Vassilis Alexakis (en grec moderne : Βασίλης Αλεξάκης, Vasílis Alexákis), né le à Athènes[1],[2] et mort le dans cette même ville[3],[4], est un écrivain franco-grec[5], auteur d'une importante œuvre romanesque. Il écrit à la fois en français et en grec, sa langue maternelle.
Biographie
À l'âge de 17 ans, Vassilis Alexakis reçoit une bourse et emménage à Lille pour étudier le journalisme. La bourse étant insuffisante, il doit travailler à la plonge dans un restaurant. Après ses études de trois ans, il rentre en Grèce pour cause de service militaire mais revient s'installer à Paris en 1968 après le coup d'État militaire d'avril 1967.
Bien que fréquemment présenté dans la presse comme un écrivain franco-grec[4],[7], Vassilis Alexakis déclare ne jamais avoir entrepris de démarche pour obtenir la nationalité française, se considérant comme un « écrivain grec francophone »[8],[9].
Écriture
Son œuvre, partagée entre deux cultures, est empreinte d'une tendre ironie et nous fait pénétrer au cœur de l'histoire intime et universelle. Au sujet de l'usage de ses deux langues dans son œuvre, Vassilis Alexakis fait remarquer qu'« il y a d'abord eu la période française. J'ai écrit en français les trois premiers romans, où le contact avec la langue est encore relativement distant. Il m'est plus facile de faire de l'humour en français, du coup ce sont des livres plus légers. Il y a, ensuite, un virage avec Talgo, le premier livre écrit en grec où je fais la preuve que ma manière d'écrire reste la même en passant d'une langue à l'autre, que je ne trahis aucune des deux langues et qu'aucune ne me trahit »[10].
Dans la logique de sa revendication d'une double culture, il s'est opposé récemment aux restrictions qui touchent l'immigration en France : « L'identité française est le produit d'un dialogue avec le monde qui a commencé il y a bien longtemps, bien avant la naissance de la France et qui est aussi ancien que le mot dialogue lui-même. L'attachement que j'ai pu avoir pour ce pays quand j'étais adolescent était dû en partie à des étrangers, ou tout au moins à des Français d'origine étrangère, à Van Gogh et à Salvador Dali, à Kopa et à Piantoni, à Beckett et à Ionesco. [...] Dans un pays où le tiers de la population est issu de l'immigration, faire obstacle à l'arrivée de nouveaux étrangers est une façon de mettre en péril plutôt que de sauvegarder l'identité française »[11].
↑Certaines sources indiquent Santorin comme lieu de naissance. Dans Je t'oublierai tous les jours, l'auteur s'explique à ce sujet : « Quand on me demande où je suis né, comme le fait le journaliste de Libération, je réponds parfois – c'est ce que je lui ai dit – "à Santorin". C'est un petit mensonge que justifie cependant une vérité. Les trois mois d'été que nous passions tous les ans sur cette île jusqu'au séisme de 1956 ont laissé une empreinte bien plus durable dans mon esprit que notre vie à Callithéa. J'avais douze ans cette année-là. Je n'ai gardé que très peu de souvenirs des étés qui ont suivi, des colonies de vacances où tu m'envoyais et où je ne restais d'habitude que trois ou quatre jours. Au fond de ma mémoire domine incontestablement le rocher de Santorin ». Vassilis Alexakis, Je t'oublierai tous les jours, Folio no 4488, éditions Gallimard, 2007, p. 162.
↑[PDF] Anthoula Rontogianni et Katerina Spiropoulou, « L’enjeu de la traduction chez Vassilis Alexakis », in La Traduction à l’épreuve de l’écriture : poétiques et expérimentations, TTR, vol. 25, no 2, 2e semestre 2012, pp. 45–71.
↑La Grèce en héritage, entretien avec Thierry Guichard, publié dans Le Matricule des anges, no 85, juillet-août 2007, pp. 18-23.