Après son accession à l'indépendance, des troubles politiques internes et des tensions entre communautés apparaissent rapidement menant à des affrontements entre civils et entre groupes paramilitaires (comme l'EOKA et le TMT, l'organisation de défense turque), la séparation géographique se durcit en durant la « semaine noire » qui engendre 20 000 déplacés. Le , après l'échec de toutes les tentatives de rétablissement de la paix dans l'île, les représentants du Royaume-Uni et de Chypre pressent le Conseil de sécurité de réagir. Le , le Conseil de sécurité adopte à l'unanimité la résolution 186, aux termes de laquelle il recommande la création de la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP). Le , un contingent de 2 500 hommes est déployé sur l'île[2].
Le nom de ligne verte, outre le milieu naturel surplombant majoritairement la zone, vient également du tracé au crayon vert qu’un général anglais, responsable de la mission d’interposition en 1964, avait dessiné sur une carte de l’île. Les Turcs l'ont également baptisée « ligne Attila », du nom du commandant des forces d’occupation turques, Attila Sav[3]. La zone s'étend sur 180 km de la partie occidentale près de Kato Pyrgos, à la partie orientale juste au sud de Famagouste. Elle traverse le centre de la vieille ville de Nicosie, séparant la ville en sections du nord au sud. Il y a aussi une zone tampon autour de l'enclave de Kókkina dans l'Ouest de l'île. La largeur de la zone varie de 3,3 mètres dans le centre de Nicosie, à 7,4 km au village d’Athiénou. La superficie de la zone tampon est de 346 km2, soit 3,74 % de la surface de l'île.
La force de l'ONU à Chypre effectue des patrouilles dans la zone tampon. Les forces armées turques ont construit un mur du côté nord de la zone ; principalement constitué de fils barbelés, de segments en béton, de tours de guet, de fossés anti-chars et parfois de champs de mines[4].
À partir du , les Chypriotes turcs ont le droit de passer la Ligne verte pour quelques heures seulement[5],[6].
Administration
La zone tampon est le foyer de plus de 10 000 personnes et certains villages sont situés à l'intérieur de la zone de cessez-le-feu. Cependant, en dehors de cette zone, les communautés peuvent vivre en bonne intelligence. Ainsi, le village de Pýla qui se trouve en « zone grecque », à l'ouest de la base militaire britannique de Dhekelia, est par exemple, le seul à Chypre où Grecs et Turcs vivent encore côte à côte.
L'ensemble de la zone est administrée par des forces militaires internationales sous mandat de l'ONU ; trois secteurs ont été définis : le secteur 1 (côte occidentale) est sous responsabilité argentine, le secteur 2 (centre de l'île), sous responsabilité britannique et le secteur 3 (côte orientale), sous responsabilité conjointe hongroise et slovaque[7].
L'article 2, paragraphe 1 du Protocole no 10 du traité d'adhésion de Chypre[8] autorise le Conseil européen à déterminer dans quelle mesure les dispositions de la législation de l'UE sont applicables dans la zone tampon[9].
Notes et références
↑Le territoire de la République de Chypre comprenant de jure la totalité de l'île.
↑Règlement 866/2004 du Conseil concernant un régime en application de l'article 2 du protocole n° 10 de l’acte d’adhésion de 2003, 32004R0866, adopté le 29 avril 2004, JO du 30 avril 2004, p. 128-143, entré en vigueur le 1er mai 2004 [consulter en ligne, notice bibliographique] .