Les Hommes du président est l'un des nombreux films au cinéma racontant les péripéties d'un journalisme d'enquête, toujours cité comme une référence un demi-siècle plus tard[2].
Synopsis
En , cinq personnes entrent par effraction dans le quartier général du Parti démocrate, situé dans l'immeuble du Watergate à Washington. Un gardien de la sécurité découvre une porte déverrouillée, refermée avec du ruban adhésif. La police, prévenue, se rend sur les lieux et arrête les cambrioleurs.
Woodward et Carl Bernstein, autre journaliste du Post qui s'intéresse également à cette histoire, s'associent pour enquêter sur cette affaire. Grâce à plusieurs témoignages de personnalités plus ou moins impliquées dans le scandale, ils vont remonter jusqu'aux plus hautes sphères de la politique, dont le président Nixon. Guidés dans leurs investigations par un informateur anonyme, surnommé par leur chef d'édition « Gorge profonde », ils contrecarrent les manipulations et falsifications du pouvoir, provoquant par leurs articles l'ouverture d'une enquête sénatoriale indépendante, qui a pour conséquence la condamnation des responsables et la démission du président des États-Unis.
Robert Redford achète lui-même les droits du livre de Bob Woodward et Carl Bernstein en 1974, dans le but de produire un film sur cette histoire. Warner Bros. accepte de financer le projet à condition qu'il soit porté par une grande tête d'affiche[3].
Le poste de réalisateur a été proposé au Britannique John Schlesinger, qui a refusé en expliquant que le film devait être mis en scène par un américain[3].
Attribution des rôles
Hal Holbrook a été choisi pour incarner « Gorge profonde » par Bob Woodward lui-même qui l'a vu en photo et lui a trouvé des ressemblances avec le véritable « Gorge profonde »[4].
Frank Wills, le gardien de sécurité qui a découvert la serrure crochetée à l'hôtel Watergate, joue son propre rôle dans le film.
Au cours d'une conférence de presse en 2005, Robert Redford a déclaré que le tournage n'avait pas pu se faire dans la véritable salle de presse du Washington Post parce que plusieurs des employés étaient incapables d'être naturels devant la caméra. La salle a été refaite aux Warner Bros. Studios de Burbank à Los Angeles, ce qui a coûté 450 000 $[3].
Pendant le tournage à Washington, Robert Redford a loué une chambre à l'hôtel Watergate[4].
Box office
Le film génère 70 600 000 $ de recettes (4e film le plus rentable de l'année 1976 aux USA), attirant près de 33 millions de curieux dans les salles obscures[7].
La propriétaire du Post, Katharine Graham, d'abord réticente vis-à-vis de la réalisation de ce film, a ensuite changé d'idée et a envoyé une lettre de louange à Robert Redford, acteur et coproducteur.
C'est le premier film que Jimmy Carter a regardé pendant son mandat présidentiel.
Le numéro de téléphone de la Maison-Blanche que Redford signale au téléphone est bien celui de la Maison-Blanche: 456-1414.
Dans le film, lorsque Kenneth Dahlberg déclare à Bob Woodward au téléphone que la femme de son voisin vient d'être enlevée, il ne mentait pas. Le , Virginie Piper, femme d'un important homme d'affaires du Minnesota, avait été kidnappée à son domicile de Minneapolis. Elle fut libérée deux jours plus tard contre une rançon de 1 000 000 $.
Le , Mark Felt a reconnu publiquement pour la première fois qu'il était bien Deep Throat (Gorge profonde), l'indicateur de Bob Woodward. Au moment où le scandale du Watergate a éclaté, il était directeur adjoint au FBI.
La version originale du film dure 2 h 12. La version française a été amputée de 9 minutes. Toutefois la plupart des scènes coupées n'ôtent rien à la compréhension de l'enquête des deux journalistes.
Contrairement au livre, le film ne couvre que les sept premiers mois de l'affaire du Watergate, à partir de l'effraction jusqu'à la réinvestiture de Nixon le . La suite des événements est lisible à l'écran à la fin du film, mais ne respecte pas totalement l'ordre chronologique, concluant par la démission de Nixon. Le livre, publié en 1974, paraît avant ce dernier acte.
Ce film sert de large base à l'action de La Classe américaine (ou Le Grand Détournement), l'enquête sur les derniers mots de « l'homme le plus classe du monde », George Abitbol, étant menée par Redford et Hoffman, via des extraits de ce film.
↑Le titre original All the President's Men (Tous les hommes du président) est une allusion à une célèbre comptine enfantine en anglais All the King's Men (Tous les hommes du roi).
↑Article de Caroline Brenière sur RTL le 29/01/2016 [1]