Le roman, déjà lauréat du prix Médicis, remporte également en le prix Goncourt, qui n'hésite pas cette année-là à affirmer « son choix souverain » au premier tour de scrutin par six voix contre quatre à La Souille de Franz-Olivier Giesbert malgré la reconnaissance par un prix aussi concurrent[1]. Il reçoit également le prix Goncourt des lycéens.
Résumé
Charlotte, une femme d'origine française émigrée en Sibérie avec sa mère entre les deux guerres, raconte à son petit-fils Aliocha le Paris et la France de son enfance, où elle a grandi. Peu à peu, celui-ci s'imprègne de culture française à travers la langue et les récits de sa grand-mère. Cette France devient pour lui une véritable Atlantide, tel par exemple le bistro Au ratafia de Neuilly où ledit ratafia est servi dans des coquilles d'argent, etc. Cette double sensibilité franco-russe, îlot d'altérité au-dedans de lui, lui pèsera (ses camarades russes perçoivent et sanctionnent cette différence) puis l'enrichira, l'élèvera et le poussera vers la France.
Ce roman d'un Russe francophone n'est pas seulement l'histoire de sa relation avec la France, mais aussi une vaste fresque tragique de la vie des populations à travers les immenses plaines de Sibérie sous l'ère soviétique. Famines, viols, conditions de vie extrêmes, misère, mais aussi chaleur des relations humaines, premières amours, joie et espérance s'entremêlent.