Cet article concerne la marche militaire. Pour les articles homonymes, voir Sambre-et-Meuse (homonymie).
Le Régiment de Sambre-et-Meuse est un chant patriotique français composé en 1870 par Robert Planquette et arrangé en marche militaire par François-Joseph Rauski (nl)[1]. Les paroles sont de Paul Cézano (ru) ; selon Eugène Baillet, c'est le pseudonyme de Guy de Binos, un poète parnassien[2].
Le poème patriotique a été écrit à la suite de la défaite militaire française lors de la Guerre franco-prussienne de 1870. Il évoque d'un ton martial l'armée de Sambre-et-Meuse formée à la suite de la victoire française de Fleurus en 1794 sur les Autrichiens dans ce qui est aujourd'hui la Belgique. La région où eut lieu la bataille deviendra le département de Sambre-et-Meuse, réuni à la France de 1795 à 1814.
La marche est la musique militaire française la plus jouée après La Marseillaise et le Chant du départ, et est jouée chaque année lors du défilé du 14 juillet[3].
Le Régiment de Sambre et Meuse est souvent utilisé pour les marches des écoles militaires belges à Bruxelles (KMS) et Sint-Truiden (KSOO) en raison du lien historique de ce chant avec la Belgique. Toujours dans la partie la plus méridionale des Pays-Bas, Le Régiment de Sambre et Meuse est souvent joué, en raison du lien historique de cette région avec la France, notamment lors de marches folkloriques.
Le Régiment de Sambre-et-Meuse a été la marche officielle du Royal 22e régiment de Québec jusqu'en 1935. Cette marche sera alors brièvement remplacée par « Le Royal 22e Régiment » composition d'O'Neill, puis vers 1939 par la chanson « Vive la canadienne », une adaptation du capitaine Bélanger d'une chanson folklorique traditionnelle, avec aussi un arrangement d'O'Neill[4].
Le Régiment de Sambre-et-Meuse est la marche régimentaire du 5e bataillon de mitrailleuses du Corps canadien de mitrailleuses à partir de 1934. L'unité fusionne avec le Régiment de Dorchester et Beauce en 1936 pour devenir le Régiment de la Chaudière. Le chant s'y maintient en tant qu'hymne non-officiel. À l'aube de l'embarquement vers le théâtre d'opérations européen, les paroles sont adaptées par Christophe Taschereau, officier du Régiment de la Chaudière. Le Sambre-et-Meuse est officiellement reconnu comme marche régimentaire le 24 avril 1950.
Le Régiment de Maisonneuve
La Sambre et Meuse est également la marche régimentaire du Régiment officiel de réserve (pour l’infanterie), de la ville de Montréal, Québec (Canada)[5], soit le Régiment de Maisonneuve.
Cette marche est connue aux États Unis. Elle est jouée avant des matchs de football auxquels participe l'équipe de l'Université d'État de l'Ohio et donne lieu à une chorégraphie élaborée. Elle est souvent jouée par les fanfares des lycées du même État.
Le Régiment de Sambre-et-Meuse est également utilisé pour la pièce de marche du 1er régiment d'infanterie du peloton de grenadiers de l'armée chilienne. Il est repris aussi par l'Académie de l'Armée de l'Air de Bolivie.
Le chant patriotique Min Djibalina (De nos montagnes), hymne des nationalistes algériens avant même le début de la Guerre d'Algérie (1954), reprend l'air de la marche de François-Joseph Rauski.
Le capitaine Haddock entonne les deux premiers vers du chant dans l'album Tintin au Tibet[6].
Dans Starship Troopers de Robert Heinlein, le personnage du sergent Zim entraîne ses soldats à chanter quelques « vieilleries … comme Le Régiment de Sambre-et-Meuse »[7].
Sambre et Meuse est le titre d'un livre imaginaire dans le livre de Danielle Mémoire Hiératique debout. Le refrain du chant est aussi cité[8].
1er couplet Tous ces fiers enfants de la Gaule Allaient sans trêve et sans repos Avec leur fusil sur l'épaule Courage au cœur et sac au dos. La gloire était leur nourriture Ils étaient sans pain, sans souliers La nuit, ils couchaient sur la dure Avec leur sac pour oreiller.
Refrain : Le régiment de Sambre et Meuse Marchait toujours au cri de « Liberté » Perçant la route glorieuse Qui l'a conduit à l'immortalité.
Second couplet Pour nous battre, ils étaient cent mille Et à leur tête, ils avaient des rois. Le général, vieillard débile, Faiblit pour la première fois, Voyant certaine la défaite, Il réunit tous ses soldats. Puis il fit battre la retraite Mais eux ne l'écoutèrent pas.
(Refrain)
Troisième couplet Le choc fut semblable à la foudre Ce fut un combat de géants Ivres de gloire, ivres de poudre, Pour mourir, ils serraient les rangs Le régiment, sous la mitraille Était assailli de partout Pourtant, la vivante muraille Impassible, tenait debout
Quatrième couplet Le nombre eut raison du courage Un soldat restait le dernier Il se défendit avec rage Mais bientôt fut fait prisonnier En voyant ce héros farouche L'ennemi pleura sur son sort Le héros prit une cartouche Jura puis se donna la mort
Le Régiment de Sambre et Meuse Reçut la mort au cri de «Liberté» Mais son histoire glorieuse Lui donne droit à l'immortalité.
1er couplet
En pensant aux exploits des ancêtres À nos grognards, à nos poilus (Poilus) Le Canada tout entier peut-être Veut que nous prouvions nos vertus. Mais nous partirons du pied gauche, Vers le devoir qui nous attend, Et si la mitraille nous fauche, Nous lui répondrons en chantant:
Refrain Le Régiment de la Chaudière Marche toujours au cri de liberté Cherchant la route d'une âme fière. Qui conduira à l'immortalité
2e couplet En marchant dans chaque colonie, Où l'on chante ce beau refrain C'est comme un écho de la Patrie Qui nous suit le long du chemin. Le soir sous un rayon de lune, Un Canadien rêvant d'amour Le siffle en pensant à sa brune Pour laquelle il compte les jours.
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