Les linguistes s'accordent à retrouver dans toutes ces langues de nombreuses caractéristiques communes, de nature typologique et lexicale, mais divergent quant à l'explication à en donner. La première possibilité, envisagée dès le XIXe siècle, est que les langues altaïques forment une famille de langues au sens généalogique, et que leurs traits partagés reflètent une origine commune. L'alternative, proposée à partir de la seconde moitié du XXe siècle, est que ces similitudes proviennent de contacts historiques prolongés entre les locuteurs de ces langues, qui les auraient amenées à échanger des traits jusqu'à développer des profils très semblables : les langues altaïques seraient alors le reflet d'une ancienne aire linguistique. La controverse se poursuit toujours aujourd'hui[1].
Langues incluses
Dans son acception la plus restreinte, l'ensemble des langues altaïques se compose de trois groupes généalogiquement bien établis comme familles de langues :
Depuis les années 1960, les linguistes favorables à cette hypothèse ont régulièrement envisagé de rattacher aux langues altaïques les langues coréaniques et les langues japoniques (lesquelles comprennent le japonais, les langues ryūkyū, et une possible branche continentale). Cette conception étendue est appelée spécifiquement macro-altaïque, tandis que la conception restreinte à l'ensemble turc-mongol-toungouse devient alors le micro-altaïque. L'aïnou (historiquement parlé à Hokkaidō, Sakhaline et aux îles Kouriles) a quelquefois été rapproché des langues altaïques[2], mais il est très généralement considéré comme un isolat.
Typologie linguistique
Du point de vue de la typologie syntaxique des langues, les langues altaïques sont fortement centripètes : au sein du syntagme, le noyau (élément central) est précédé par ses satellites (éléments dépendants). Cette caractéristique se manifeste de multiples façons :
le suffixe de pluriel des noms est -ler dans les mots à voyelles antérieures (ex. diş « dent » → dişler, ev « maison » → evler , gül « rose » → güller, göz « œil » → gözler) mais -lar dans les mots à voyelles postérieures (ex. kız « fille » → kızlar, ayak « pied » → ayaklar, muz « banane » → muzlar, ot « herbe » → otlar) ;
le suffixe de génitif est -in dans les mots à voyelles antérieures non arrondies (ex. diş → dişin, ev → evin), -ün dans les mots à voyelles antérieures arrondies (ex. gül → gülün, göz → gözün), -ın dans les mots à voyelles postérieures non arrondies (ex. kız → kızın, ayak → ayağın), -un dans les mots à voyelles postérieures arrondies (ex. muz → muzun, ot → otun).
Histoire des études altaïques
Premières formulations
L'idée qu'il existe un lien entre les langues turques, mongoles et toungouses paraît avoir été publiée pour la première fois en 1730 par Philip Johan von Strahlenberg, un officier suédois qui parcourut l'est de l'Empire russe en tant que prisonnier après la grande guerre du Nord, et entreprit par suite la classification d'un grand nombre de langues, dont certaines font partie de l'ensemble actuellement appelé « altaïque »[3]. Le terme lui-même, en tant que désignation d'une famille de langues (au sens généalogique : un ensemble de langues ayant évolué à partir d'une origine commune), fut introduit en 1844 par Matthias Alexander Castrén, un pionnier de la philologie finlandaise aux travaux d'une importance considérable. Telle que formulée à l'origine par Castrén, la famille des langues altaïques ne comprenait pas que les langues turques, mongoles et toungouses, mais aussi les langues finno-ougriennes et samoyèdes.
Plus tard, les groupes finno-ougrien et samoyède furent rassemblés en une famille distincte : les langues ouraliennes (quoique le doute eut longtemps persisté sur sa validité). Le terme « altaïque » se réduisit alors à désigner le regroupement des trois branches turque, mongole et toungouse, tandis que la famille telle que définie à l'origine se vit renommée en « ouralo-altaïque ». Cette théorie fut très répandue jusqu'au milieu du XXe siècle, et se retrouve encore aujourd'hui dans certains ouvrages généraux. Cependant, la théorie de l'ouralo-altaïque comme famille de langues a été abandonnée par la plupart des linguistes à l'heure actuelle[4].
En 1857, le savant autrichien Anton Boller proposa d'ajouter le japonais à la famille ouralo-altaïque[5]. Dans les années 1920, Gustaf John Ramstedt et Evgueni Polivanov prônèrent d'y inclure également le coréen. Plus tard, Ramstedt dans son ouvrage Einführung in die altaische Sprachwissenschaft (« Introduction à la linguistique altaïque ») publié en trois volumes de 1952 à 1966 réaffirma qu'il incluait le coréen dans l'altaïque (suivi par la plupart des altaïcistes à ce jour) mais rejeta l'hypothèse ouralo-altaïque. Le premier volume, Lautlehre (« Phonologie »), présente la première tentative d'identification de correspondances phonétiques régulières entre les différentes branches des langues altaïques.
En 1960, Nicholas Poppe publia l'équivalent d'une version fortement révisée du volume de Ramstedt sur la phonologie[6], devenu depuis un classique des études altaïques. Il y considère que la question de la relation du coréen à l'ensemble turc-mongol-toungouse n'est pas tranchée, avec trois possibilités[7] :
le coréen n'appartient pas généalogiquement à l'ensemble altaïque, mais en a reçu des influences de substrat ;
le coréen fait partie des langues altaïques au même niveau que les trois autres branches communément admises ;
le coréen est apparenté à l'ensemble turc-mongol-toungouse, mais s'en est détaché avant que les trois branches ne se séparent elles-mêmes, leur laissant le temps de passer par une série de changements caractéristiques.
Développement de la théorie macro-altaïque
Roy Andrew Miller publia en 1971 Japanese and the Other Altaic Languages (« Le japonais et les autres langues altaïques ») et convainquit la majorité des altaïcistes que le japonais faisait également partie de la famille altaïque[8]. L'ensemble des langues comparées par les altaïcistes s'étend depuis lors aux langues turques, mongoles, toungouses, coréaniques et japoniques.
Une théorie alternative mais moins bien reçue parmi les altaïcistes fut proposée en 1962 par John C. Street[9]. Elle postule une famille « nord-asiatique » composée de deux branches principales : turc-mongol-toungouse d'une part, coréen-japonais-aïnou d'autre part. Joseph Greenberg reprend ces deux branches (2000-2002) mais en fait deux membres indépendants d'une superfamille beaucoup plus vaste qu'il nomme langues eurasiatiques[10].
Controverse sur la validité de l'altaïque comme famille de langues
Gerard Clauson[11],[12],[13], Gerhard Doerfer[14],[15],[16],[17],[18] suivis d'autres linguistes ont soutenu que les points communs de grammaire et de lexique entre les langues turques, mongoles et toungouses sont principalement dus à l'emprunt, et que le reste peut être attribué à des ressemblances fortuites. Ils font remarquer que les langues turques et toungouses ont peu de vocabulaire en commun, bien qu'elles en partagent davantage chacune de leur côté avec les langues mongoles, et que cette répartition s'accorde avec une explication des mots en commun par emprunt de proche en proche : en revanche, si les trois groupes ont eu un ancêtre commun, on pourrait s'attendre à ce que les pertes de vocabulaire hérité se répartissent au hasard, plutôt que de se concentrer aux marges géographiques de l'aire de répartition. Ils indiquent de plus que nombre des traits typologiques typiques des langues altaïques, tels que l'agglutination et l'ordre SOV, se retrouvent souvent ensemble parmi les langues et ne sont pas indépendants les uns des autres. En résumé, leur idée est que ces langues forment une aire linguistique (Sprachbund), c'est-à-dire un ensemble de langues qui ont développé des caractéristiques communes du fait de contacts prolongés entre leurs locuteurs, sans nécessairement impliquer une origine commune.
La parenté du japonais et du coréen a également été mise en cause ; en particulier, certains auteurs tentent de rapprocher le japonais des langues austronésiennes[19].
J. Marshall Unger soutient en 1990[20] l'existence une famille constituée des langues toungouses, des langues coréaniques et des langues japoniques, à l'exclusion des langues turques et mongoles. Doerfer rejette en 1988[21] toute parenté généalogique entre tous ces groupes.
Sergueï Starostine publie en 1991 une étude lexicostatistique[22] où il affirme que les groupes proposés comme altaïques partagent de 15 à 20 % de cognats sur une liste Swadesh de 110 mots (20 % entre turc et mongol, 18 % entre turc et toungouse, 17 % entre turc et coréen, 21 % entre mongol et toungouse, 16 % entre mongol et coréen, 21 % entre toungouse et coréen). Il considère globalement que ces résultats corroborent l'existence d'une famille, mais « plus ancienne que la plupart des autres familles de langues d'Eurasie, comme l'indo-européen ou le finno-ougrien, raison pour laquelle les langues altaïques modernes conservent peu d'éléments communs ».
En 2003, Claus Schönig dresse un tableau critique de l'histoire de l'hypothèse altaïque[23] et conclut que « de manière générale, plus l'on a considéré avec soin le facteur aréal, plus la taille du résidu susceptible d'une explication génétique a tendu à se réduire. Selon de nombreux chercheurs, il ne comprend qu'un petit nombre de radicaux lexicaux monosyllabiques, dont les pronoms personnels et quelques autres éléments déictiques et auxiliaires. D'autres explications de ces derniers ont également été proposées. Surtout, les langues « altaïques » ne semblent pas partager un vocabulaire de base commun qui se retrouve normalement en cas de parenté génétique[24]. »
En 2003, Sergueï Starostine, Anna Dybo et Oleg Moudrak publient Etymological Dictionary of the Altaic Languages « Dictionnaire étymologique des langues altaïques », contenant 2 800 cognats putatifs d'où sont tirées un ensemble de lois phonétiques, des correspondances grammaticales, ainsi que des changements importants apportés à la reconstruction du proto-altaïque. Par exemple, bien que la majorité des langues altaïques actuelles présentent des phénomènes d'harmonie vocalique, ce n'est pas le cas du proto-altaïque selon leur reconstruction : les différents types d'harmonie se seraient mis en place ultérieurement du fait de diverses métaphonies qui se seraient produites séparément dans les différentes branches. Le dictionnaire s'efforce de distinguer les emprunts des cognats entre turc et mongol d'une part, mongol et toungouse d'autre part, et propose de nouveaux cognats présents en turc et en toungouse mais pas en mongol. Toutes des autres combinaisons de branches deux à deux sont également représentées. Les auteurs dressent une liste de 144 éléments lexicaux partagés entre toutes les branches (la majorité déjà cités par Starostine en 1991) dont des mots pour « œil », « oreille », « cou », « os », « sang », « eau », « pierre », « soleil » et « deux ». Cette publication n'a cependant pas modifié les opinions des principaux participants au débat, lequel se poursuit aujourd'hui – ex. Stefan Georg 2004[25] et 2005[26], Alexander Vovin 2005[27](défavorables à la théorie de l'altaïque comme famille de langues) ; Sergueï Starostine 2005[28], Václav Blažek 2006[29], Martine Robbeets 2007[30], Anna Dybo et Gueorgui Starostine 2008[31] (favorables).
Selon Roy Andrew Miller[32], la critique de l'altaïque par Clauson et Doerfer porte exclusivement sur le lexique, alors que les preuves fondamentales de la théorie altaïque reposent sur la morphologie verbale. Lars Johanson[33] suggère que l'étude de la morphologie verbale pourrait aboutir à résoudre la controverse, et appelle à l'apaisement des polémiques.
Rapprochements externes
Les langues ouraliennes, parlées en Europe du Nord et de l'Est ainsi qu'en Sibérie, ont un profil typologique très similaire à celui des langues altaïques (centripètes, agglutinantes, harmonie vocalique fréquente). Par le passé, les deux groupes ont donc souvent été rassemblés au sein du groupe des langues ouralo-altaïques. Aujourd'hui, cependant, on considère qu'il s'agit d'un simple lien typologique qui n'implique pas de forte parenté généalogique entre les deux groupes.
↑(en) Stefan Georg, Peter A. Michalove, Alexis Manaster Ramer et Paul J. Sidwell, « Telling general linguists about Altaic », Journal of Linguistics, Cambridge, Cambridge University Press, vol. 35, no 1, , p. 65-98 (ISSN0022-2267, lire en ligne).
↑(en) Nicholas Poppe, « Review of Karl H. Menges, Altajische Studien II. Japanisch und Altajisch », The Journal of Japanese Studies, vol. 2, no 2, , p. 470-474 (ISSN0095-6848, JSTOR132066).
↑(en) John C. Street, « Review of N. Poppe, Vergleichende Grammatik der altaischen Sprachen, Teil I (1960) », Language, vol. 38, , p. 92-98.
↑(en) Gerard Clauson 1956. « The case against the Altaic theory. » Central Asiatic Journal 2, p. 181–187, 1956. [1]
↑(en) Gerard Clauson. « The case for the Altaic theory examined. » Akten des vierundzwanzigsten internationalen Orientalisten-Kongresses, sous la direction de H. Franke. Wiesbaden : Deutsche Morgenländische Gesellschaft, in Komission bei Franz Steiner Verlag, 1959.
↑(en) Gerard Clauson. « A lexicostatistical appraisal of the Altaic theory ». Central Asiatic Journal 13, p. 1–23, 1968.
↑(de) Gerhard Doerfer. « Bemerkungen zur Verwandtschaft der sog. altaische Sprachen. » Dans : Türkische und mongolische Elemente im Neupersischen, vol. I: Mongolische Elemente im Neupersischen. Wiesbaden: Franz Steiner Verlag, 1963. p. 51–105.
↑(de) Gerhard Doerfer. « Lautgesetze und Zufall: Betrachtungen zum Omnicomparativismus. » Innsbrucker Beiträge zur Sprachwissenschaft 10, 1973.
↑(de) Gerhard Doerfer. « Ist das Japanische mit den altaischen Sprachen verwandt? » Zeitschrift der Deutschen Morgenländischen Gesellschaft 114.1, 1974.
↑(de) Gerhard Doerfer. Mongolica-Tungusica. Wiesbaden : Otto Harrassowitz, 1985.
↑(de) Gerhard Doerfer. « Grundwort und Sprachmischung: Eine Untersuchung an Hand von Körperteilbezeichnungen. » Wiesbaden: Franz Steiner Verlag, 1988.
↑(en) J. Marshall Unger. « Summary report of the Altaic panel. » Dans : Linguistic Change and Reconstruction Methodology, sous la direection de Philip Baldi. Berlin – New York: Mouton de Gruyter, 1990. P. 479–482.
↑(de) Gerhard Doerfer. Grundwort und Sprachmischung: Eine Untersuchung an Hand von Körperteilbezeichnungen. Wiesbaden: Franz Steiner Verlag, 1988.
↑(ru) Sergueï A. Starostine. Altajskaja problema i proisxoždenie japonskogo jazyka « Le problème altaïque et l'origine de la langue japonaise ». Moscou : Nauka, 1991.
↑(en) Claus Schönig. « Turko-Mongolic Relations. Dans : The Mongolic Languages, sous la direction de Juha Janhunen. Londres : Routledge, 2003. P. 403–419.
↑Vovin, Alexander. 2005. "The end of the Altaic controversy" (review of Starostin et al. 2003). Central Asiatic Journal 49.1, 71–132.
↑Starostin, Sergei A. 2005. "Response to Stefan Georg's review of the Etymological Dictionary of the Altaic Languages." Diachronica 22(2), 451–454.
↑(en) Václav Blažek, « Current progress in Altaic etymology », Linguistica Online, (lire en ligne)
↑(en) Martine Irma Robbeets, « How the actional suffix chain connects Japanese to Altaic », Turkic Languages, vol. 11, no 1, , p. 3-58.
↑(en) Anna Vladimirovna Dybo et Gueorgui Sergueïevitch Starostine, « In defense of the comparative method, or the end of the Vovin controversy », Aspects of Comparative Linguistics, Moscou, RSUH Publishers, vol. 3, , p. 109-205 (lire en ligne).
↑(en) Lars Johanson, « The high and low spirits of Transeurasian language studies », dans Johanson et Robbeets 2010, p. 7-20.
Voir aussi
Bibliographie
(de) Gustaf John Ramstedt et Pentti Aalto, Einführung in die altaische Sprachwissenschaft, Helsinki, Suomalais-ugrilainen Seura, coll. « Suomalais-ugrilaisen seuran Toimituksia = Mémoires de la Société finno-ougrienne », 1952-1966, 3 vol. (OCLC459683269, présentation en ligne)
(de) Nicholas Poppe, Vergleichende Grammatik der altaischen Sprachen : Teil I. Vergleichende Lautlehre, Wiesbaden, Otto Harrassowitz, coll. « Porta linguarum orientalium / Neue Series » (no 4), , ix-188 (ISSN0554-7342, OCLC613977883, présentation en ligne)
(en) Nicholas Poppe, Introduction to Altaic linguistics, Wiesbaden, Otto Harrassowitz, coll. « Ural-altaische Bibliothek » (no 14), , xiii-212 (ISSN0566-3229, OCLC771071337, présentation en ligne)
(en) Igor de Rachewiltz et Volker Rybatzki, Introduction to Altaic philology : Turkic, Mongolian, Manchu, Leyde, Boston, Brill, coll. « Handbook of Oriental studies / 8 Central Asia » (no 20), , xx-446 (ISBN978-90-04-18528-9, ISSN0169-8524, OCLC707926722)
(en) Lars Johanson (dir.) et Martine Irma Robbeets (dir.), Transeurasian Verbal Morphology in a Comparative Perspective : Genealogy, Contact, Chance, Wiesbaden, Harrassowitz, coll. « Turcologica » (no 78), , 180 p. (ISBN978-3-447-05914-5, OCLC568763534, lire en ligne)
(en + ru) Altaic Etymology : version consultable en ligne des étymologies altaïques de Sergueï Starostine, Oleg Moudrak et Anna Dybo parues dans Etymological Dictionary of the Altaic Languages.
American TV series or program Popeye and SonShow's title card featuring Popeye, Junior, and OliveGenreComedyBased onPopeye, by E. C. SegarDirected byArt DavisConnie DufauJohn KimballDon LuskPaul SommerCarl UrbanoRay Patterson (supervising director)Theme music composerHoyt CurtinOpening themeLike Pop, Like SonEnding themePop-a-WheelieComposerHoyt CurtinCountry of originUnited StatesOriginal languageEnglishNo. of seasons1No. of episodes13 (26 segments)ProductionExecutive producersWilliam H...
Park in North Omaha, Nebraska Hummel ParkEntrance sign at Hummel ParkTypeMunicipal (Omaha)LocationNorth OmahaCoordinates41°22′18″N 95°57′26″W / 41.37167°N 95.95722°W / 41.37167; -95.95722Area202 acres (0.82 km2)Created1930StatusOpen all year Hummel Park is located at 11808 John J. Pershing Drive in North Omaha, Nebraska. Developed on 202 acres (0.82 km2) of land donated to the City of Omaha in 1930,[1] the park was named after Joseph B. Hu...
Desfile del Orgullo Queer de Delhi LocalizaciónPaís IndiaDatos generalesTipo Marcha del orgullo y evento anualHistóricoPrimer evento 30 de junio de 2008[editar datos en Wikidata] El Desfile del Orgullo Queer de Delhi está organizado por miembros del Comité del Orgullo Queer de Delhi cada último domingo de noviembre desde 2008. El desfile del orgullo queer es un festival anual para honrar y celebrar a las personas lesbianas, gays, bisexuales y transgénero (toda la comuni...
Armes de la Finlande Les armoiries de la Finlande sont constituées d'un lion d'or couronné, debout, sur un champ de gueules. Le lion brandit une épée dans sa patte droite recouverte d'une pièce d'armure, et marche sur un sabre. Des roses d'argent parsèment le fond. Historique Le roi Gustave Vasa de Suède mourut en 1560. Il avait octroyé à son fils Jean le titre de duc de Finlande en 1556 ; le territoire de Finlande reçut ses propres armoiries, qui furent probablement approuvée...
Artikel ini tidak memiliki referensi atau sumber tepercaya sehingga isinya tidak bisa dipastikan. Tolong bantu perbaiki artikel ini dengan menambahkan referensi yang layak. Tulisan tanpa sumber dapat dipertanyakan dan dihapus sewaktu-waktu.Cari sumber: Mainan – berita · surat kabar · buku · cendekiawan · JSTOR Boneka beruang Tedi. Acara mainan di Johor, Malaysia. Mainan mobil-mobilan. Mainan adalah sesuatu yang digunakan dalam permainan oleh anak-anak,...
This is a dynamic list and may never be able to satisfy particular standards for completeness. You can help by adding missing items with reliable sources. Part of a series onAfrican Americans History Periods Timeline Atlantic slave trade Abolitionism in the United States Slavery in the colonial history of the United States Revolutionary War Antebellum period Slavery and military history during the Civil War Reconstruction era Politicians Juneteenth Civil rights movement (1865–1896) Jim Crow...
عقدة الاستعلاء هي إحدى الحيل النفسية التي يتعارض فيها شعور الشخص بالاستعلاء مع شعوره بالدونية أو يختفي وراءه.[1] ولقد كان أول من استخدم هذا المصطلح هو ألفرد أدلر (7 فبراير 1870 - 28 مايو 1937) كجزء من مدرسته لـ علم النفس الفردي. ولقد قدم هذا المصطلح في سلسلة كتبه التي من بينها «فه
James Daniel Gilbert James Daniel Gilbert (5 February 1864 – 26 September 1941) was a British Liberal politician, banker[1] and City merchant.[2] He was born and brought up in West Newington, a part of London around what is now the Elephant and Castle and was educated privately.[3] London County Council Involved in Liberal politics from the 1880s, Gilbert started his political career on the London County Council (LCC). In 1898 he was elected Progressive Party member ...
American college basketball rivalry City Championship San Diego Toreros San Diego State Aztecs SportMen's basketballFirst meetingDecember 8, 1962San Diego State 68, San Diego 49Latest meetingNovember 20, 2019San Diego State 66, San Diego 49Next meetingTBDStatisticsMeetings total51All-time seriesSan Diego State leads, 32–19Largest victorySan Diego, 73-45 (1999)San Diego State, 77-49 (2010)Longest win streakSan Diego State, 9 (2006–2014)Current win streakSan Diego State, 1 (2019–present) ...
RainilaiarivonyPerdana Menteri MadagaskarMasa jabatan1864–1895PendahuluRainivoninahitrinionyPenggantiRainitsimbazafy Informasi pribadiLahir30 Januari 1828Ilafy, MadagaskarMeninggal17 Juli 1896(1896-07-17) (umur 68)Aljir, Aljazair PrancisSuami/istri Rasoanalina Rasoherina Ranavalona II Ranavalona III Sunting kotak info • L • B Rainilaiarivony (30 Januari 1828 – 17 Juli 1896) adalah Perdana Menteri Madagaskar yang menjabat dari tahun 1864 hingga 18...
Negara Zeng曾国Zhou Barat (1045 – 771 SM)[1]–Abad ke-5 SM[1]Peta yang menunjukkan lokasi Zeng pada masa Dinasti Zhou.Sejarah • Didirikan Zhou Barat (1045 – 771 SM)[1]• Dibubarkan Abad ke-5 SM[1] Seperangkat alat musik bianzhong yang ditemukan dari hasil ekskavasi Makam Marquis Yi dari Zeng. Zeng (曾国; Zēngguó) adalah negara kecil yang bersejarah di Tiongkok. Negara ini ada pada masa Dinasti Zhou (1046 - 256 SM), wilayahnya di dae...
Danish politician Sofia OsmaniMayor of Lyngby-Taarbæk MunicipalityIncumbentAssumed office 1 January 2014Preceded bySøren P. Rasmussen (V) Personal detailsBorn(1979-03-20)20 March 1979Virum, DenmarkPolitical partyConservative People's Party Sofia Osmani (born 20 March 1979, in Virum) is a Danish politician, who has served as mayor of Lyngby-Taarbæk Municipality since 2013, elected for Conservative People's Party. She was first elected into the municipal council in the 2001 local electio...
Place in Egypt given to the Hebrews by the pharaoh of Joseph 30°52′20″N 31°28′39″E / 30.87222°N 31.47750°E / 30.87222; 31.47750 Aerial map showing the extent of Goshen The land of Goshen (Hebrew: אֶרֶץ גֹּשֶׁן, ʾEreṣ Gōšen) is named in the Hebrew Bible as the place in Egypt given to the Hebrews by the pharaoh of Joseph (Book of Genesis, Genesis 45:9–10), and the land from which they later left Egypt at the time of the Exodus. It is believ...
1992 Indian filmBharathanPosterDirected bySabapathy DekshinamurthyStory byRajkumar SantoshiProduced byA. S. Ibrahim RowtherStarringVijayakanthBhanupriyaCinematographyRajarajanEdited byG. Jayachandran[1]Music byIlaiyaraajaProductioncompanyRowther FilmsRelease date 16 April 1992 (1992-04-16) Running time120 minutesCountryIndiaLanguageTamil Bharathan is a 1992 Indian Tamil-language action drama film, directed by Sabapathy Dekshinamurthy and produced by A. S. Ibrahim Rowthe...
Mohammad SjafeiMohammad SjafeiResiden Sumatera Barat PertamaMasa jabatan1 Oktober 1945 – 15 November 1945PresidenSoekarnoPendahululihat Pendudukan Jepang di Sumatera BaratPenggantiRoesad Datuk Perpatih BaringekMenteri Pengajaran Republik Indonesia ke-3Masa jabatan12 Maret 1946 – 2 Oktober 1946PresidenSoekarnoPendahuluTodung Sutan Gunung MuliaPenggantiSoewandi Informasi pribadiLahir(1893-10-31)31 Oktober 1893Matan, Ketapang, Kalimantan Barat, Hindia BelandaMeningg...
Human disease Medical conditionCostochondritisOther namesChest wall pain syndrome, costosternal syndromeThe costal cartilagesSpecialtyFamily medicine, internal medicine, general practitioners, rheumatology, orthopedicsSymptomsChest painRisk factorsStrenuous coughing, exercise, lifting, infection of the costosternal jointDiagnostic methodClinical physical examination and the ruling out of other conditionsDifferential diagnosisAcute coronary syndrome, pneumothorax, pulmonary embolism, aortic di...
Chi PrefectureSimplified Chinese池州Hanyu PinyinChí Zhōu Population • 1100s206,932[1] History • Created621 (Tang dynasty)765 (Tang dynasty) • Abolished1277 (Yuan dynasty) • Succeeded byChizhou Circuit Contained within • CircuitJiangnan CircuitJiangnan East Circuit Chizhou or Chi Prefecture was a zhou (prefecture) in imperial China, centering on modern Chizhou, Anhui, China. It existed (intermittently) from 621 u...
Dan O'Brien Dan O'Brien nel 2009 Nazionalità Stati Uniti Altezza 188 cm Peso 84 kg Atletica leggera Specialità Prove multiple Società Foot Locker Athletic Club Termine carriera 2002 Hall of fame IAAF Hall of Fame (2012) Record Decathlon 8 891 p. (1992) Eptathlon 6 476 p. (indoor - 1993) Carriera Nazionale 1991-1998 Stati Uniti Palmarès Competizione Ori Argenti Bronzi Giochi olimpici 1 0 0 Mondiali 3 0 0 Mondiali indoor 1 0 0 Per maggiori dettagli vedi qui Modif...
1986 single by J.M. SilkI Can't Turn AroundSingle by J.M. Silkfrom the album Hold on to Your Dream B-sideRemixReleasedDecember 1986Recorded1986GenreChicago houseLength3:57LabelRCA RecordsSongwriter(s)Isaac HayesSteve Silk Hurley singles chronology Shadows of Your Love (1986) I Can't Turn Around (1986) Jack Your Body (1986) Alternative cover I Can't Turn Around is a song written and originally performed by soul singer Isaac Hayes as the lead single from his 1975 album Chocolate Chip. House...
Strategi Solo vs Squad di Free Fire: Cara Menang Mudah!