Sur le plan historique et culturel, Lembeye fait partie de la province du Béarn, qui fut également un État et qui présente une unité historique et culturelle à laquelle s’oppose une diversité frappante de paysages au relief tourmenté[6].
La commune est drainée par le Léez, le Petit Lées, le ruisseau du Boscq et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 8 km de longueur totale[8],[Carte 1].
Le Léez (56 km) prend sa source dans la commune de Gardères, s'écoule du sud vers le nord et longe le territoire communal dans sa partie ouest, constituant la limite communale avec Simacourbe. Il se jette dans l'Adour à Barcelonne-du-Gers, après avoir traversé 31 communes[9].
Le Petit Lées, d'une longueur totale de 11,6 km, prend sa source dans la commune de Momy et s'écoule du sud vers le nord. Il traverse la commune et se jette dans le Léez à Os-Marsillon, après avoir traversé 5 communes[10].
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[11]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[12].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 3]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[11]
Moyenne annuelle de température : 12,7 °C
Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 1,6 j
Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 5,6 j
Nombre de jours de précipitation en janvier : 11,5 j
Nombre de jours de précipitation en juillet : 8 j
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[14] complétée par des études régionales[15] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1972 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques[16]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Statistiques 1981-2010 et records LEMBEYE (64) - alt : 310 m 43° 27′ 00″ N, 0° 06′ 30″ O Records établis sur la période du 01-11-1972 au 04-01-2022
Le coteau de Lembeye regroupe la quasi-totalité des pelouses sèches du Nord-Est des Pyrénées-Atlantiques réparties sur une dizaine de communes du territoire du Vic-Bilh. Ces sols pentus et très secs accueillent des espèces spécifiques, souvent d'affinités méditerranéennes. On y rencontre un grand nombre d'orchidées sauvages et d'insectes. Ces milieux d'une valeur patrimoniale exceptionnelle font l'objet depuis 1997 d'une gestion conservatoire et d'une valorisation mises en œuvre par le conservatoire d'espaces naturels d'Aquitaine[20] en partenariat avec la communauté de communes de Lembeye. Plusieurs itinéraires permettent de découvrir ces richesses, notamment à l'occasion des journées Aquitaine nature[21] organisées chaque année par la région Nouvelle-Aquitaine. Ce site est inscrit au réseau Natura 2000 Coteaux de Castetpugon, de Cadillon et de Lembeye et fait l'objet d'un document d'objectifs animé par le CEN Aquitaine.
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Une ZNIEFF de type 2[Note 6] est recensée sur la commune[25],[Carte 3] :
les « coteaux calcaires du Béarn » (461,36 ha), couvrant 20 communes du département[26].
Urbanisme
Typologie
Au , Lembeye est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[27].
Elle est située hors unité urbaine[2]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Pau, dont elle est une commune de la couronne[Note 7],[2]. Cette aire, qui regroupe 227 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[28],[29].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (60,3 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (65 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones agricoles hétérogènes (33,4 %), forêts (24,7 %), terres arables (18,5 %), zones urbanisées (11,9 %), prairies (8,5 %), eaux continentales[Note 8] (3 %)[30].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 4].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par ruissellement et coulée de boue et par une crue torrentielle ou à montée rapide de cours d'eau, notamment le Léez et le Petit Lées. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 2009 et 2018[34],[32].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines (hors mines)[35]. Afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, un inventaire national permet de localiser les éventuelles cavités souterraines sur la commune[36].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[37]. 88,8 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (59 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national)[Carte 5]. Depuis le , en application de la loi ELAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 9],[38].
Toponymie
Le toponyme Lembeye apparaît sous les formes
Lembeye et Enbeye (XIe – XIVe siècle[39], Anciens Fors),
Invidia (1286[31], registres de Bordeaux[40]),
Lambeya (1318[31], titres de Béarn[41]),
Lambeye (1367[31], notaires de Lucq[42]),
Lembege (1402[31], censier de Béarn[43]),
La vegarie de Lambege, Lembeya et Nostre-Dame de Lembeye (respectivement 1538[31], 1542[31] et 1684[31], réformation de Béarn[44]).
Baradat est une ferme de la commune, citée en 1863, par le dictionnaire topographique Béarn-Pays basque[31].
Histoire
Lembeye fut la capitale politique, commerciale et religieuse du Vic-Bilh (Vicus Vetullus c'est-à-dire : le vieux pays, la vieille contrée). Un consensus s'est dégagé sur l'étymologie du nom, pour en faire un « lieu bien situé qui suscite l'envie ». Mentionnée en 1286 sous le nom latin d'Invidia par Gaston VII, de nombreux dictons jouent sur le mot l'enveja qui signifie « l'envie » en béarnais ; Lembeye est la transcription française de la prononciation béarnaise.
Il s'agit d'une bastide apparue dès le XIe siècle, qui était directement sous les ordres du vicomte. Plus tard vint s'adjoindre un abbé laïc qui était le baron de Samsons. Au XVIIe siècle, Lembeye était la 6e ville du Béarn. Ce bourg eut à souffrir à plusieurs reprises de troubles et invasions, mais ce sont les troubles religieux qui vont le plus lui nuire. Cité protestante, Lembeye est ravagée en 1569 ; pillée et brûlée en partie par les troupes de Terride, capitaine de Catherine de Médicis, à la tête de l'armée catholique française, ce qui entraîna la décadence de la cité.
Paul Raymond[31] note qu'il y avait à Lembeye un couvent de récollets, fondé en 1676, et un hôpital dépendant de l'abbaye de Sainte-Christine (Espagne).
le syndicat intercommunal d’alimentation en eau potable (SIAEP) du Vic-Bilh Montanérès.
Lembeye accueille le siège de la communauté de communes du canton de Lembeye en Vic-Bilh, ainsi que ceux du SIVU de la voirie du canton de Lembeye, du syndicat intercommunal d’alimentation en eau potable (SIAEP) du Vic-Bilh Montanérès et du syndicat mixte du tourisme des cantons de Lembeye et Garlin.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[49]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[50].
Les vestiges d'un ensemble fortifié[53] datant partiellement de la fin du XIIIe siècle et ayant rassemblé un ouvrage d'entrée, un fossé, une église, une maison, une motte et une enceinte, témoignent du passé ancien de la commune.
Place du Marché se dresse, outre une croix monumentale[56] érigée en 1773, un ancien couvent[57], maison de récollets, fondé en 1666. Ce couvent possède un calice[58] inscrit à l'inventaire général du patrimoine culturel. On trouve sur cette même place les vestiges d'une halle[59] datant de 1542. La mairie[60], ouverte vers 1852, s'y dresse également.
La commune présente un ensemble de maisons[61] des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. L'une d'elles, située rue du Bourg, possède du mobilier[62] (lambris de revêtement, deux buffets et une fontaine de dévotion) inventorié par les monuments historiques.
L'église Notre-Dame-de-l'Assomption ou de l'Assomption-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie[63] date partiellement du XVe siècle. Elle recèle du mobilier[64], des tableaux[65], des statues[66], treize verrières[67] et des objets[68] inscrits à l'inventaire général du patrimoine culturel.
Équipements
Éducation
La commune dispose d'une école élémentaire et d'un collège (collège du Vic-Bilh).
Sports et équipements sportifs
L'association sportive, l'Étoile sportive de Lembeye en Vic-Bilh, regroupe quatre disciplines sportives qui sont le rugby à XV, le basket-ball, la pelote basque et le cyclisme. La section rugby évolue en Fédérale 3, au sein du comité du Béarn (secteur Sud-Ouest).
↑Les distances sont mesurées entre chefs-lieux de communes par la voie routière et évaluées à l'aide d'un calculateur d'itinéraires.
↑Les distances sont mesurées entre chefs-lieux de communes à vol d'oiseau.
↑Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[13].
↑L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
↑Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[22].
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOIhttps://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
↑[22][23] Ministère de la Culture, base Mérimée - Notices sur l'église de l'Assomption-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie
↑[24][25][26][27][28][29][30] Ministère de la Culture, base Palissy - Notices sur le mobilier de l'église de l'Assomption-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie
↑[31][32] Ministère de la Culture, base Palissy - Notices sur les tableaux de l'église de l'Assomption-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie
↑[33][34] Ministère de la Culture, base Palissy - Notices sur les statues de l'église de l'Assomption-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie