Le Croisty signifie en breton « maison de la croix » de croaz, croix, et ti, maison. La localité doit son nom au fait qu'elle fut le siège d'une commanderie de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem[2].
Géographie
Localisation
Le Croisty est une commune rurale du centre Bretagne. Elle appartient par ses traditions au Pays Pourlet et à la Basse-Bretagne. Le bourg se situe à vol d'oiseau à 30 km à l'Ouest de Pontivy, 35 km au nord de Lorient et 64 km au nord-ouest de Vannes.
L'Aër, également appelée Rivière du Pont Rouge du nom d'un pont franchissant le cours d'eau entre Priziac et Le Croisty, arrose la commune et sert de limite naturelle avec les communes limitrophes de Saint-Tugdual au nord et de Priziac à l'ouest. La colline de Mané Garhénec culmine à 255 mètres et constitue le point le plus élevé de la commune. Le point le plus bas de la commune, 123 mètres d'altitude, est situé au lieu-dit moulin du Pont Tournant, au fond de la vallée de l'Aër.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation[4]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Monts d'Arrée », avec des hivers froids, peu de chaleurs et de fortes pluies[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 096 mm, avec 16,3 jours de précipitations en janvier et 8,2 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Lanvénégen à 15 km à vol d'oiseau[6], est de 12,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 215,0 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Urbanisme
Typologie
Au , Le Croisty est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle est située hors unité urbaine[11] et hors attraction des villes[12],[13].
La commune compte 57 écarts. Le Bourg constitue l'agglomération principale. La plupart des écarts sont de simples hameaux constitués de deux ou trois maisons mais d'autres sont plus importants comme le village de Cornhospital.
Liste des lieux-dits
Croisty (le)
Beauregard
Bresselien
Buguedo (le)
Coëtmilin
Cornhospital
Cosquero (le)
Croix Verte (la)
Derhan
Gaherine
Garenne (la)
Garhennec
Goashuen
Guernevé Montfort
Guernodic
Ker Louiser
Ker Marcel
Ker Quéré
Kerantoine
Kerbaniel
Kerbaucour
Kerbédic
Kerbic er Bail
Kerbic er Moteneg
Kerbonalec
Kerbris
Kerchochen
Kergoff
Kergroix
Kerharff
Kerjaffré
Kermellec
Kermeur
Keroulé
Kertrouboul
Kervégo
Losté
Montdésir
Moulin de l'Aër
Moulin du Pont Tournant
Moulin du Temple
Moulin Neuf
Mousterien
Moustoir Podo (le)
Mursel
Penvern
Plohair
Pont Rouge (le)
Pont Tournant (le)
Puric
Quatre Vents (les)
Rossignol
Rozellic
Saint Patern
Soleil (le)
Stonnec
Ty Nehué
Villeneuve la Carrière
Habitat
La commune a conservé une partie de son habitat ancien, notamment dans le Bourg. L'habitat traditionnel est en pierre de taille et utilise comme matériau le granite.
Maison du bourg avec linteau de porte mouluré.
Maison du bourg avec linteau de porte orné d'une accolade.
Maison de Cornhospital datée de 1748 (date sur linteau de porte).
Louis Rosenzweig écrit en 1863 qu'un moulin situé à 2 km environ de la chapelle du Croisty se nomme moulin du Temple et que les paysans de toute cette portion du pays appellent encore la terre Dour-Templ ("Terre de Templiers")[17].
Révolution française
La trève de Le Croisty fut totalement incluse dans la commune de Saint-Tugdual lors de la Révolution française.
Le XIXe siècle
Le , 116 habitants de la section de Le Croisty (la section était délimitée par le cours de la rivière Aër au nord) demandèrent la séparation de cette section de la commune de Saint-Tugdual et son érection en commune distincte. 6 conseillers municipaux prirent l'initiative de la pétition. Ils firent valoir que la section du Croisty possédait une église, un presbytère et un cimetière. Par ailleurs un décret du avait érigé l'église du Croisty en succursale et un second décret en date du 2 juillet 1866 avait créé un adjoint spécial chargé de remplir les fonctions d'état-civil dans la section du Croisty. Enfin les habitants des villages de la section étaient presque tous obligés de traverser Le Croisty pour se rendre à leur chef-lieu d'alors ; la distance entre les 2 bourgs faisait 5 kilomètres; les villages de Ruzellic, de Kerharff, de moulin de Pontournant et autres se trouvaient encore au-delà de 5 kilomètres. Le projet ne fut pas accepté. Si le projet avait abouti, la population de la commune de Saint-Tugdual n'aurait plus été que de 830 habitants, son étendue de 2022 hectares et ses revenus ordinaires n'auraient pas dépassé 2190 francs. La nouvelle commune du Croisty aurait eu une population de 795 habitants, une étendue de 1592 hectares et ses revenus ordinaires auraient été de 1634 francs[18]. Lorsque la pétition fut déposée, la section du Croisty n'avait toujours pas d'école et les enfants devaient se rendre à Saint-Tugdual ou dans les chefs-lieux voisins pour bénéficier des bienfaits de l'instruction.
C'est en 1882 que le conseil municipal de Saint-Tugdual vote la construction d'une école mixte au Croisty, la section du Croisty comptant alors plus de 700 habitants[19].
Le XXe siècle
La création de la commune en 1903
Le Croisty n'accéda à l'indépendance communale que le . Pour obtenir leur indépendance, les habitants du quartier du Croisty firent valoir que Le Croisty avait déjà une église qui remontait aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, mais qui, nouvellement restaurée, était largement suffisante pour les besoins du culte, ainsi que d'un cimetière, une maison d'école, un presbytère et une fontaine publique[20].
Un vitrail de l'église paroissiale porte les noms de 25 d'entre eux[22].
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts du Croisty porte les noms de 14 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale dont Jean Valentin, tué à l'ennemi à Saint-Vith (Belgique) le ; Louis Le Puil, tué le à la Bataille de Kissoué en Syrie ; Armel Réty, mort le dans le naufrage de l'avisoTahure, coulé par le sous-marin américain USS Flasher le long des côtes de l'Indochine ; René Rouillé (nommé à tort Jean-Louis Rouillé), résistant déporté au camp de concentration de Bergen-Belsen et décédé le ; Vincent Cariou, mort en captivité en Allemagne[21]. Parmi ces victimes également, Xavier Foucault et Jean Le Capitaine, deux résistantsFFI, tués lors de combats contre les Allemands le à Kerbic-er-Motenec (une stèle commémorative honoré leur mémoire)[23] ; un monument commémoratif a été édifié en mémoire de Jean Bellec, Maurice Le Nestour[Note 1], et Maurice Le Nestour[Note 2] (homonyme du précédent), eux aussi résistants FFI, tués à l'ennemi le au rocher de Kermarquer en Saint-Caradec-Trégomel[24]. Le journal L'Espoir du Morbihan cite aussi deux autres résistants adhérents du parti communiste : Robert Royant (engagé de l'Armée de l'air, réfugié au Croisty et tué à Priziac) et Lucien Le Vaillant (de Saint-Caradec-Trégomel, tué au Croisty en service commandé le )[25] et dans un autre article Jean Le Douaron, Raymond Belper, Philippe Janin et Maurice Morvan, eux aussi résistants FTPF morts au Croisty lors des combats de la Poche de Lorient[26].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1906. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[29].
En 2022, la commune comptait 742 habitants[Note 7], en évolution de +4,8 % par rapport à 2016 (Morbihan : +3,82 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Église Saint-Jean-Baptiste, d'inspiration gothique, elle fut achevée au XVIe siècle. Certains des éléments de style roman la constituant évoquent un édifice plus ancien. Elle était très endommagée au début du XXe siècle et a failli être démolie. En entrant dans cette église, on remarque de suite sa voûte bleue, symbole du ciel dans l'art roman. Elle comporte des sablières en bois polychrome, comportant des scènes de chasse et le combat des centaures, un homme sur le point d'uriner, qui furent restaurées en 2001 et 2002. Elles sont classées Classé MH (1939) pour 14 scènes d'entre elles et une en Classé MH (1994), d'autres pièces de mobilier de cette église sont également classées.
le moulin du Temple (XVIe siècle). Ce moulin appartenait sous l'ancien régime aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Une pierre avec une croix pattée subsiste[33].
Sites naturels
Vallée de l'Aër
L'Aêr en aval de Coët-Milin coule au fond d'une vallée encaissée où affleure le granite qui forme par endroits des chaos rocheux.
Personnalités liées à la commune
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Notes et références
Notes
↑Maurice Le Nestour, né le à Cornospital en Le Croisty.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
Références
↑Stéphane Gendron - 2003 - Les noms des lieux en France: essai de toponymie - Page 131.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Amédée Guillotin de Corson, Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem dit Chevaliers de Malte en Bretagne, Nantes, L. Durance, (lire en ligne), page 19.
↑Louis Rosenzweig, Répertoire archéologique du département du Morbihan : Saint-Tugdual, Paris, Impr. impériale, (lire en ligne), pages 108 et 109.
↑Morbihan. Conseil général., « Saint-Tugdual. Projet d'érection de la section du Croisty en commune distincte. », Rapports du Préfet et délibérations du Conseil général, , p. 36 à 38 (lire en ligne)
↑Morbihan. Coseil général, « Construction d'une école mixte au village du Croisty. Demande de secours », Rapports du Préfet et délibérations du Conseil général / Conseil général du Morbihan, , p. 175 et 176 (lire en ligne, consulté le ).
↑Morbihan. Conseil général, « Projet d'érection en commune distincte de la section du Croisty, en Saint-Tugdual », Rapports du Préfet et délibérations du Conseil général / Conseil général du Morbihan, , p. 37-38 et 66-67 (lire en ligne, consulté le ).