Elle écrit depuis son enfance. Au lycée, elle fonde et édite le fanzineMathom de la Houston Science Fiction Society[1]. Elle commence également à échanger des lettres avec d'autres lecteurs et auteurs, dont l'écrivain de fiction spéculative Harlan Ellison[2].
Lisa Tuttle est très tôt attirée par le domaine du fandom de science-fiction puis qu'elle fonde un fanzine au lycée et publie la plupart de ses premiers écrits dans divers fanzines[1].
Alors qu'elle est étudiante, Lisa Tuttle publie sa première nouvelle, L'Inconnue dans la maison (Stranger In The House), dans l'anthologie Clarion II de 1972[1].
Après avoir été active au sein de la Houston Science Fiction Society, une fois son diplôme obtenu, elle s'installe à Austin et devient membre de la communauté texane de la science-fiction ainsi que journaliste pour le journal Austin American-Statesman[1]. Parallèlement, elle continue à écrire des nouvelles et travaille sur un roman[2].
En 1981, Lisa Tuttle développe le roman court Les Tempêtes de Port-du-Vent pour en faire un roman, Elle qui chevauche les tempêtes (Windhaven), qui sera son tout premier[1].
Un an plus tard, elle refuse le prix Nebula de la meilleure nouvelle courte 1981 pour sa nouvelle La Flûte d'os (The Bone Flute) afin de protester contre le fait qu'un autre candidat avait activement fait campagne pour obtenir le prix. Elle est toujours en 2023 la seule personne à avoir renoncé à cette récompense[1].
Plus récemment, Lisa Tuttle publie la série de polarsparanormauxJesperson and Lane, comprenant The Curious Affair of the Somnambulist and the Psychic Thief (2016), puis The Curious Affair of the Witch at Wayside Cross (2017), et enfin le dernier livre de la série, The Curious Affair of the Missing Mummies (2023)[1].
Plus récemment, elle publie le recueil de nouvelles The Dead Hours of Night, nommé pour le prix Bram-Stoker 2021[1].
Son dernier recueil de nouvelles est Riding The Nightmare, publié par Valancourt Books en juin 2023[1].
Romans jeunesse
Lisa Tuttle écrit aussi des romans pour la jeunesse, notamment Catwitch en collaboration avec l'illustratrice Una Woodruff (1983), Panther in Argyll (1996) et Love-on-Line (1998)[1].
Autres ouvrages
Lisa Tuttle écrit également des ouvrages non romanesques, notamment l'Encyclopedia of Feminism en 1986 et Writing Fantasy and Science Fiction en 2002[1].
Édition
En tant qu'éditrice, elle compile plusieurs anthologies, dont Skin of the Soul: New Horror Stories by Women en 1990 et Crossing the Border: Tales of Erotic Ambiguity en 1998[1].
Journalisme
Elle travaille un temps comme journaliste aux États-Unis. Après avoir obtenu son diplôme d'études supérieures et avoir réalisé un travail de garde de maison pour l'écrivain Harlan Ellison, elle déménage à Austin. Elle réalise quelques emplois alimentaires et décroche finalement un poste au journal Austin American-Statesman. Le rédacteur en chef qui l'embauche est féru de science-fiction et stupéfait de voir Harlan Ellison répertorié comme référence sur le CV de Lisa Tuttle. Elle gravit les échelons, du pôle dactylographie à une chronique quotidienne en tant que première critique télévisée du journal[2].
Elle travaille aussi en tant que journaliste en Grande-Bretagne. Elle collabore notamment avec le Times[7].
Collaboration
Elle contribue à la série Dolphin Diaries de Ben M. Baglio entre 2000 et 2002[1].
Œuvres
Lisa Tuttle écrit sous différents pseudonymes, par exemple celui de Maria Palmer[1],[7].
Son œuvre, relativement peu traduite en français (sont disponibles les recueils de nouvelles Le Nid, Sur les ailes du cauchemar, Ainsi naissent les fantômes et Les Chambres inquiètes ainsi que les romans Elle qui chevauche les tempêtes, Le Couteau sacrificiel, Gabriel, Futurs perdus et Compagnon de nuit), est pourtant considérée par un spécialiste du genre, Alain Dorémieux, comme une des plus importantes depuis Richard Matheson.
Lisa Tuttle a influencé beaucoup d'auteurs, dont la nouvelliste fantastique française Mélanie Fazi[8].
La bibliothèque de l'Université A&M du Texas possède une collection Lisa Tuttle composé de livres, de manuscrits, d'épreuves et de magazines retraçant la carrière de l'écrivaine. La collection provient de dons de l'autrice réalisés en 2015, 2017 et 2018. Elle est encore en cours d'élaboration et sera complétée par Lisa Tuttle au fur et à mesure[1].
Féminisme
Son œuvre, qu'il s'agisse de fiction ou de non-fiction, est connue pour l'importance qu'elle accorde aux personnages féminins forts et aux questions de genre[1].
Lors de ses débuts, durant la création du Turkey City Writer's Workshop à Austin, elle côtoie peu de femmes : « Des instantanés des années 70 montrent une petite silhouette immobile avec un visage jeune et d'énormes lunettes entourée d'hommes imposants » écrit Amy Gentry en septembre 2023 dans un article du magazine Texas HighWays[2].
En 1986, Lisa Tuttle écrit l'Encyclopedia of Feminism. Mais malgré ses convictions féministes, « elle ne dit jamais au lecteur quoi penser, nous permettant plutôt de ressentir le patriarcat envahir la vie et le corps des femmes à un niveau viscéral » écrit encore Amy Gentry[2].
Lisa Tuttle écrit aussi sur le sujet du plaisir féminin. Dans ses romans, les femmes sont libres de vivre leurs désirs. En revanche, les conséquences de cette liberté sont souvent néfastes. Dans son roman Le Couteau sacrificiel (Familiar Spirit) paru en 1983, une femme esseulée vit une relation sexuelle intense avec une entité maléfique qui à la fois la satisfait et l'asservit. Dans Compagnon de nuit (The Pillow Friend) paru en 1996, le personnage réalise des fantasmes qui finissent par se transformer en cauchemars. « Et pourtant, ces histoires ne se lisent jamais comme des contes moraux : elles sont motivées par une curiosité mélancolique, avec une touche de cruauté » analyse Amy Gentry[2].