Il débarque à Sandwich le . Mort sans descendance.
Petit-fils de Guillaume le Conquérant par sa mère Adèle. À la mort d'Henri Ier, il s'empare du trône au détriment de Mathilde. Sacré le par l'archevêque de Cantorbéry Guillaume de Corbeil. La guerre civile qui l'oppose à Mathilde, connue sous le nom d'« Anarchie », s'éternise pendant son règne et ne s'achève que lorsqu'il reconnaît comme héritier Henri, le fils de Mathilde, au traité de Wallingford en 1153.
Fille d'Henri Ier et de Mathilde d'Écosse. Évincée de la succession au trône à la mort de son père par son cousin Étienne de Blois, elle lutte au cours de l'Anarchie pour défendre ses droits. Elle fait prisonnier Étienne pendant la bataille de Lincoln et prend le titre de domina Anglorum (« Dame des Anglais ») le , sans pour autant être sacrée. La déroute de Winchester le la force finalement à libérer Étienne.
De retour en Angleterre en , il fait son entrée à Londres le . Ses victoires sur les Lancastriens à Barnet () et Tewkesbury () lui permettent de reprendre définitivement le pouvoir.
Fils aîné d'Édouard IV et d'Élisabeth Woodville. La régence est assurée par son oncle, le duc de Gloucester. Jamais sacré, il est déposé par le Parlement après moins de deux mois de règne sous prétexte d'illégitimité. Incarcéré à la Tour de Londres avec son frère cadet Richard de Shrewsbury, les deux princes disparaissent peu de temps après.
Deuxième fils d'Henri VII et d'Élisabeth d'York. Sacré le par l'archevêque de Cantorbéry William Warham. Resté célèbre pour ses six épouses, ainsi que pour avoir proclamé l'indépendance de l'Église d'Angleterre, dont il devient le chef.
Descendante d'Henri VII par sa fille cadette Marie, elle est choisie comme héritière par Édouard VI afin d'empêcher l'avènement de sa sœur catholique Marie. Proclamée reine quatre jours après la mort d'Édouard, elle est déposée par le Parlement neuf jours plus tard et exécutée au terme de son procès pour haute trahison.
Deuxième fille d'Henri VIII, par sa deuxième épouse Anne Boleyn. Sacrée le par l'évêque de Carlisle Owen Oglethorpe. Morte sans descendance, et sans avoir jamais été mariée, d'où son surnom de « Reine vierge ».
Arrière-petit-fils de Marguerite Tudor (fille aînée d'Henri VII), fils de Marie Stuart, il est roi d'Écosse depuis 1567 sous le nom de Jacques VI. Sacré le par l'archevêque de Cantorbéry John Whitgift. Adopte le titre de « roi de Grande-Bretagne » en 1604[3], mais les deux royaumes restent des entités distinctes.
Deuxième fils de Charles Ier et d'Henriette-Marie de France. Sacré le par l'archevêque de Cantorbéry William Sancroft. Chassé par la Glorieuse Révolution, il tente de fuir l'Angleterre le et y parvient le 23. Le Parlement considère sa première tentative de fuite comme une abdication de facto.
Époux de Marie II et petit-fils de Charles Ier par sa mère Marie. Il est sacré avec son épouse le par l'évêque de Londres Henry Compton. Il règne seul après la mort de sa femme, ne se remarie pas et meurt sans descendance.