Le Lido (ou Lido de Paris) est un ancien cabaretparisien, désormais théâtre (sous le nom de Théâtre du Lido) situé 116 bis avenue des Champs-Élysées (8e). Ouvert en 1946 par Joseph et Louis Clerico, le lieu est célèbre pour ses spectacles dans lesquels se produisent danseurs, chanteurs et artistes divers.
En 2022, le lieu se réinvente, se rebaptise Lido2 et propose des attractions immersives et des comédies musicales[1].
Histoire
Un premier Lido : une piscine à spectacle
Situé à l'origine, avant la Seconde Guerre mondiale, 78 avenue des Champs-Élysées, le Lido, fondé en 1928, à l'initiative de l'industriel Francisque Chaux (1851-1949), est un lieu de divertissements, de spectacles aquatiques et de baignades des classes sociales favorisées. La décoration signée René Berger, est inspirée par Venise et sa célèbre plage du Lido et qui a connu une grande vogue à la Belle Époque sous le nom de « La Plage de Paris »[2].
De la salle de spectacle au cabaret
En 1933, à la suite d'une liquidation judiciaire, l'établissement ferme. En 1936, Léon Volterra en prend la direction et remplace la piscine par une salle de spectacle.
D'origine italienne, Joseph et Louis Clerico rachètent le Lido à Léon Volterra en 1946. Ils le transforment entièrement et inaugurent la nouvelle salle de spectacle le avec une première revue intitulée Sans rimes ni raison. Avec la collaboration de Pierre-Louis Guérin puis de René Fraday, le Lido développe la formule « dîner-spectacle ». Le Lido, métamorphosé, attire le Tout-Paris.
En 1948, Margaret Kelly dite « Miss Bluebell » et sa compagnie de danse, les « Bluebell Girls », rejoignent les loges du Lido.
En 1955, les frères Clerico inaugurent une franchise au Stardust de Las Vegas, qui propose des spectacles jusqu'en 1992.
Une nouvelle adresse
Le succès du Lido conduit ses exploitants à ouvrir une nouvelle salle de spectacles et à s’agrandir en 1977 sous la direction de Jean-Robert Boudre[3] plus haut sur les Champs-Élysées dans l’immeuble Normandie, au 116 bis, sur plus de 6 000 m2 de surface. Une salle panoramique sans poutres sur deux niveaux de 1 150 places est créée par les architectes italiens Giorgio Vecchia et Franco Bartoccini. Un ascenseur permet au parterre, où sont assis 300 convives pendant le dîner, de s’enfoncer de 80 cm dans le sol pour assurer une bonne visibilité.
27 revues ont été créées depuis 1946, la revue Paris Merveilles a été lancée le , elle est jouée tous les soirs de la semaine.
L'établissement est normalement ouvert 365 jours par an et propose deux spectacles par soir.
En 2006, le groupe Sodexo entre au capital du Lido. En 2009, Sodexo devient actionnaire à 100 % après le retrait définitif des Clérico. Nathalie Szabo-Bellon, fille du fondateur de Sodexo, et directrice générale de Sodexo Prestige, devient alors la présidente du cabaret[4].
Début 2022, Accor rachète le cabaret à Sodexo[5]. Le nouvel actionnaire annonce en mai la transformation du cabaret en une salle destinée à la comédie musicale dont la direction a été confiée à Jean-Luc Choplin[6], et annonce la suppression de 157 emplois sur 184[7]. Le plan social est homologué le 3 août et officialise finalement la suppression de 151 postes après des négociations pour sauver six emplois[8].
Le , le Lido présente son dernier dîner-spectacle et baisse le rideau sur sa 27e revue, Paris Merveilles[9].
En septembre 2022, le Lido de Paris opère sa transformation et se réinvente en Lido2. Une nouvelle programmation inédite et créative est proposée deux fois par an, dans une salle métamorphosée. Le 1er décembre 2022, cette mythique salle des Champs-Élysées rouvre avec une nouvelle production, Cabaret[10], mise en scène par Robert Carsen[11]. C'est la première fois que cette comédie musicale culte est donnée à Paris dans sa version originale en anglais surtitré[12].
Paris Merveilles est la 27e et dernière revue en date du Lido. La première a eu lieu le [14]. Ce spectacle conçu et mis en scène par Franco Dragone a requis quatre mois de fermeture[15] et de travaux pour transformer la salle et accueillir la nouvelle machinerie. Les décors sont signés Jean Rabasse, les costumes ont été créés par le styliste Nicolas Vaudelet à l’atelier Dragone de La Louvière (Belgique)[16]. Les musiques sont signées d'Yvan Cassar, sur des textes de Saule[17], les chorégraphies sont de Benoit Swan Pouffer.
Margaret Kelly, surnommée « Miss Bluebell » en raison de la couleur de ses yeux, fonde en 1932, la troupe des Bluebell Girls, qui rejoint le Lido en 1948.
Ces danseuses ont toutes reçu une formation de danse classique mais, sont considérées comme trop grandes pour une troupe de ballet. La taille minimum requise pour être une Bluebell Girl est de 1,75 m.
La hiérarchie des Bluebell girls dans la revue Paris Merveilles est la suivante :
les Bluebell Girls sont les danseuses qui ne sont pas seins nus ;
les Belles sont les danseuses seins nus ;
les Sublimes sont les solistes ;
les Boys.
Chaque ligne est dirigée par un capitaine.
Le ballet des Bluebell Girls est dirigé par Miss Bluebell jusqu'en 1986, puis son assistant Pierre Rambert reprend la direction du ballet pendant 28 ans jusqu'en 2014. Jane Sansby est la maîtresse de ballet jusqu’en 2022 et la transformation du cabaret en salle de spectacles.